Mehdi Ben Gharbia | Le CRLDHT dénonce un procès «extrajudiciaire et politique»
Dans une note intitulée «Mehdi Ben Gharbia répond à l’arbitraire par la faim» le Centre pour le respect des droits et des libertés en Tunisie (CRLDHT), Ong tunisienne basée en France, revient sur le cas de l’ancien ministre, homme politique et homme d’affaires, incarcéré à la prison de Messadine (Sousse) et poursuivi dans plusieurs affaires, qui est entré le 10 novembre 2025 dans une grève de la faim sauvage pour contester un mandat de dépôt émis subitement à son encontre dans une affaire de meurtre où il dément toute implication.
Mehdi Ben Gharbia «s’apprêtait à purger totalement sa peine de quatre ans de prison ferme, ce qui devait conduire à sa libération imminente. Or, au moment où il se préparait à quitter la prison, un nouveau mandat de dépôt est tombé brusquement, sans aucun fondement logique, délivré par le juge d’instruction du deuxième bureau d’instruction du tribunal de première instance de Tunis, sous prétexte de l’exécution d’une instruction de la chambre d’accusation dans sa décision du 15 mai 2025», rapporte le CRLDHT.
L’Ong explique : «Cette décision de la chambre d’accusation suggérait la détention de 31 personnes — pour la plupart non nommées ni identifiées, simplement désignées comme titulaires de lignes téléphoniques, certaines étant même décédées. Et pourtant, dans cette affaire, l’auteur du crime a été arrêté et a reconnu les faits. Rien ne permet donc de croire logiquement à l’existence de complices dans des faits de meurtre, vol, détournement ou viol avec usage de violence.
Malgré cela, la chambre d’accusation a estimé que toutes les personnes figurant dans le réseau de contacts du meurtrier devaient être considérées comme complices.»
Et elle précise que «seuls Mehdi Ben Gharbia et deux autres suspects ont fait l’objet d’un mandat de dépôt (…) délivré sans audition, sans même notifier à l’intéressé les faits ou les charges retenues contre lui», voyant dans cette procédure «une violation manifeste des normes internes et internationales» du droit et «une décision extrajudiciaire et politique».
Tout en condamnant ce qu’il considère des «violations flagrantes des droits constitutionnellement garantis de Mehdi Ben Gharbia», le CRLDHT «exprime sa pleine solidarité avec Mehdi Ben Gharbia et tous les détenus en grève de la faim, tout en les invitant à suspendre ces grèves susceptibles de mettre leur vie en danger».
I. B.
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