L’UE prépare un plan pour promouvoir les plateformes européennes d’IA
La Commission européenne devrait annoncer un nouveau plan visant à promouvoir les plateformes européennes d’intelligence artificielle (IA); et ce, afin de concurrencer les États-Unis et la Chine. C’est ce que rapporte Financial Times dans un article publié dimanche 5 octobre, citant un rapport.
La nouvelle stratégie « Apply AI » de la Commission européenne promouvra les outils européens d’intelligence artificielle pour améliorer leur utilisation dans les secteurs des services de santé, de la défense et de la production industrielle. L’objectif de la Commission est de « renforcer la domination technologique de l’UE en matière d’IA », en accélérant le développement et l’utilisation des technologies européennes. Notamment par le biais de politiques qui favoriseront « l’adoption de solutions génétiques d’IA européennes, évolutives et reproductibles dans les administrations publiques », indique le projet.
La stratégie, qui pourrait être modifiée avant d’être rendue publique, devrait être présentée mardi 7 octobre par la commissaire responsable, Henna Virkkunen.
Ainsi, le texte met en garde contre les « dépendances externes » aux infrastructures et aux logiciels nécessaires à la création, à la formation et à la gestion des applications d’IA, qui « peuvent être utilisées comme armes » par des acteurs étatiques ou non étatiques, créant des risques pour les chaînes d’approvisionnement.
Ces inquiétudes se sont intensifiées depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, qui a relancé les discussions sur l’indépendance numérique de l’Europe et sa dépendance à la technologie américaine.
Dans le même temps, la Chine revendique la primauté dans le développement de l’IA. Ce qui fait craindre que l’Europe ne soit privée d’un pouvoir de décision significatif dans l’élaboration des futures règles technologiques.
Malgré la création de plusieurs entreprises européennes prometteuses dans le domaine de l’IA ces dernières années, comme Mistral en France et Helsing en Allemagne dans le secteur des technologies de défense, l’UE dépend toujours des États-Unis et de l’Asie pour la plupart des logiciels, du matériel et des matières premières essentielles nécessaires au développement de l’IA.
Selon le projet, les administrations publiques ont un rôle central à jouer pour « stimuler la demande de solutions d’IA européennes et open source » afin d’aider les startups à se développer.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré vendredi que l’UE souhaitait « accélérer l’adoption de l’IA dans tous les secteurs » grâce à la stratégie Apply AI afin que l’Europe ne prenne pas de retard dans la nouvelle ère technologique.
Bruxelles souhaite présenter l’intelligence artificielle non seulement comme un outil de productivité, mais comme un « atout stratégique » qui doit être pleinement intégré dans les systèmes institutionnels, industriels et de défense de l’UE.
Pour mettre en œuvre la stratégie— notamment en soutenant l’application de l’IA dans l’industrie et la santé—, la Commission a l’intention d’allouer 1 milliard d’euros provenant des programmes de financement existants.
Enfin, Bruxelles prévoit d’« accélérer le développement et le déploiement de capacités européennes de commandement et de contrôle (C2) basées sur l’IA ». Ces systèmes, utilisés pour commander et coordonner les opérations militaires, constituent actuellement un domaine critique où les armées européennes dépendent fortement des États-Unis par l’intermédiaire de l’OTAN.
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