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Rakefet, la prison souterraine où Israël entasse les Palestiniens

16. November 2025 um 10:11

Il ne faut plus parler de système carcéral en Israël mais de système de torture. Après le camp de la mort de Sde Teiman dans le désert du Néguev et l’enfer de Megiddo (auquel nous avons consacré un article intitulé Les oubliés du bagne israélien de Meggido), un autre lieu sinistre appelé Rakefet fait parler de lui. Il s’agit d’une prison souterraine conçue pour la détention des 25 pires criminels de droit commun d’Israël. Fermée pendant plus 40 ans car incompatible avec la dignité humaine, elle a été rouverte par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir en 2023 pour y entasser arbitrairement des Palestiniens, des hommes mais aussi des femmes! 

Imed Bahri

The Guardian a publié une enquête exclusive révélant qu’Israël détient des dizaines de Palestiniens de Gaza dans une prison souterraine appelée Rakefet où les détenus sont privés de la lumière du jour, de nourriture suffisante et de tout contact avec leurs familles ou le monde extérieur. 

Ce enquête, élaborée par la journaliste Emma Graham-Harrison, s’appuie sur les témoignages d’avocats du Comité public contre la torture en Israël (PCATI, Public Committee against torture in Israel) qui se sont rendus sur place et ont rencontré deux détenus civils.

L’une des personnes détenues est une infirmière arrêtée dans l’exercice de ses fonctions en décembre 2023 et l’autre est un vendeur ambulant de 18 ans arrêté à un point de contrôle en octobre 2024.

Tous deux ont été transférés à la prison souterraine de Rakefet en janvier dernier et affirment être régulièrement battus et maltraités, ce qui, selon le journal britannique, correspond aux méthodes de torture déjà signalées dans les prisons israéliennes.

Du crime organisé aux détentions arbitraires des Palestiniens

Construite au début des années 1980 pour incarcérer des membres dangereux du crime organisé, la prison a été fermée quelques années plus tard en raison de ses conditions de détention inhumaines. Cependant, le ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite Itamar Ben-Gvir l’a rouverte après le 7 octobre 2013, déclarant : «Le lieu de prédilection des terroristes: sous terre !»

Ce qui distingue cette prison, selon le Guardian, c’est qu’elle est entièrement souterraine : les cellules, la petite cour de promenade et la salle des avocats sont dépourvues de fenêtres et de lumière naturelle.

Conçue à l’origine pour accueillir seulement 15 détenus, la prison en abrite aujourd’hui une centaine, d’après les informations recueillies par le journal auprès du PCATI. 

L’enquête confirme que nombre de détenus sont des civils et que les tribunaux israéliens prolongent leur détention par de brèves visioconférences, sans la présence d’avocats, justifiant cette pratique par la simple phrase: «jusqu’à la fin de la guerre»

Malgré l’accord de cessez-le-feu d’octobre 2015 –en vertu duquel Israël a libéré 1 700 prisonniers de Gaza sans inculpation–, plus d’un millier d’autres restent détenus dont l’infirmière qui n’a pas vu la lumière du jour depuis janvier 2015.

Conditions de détention inhumaines et torture systématique

Le journal britannique cite des avocats décrivant la scène dans la prison lors de leur visite : «Des gardes cagoulés et armés les conduisent en bas des escaliers vers des pièces infestées d’insectes morts et les toilettes sont si sales qu’elles sont inutilisables».

Ils ont ajouté que des caméras surveillent même les réunions des avocats, violant ainsi le droit au respect de la vie privée des détenus. Ils ont également déclaré que les mains et les pieds des détenus sont liés et que leur tête est forcée vers le bas dès leur arrivée.

L’une des avocates, Saja Mishriqi Bransi, a rapporté les propos de l’infirmière lors de leur première rencontre : «Où suis-je? Pourquoi suis-je ici?». Quant au jeune vendeur ambulant, il a dit à l’avocate: «Vous êtes la première personne que je vois depuis mon arrestation. Revenez me voir, s’il vous plaît!» 

Me Mishriqi a ajouté: «La dernière fois que l’infirmière a vu la lumière du jour, c’était le 21 janvier dernier».

Impact psychologique et physique dévastateur

Tal Steiner, directrice générale du PCATI, a décrit la détention souterraine comme «délibérément cruelle avec des conséquences psychologiques et physiques dévastatrices. Il est difficile pour une personne de rester en bonne santé dans des conditions aussi dure».

Elle a souligné que le manque de lumière naturelle provoque des troubles du sommeil et des problèmes de production de vitamine D, affectant ainsi l’immunité et la santé en générale.

Réponses officielles contradictoires

Le Guardian a rapporté que l’administration pénitentiaire israélienne affirme agir conformément à la loi et que la prison est contrôlée mais refuse de divulguer le nombre ou l’identité des prisonniers détenus à Rakefet.

Le ministère de la Justice a déclaré avoir renvoyé les questions à l’armée qui les a, à son tour, renvoyées à l’administration pénitentiaire, dans un cycle d’esquive institutionnelle délibérée.

Israël semble s’accrocher à ce type de détention qui viole les droits humains les plus élémentaires même si les services de renseignement israéliens ont averti que les mauvais traitements infligés aux prisonniers palestiniens menacent la sécurité l’État hébreu à long terme. 

L’article Rakefet, la prison souterraine où Israël entasse les Palestiniens est apparu en premier sur Kapitalis.

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