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La reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France

22. September 2025 um 09:11

Lundi 22 septembre 2025, lors de la 80ème Assemblée générale des Nations unies, la France procédera à la pleine reconnaissance de la Palestine comme Etat. Déjà évoquée au printemps dernier par le président Macron, cette décision historique s’inscrit dans un mouvement plus large par lequel une douzaine d’autres pays (dont le Canada et le Royaume-Uni) franchissent également ce cap et brisent le bloc occidental en la matière (une fracturation déjà entamée par l’Espagne et l’Irlande).

Certes, il s’agit d’abord d’un acte de nature diplomatique qui vient consacrer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et contribuer à la relance du processus de paix au Proche-Orient. Il n’empêche, Israël perçoit ce geste comme un acte d’agression. Et il est vrai qu’au-delà de l’analyse juridique de l’acte de reconnaissance, en l’espèce, celui-ci revêt les traits d’une sanction à l’encontre d’Israël. En ce sens, la reconnaissance de l’Etat de Palestine vient mettre fin à l’impunité d’Israël face aux crimes internationaux dont il est coupable à Gaza, mais aussi en Cisjordanie. L’aveuglement criminel et la fuite en avant du gouvernement de Netanyahou mettent à l’épreuve jusqu’aux plus fidèles alliés européens de l’Etat hébreu. Désormais, les États-Unis se retrouvent être le seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU à ne pas avoir franchi le pas.

Dans le cas de la France, le geste est particulièrement spectaculaire, tant Emmanuel Macron s’était montré jusqu’alors comme le président le plus pro-israélien de la Ve République. Une décision forte, mais pour le moins tardive, au regard du volontarisme et du leadership européen désormais incarné par l’Espagne sur ce sujet.

Le glissement pro-israélien de la France

La position traditionnelle de la France au sujet du conflit israélo-palestinien consiste à prôner à la fois la garantie de la sécurité d’Israël et la solution à deux Etats. Une ligne fondée sur le droit international et qui a été incarnée par De Gaulle et Mitterrand en passant par Chirac. Or, cette position d’équilibre a dérivé vers une position plus sensible aux intérêts d’Israël, ce sous l’effet d’une tendance atlantiste et occidentaliste de plus en plus marquée depuis la présidence Sarkozy, confortée par Hollande et renforcée par Macron. Ce dernier n’hésitait pas à afficher son admiration pour la « Start up Nation » israélienne. Son Premier ministre, Jean Castex, avait déclaré que « Jérusalem est la capitale éternelle du peuple juif » (le 24 février 2022, au dîner annuel du Crif), en contradiction manifeste avec le droit international.

Dans la continuité, il n’a pas hésité à blâmer les ONG, telles Amnesty International, qui estiment qu’Israël soumet les Palestiniens à un régime d’« apartheid ». Compte tenu du primat présidentiel sur de tels dossiers, on peut supposer que l’Elysée a donné son aval à ce type de prise de position. Suite à l’attaque du 7 octobre 2023, les déclarations de l’Elysée ont dégagé un sentiment d’indignation sélective traduisant l’absence d’appel au cessez-le-feu et de condamnation des crimes de guerre israéliens, le rappel tardif au respect du droit international, ou encore à l’interdiction des manifestations en soutien aux Palestiniens. L’évocation d’une coalition internationale sur le modèle de celle qui avait été mobilisée contre Daech a même été évoquée.

Vers un retournement

Avec le double standard entre la position française sur les crimes russes en Ukraine et ses déclarations sans suite au sujet d’Israël (condamnation des bombardements de civils et instrumentalisation de la famine), la position d’Emmanuel Macron devenait intenable, tant elle nourrissait sa perte de crédibilité. L’expression de la nécessité d’une « solution politique » et donc la mise en œuvre de la solution à deux Etats s’est à nouveau imposée dans le discours français. Une évolution progressive de sa position a permis d’aboutir à l’acte de reconnaissance l’Etat de Palestine.

Ce rééquilibrage de la voix de la France reflète la difficulté d’une ligne univoque. Une difficulté qui s’explique en grande partie par des considérations politiques d’ordre interne : non seulement le président français est affaibli sur la scène nationale, mais le conflit israélo-palestinien est une source de tension et de clivage, dans le pays européen où coexistent les plus importantes communautés juive et musulmane d’Europe…

De plus, le président Macron a conscience que le destin du conflit se joue non pas à Paris, mais à Washington. Or, la présidence Trump neutralise toute perspective d’un Etat palestinien viable et préfère faire prévaloir la loi d’un chaos morbide.

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