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Par Mehdi Taje : De l’impératif d’un radar ou sonar géopolitique pour les entreprises tunisiennes (2ème partie)

22. September 2025 um 11:49

De l’impératif d’un radar géopolitique pour les entreprises tunisiennes

Dans ce contexte, dans un livre blanc paru le 16 janvier 2025 , le Forum Mondial de Davos invite les chefs d’entreprise à faire preuve de lucidité et de réalisme et à doter leurs entreprises d’un « radar ou sonar géopolitique ». A l’image d’un radar de navigation pour un avion ou un sonar pour un navire, le radar géopolitique balaie les champs géopolitiques et géoéconomiques dans lesquels s’insère l’activité d’une entreprise et identifie les risques, les menaces mais également les opportunités découlant de cet environnement et leur impact sur l’activité particulière de l’entreprise. C’est du sur-mesure, en fonction de l’activité de l’entreprise. Imagineriez-vous monter dans un avion en apprenant que le radar est en panne ou que les sondes picot sont défaillantes ? Il en est de même pour conduire de nuit, en roulant très vite et avec des phares portant de moins en moins loin. Le réflexe sera de ralentir, voire de s’arrêter au risque de faire un accident. Là encore, il en est de même pour l’entreprise. Or, pour une entreprise, ralentir, voire s’arrêter, ce sont des pertes sèches et lourdes avec le risque de disparaître.

Outre le radar, le sonar permet, sur la base de la mesure de concentrations de germes ou facteurs favorables à l’éclosion d’une menace ou d’une opportunité, de détecter des tendances plus profondes et plus lentes qui ne sont pas encore visibles, mais qui sont susceptibles d’avoir des impacts importants à moyen et long termes. Ainsi, la menace est prise en compte avant même d’avoir émergée et l’opportunité est saisie bien avant la concurrence.

Dans ce contexte, l’analyse géopolitique vise à affuter le regard, à « éduquer et repérer les zones de contact, de frictions et d’échanges où vont naître les événements porteurs d’avenir ». Comprendre, analyser le jeu des acteurs, notamment des concurrents, distinguer le structurel du conjoncturel, détecter les signaux faibles et les facteurs de changement, lister les risques, menaces et opportunités, telles sont les finalités poursuivies par une approche géopolitique et prospective appliquée à l’entreprise.

Par voie de conséquence, toute entreprise tunisienne exerçant une activité à l’étranger doit être en mesure d’anticiper les évolutions socio-politiques et géopolitiques de l’environnement dans lequel s’insère son activité. Cette démarche relève d’une approche anticipative des risques réduisant les coûts inhérents à toute gestion dans l’urgence. L’étude géopolitique d’une zone révèlera à une entreprise la personnalité stratégique de cet espace, ses enjeux, les dynamiques qui le structurent et ainsi les risques mais aussi les opportunités qu’il projette. L’analyse géopolitique, grille de lecture devenue incontournable afin de déchiffrer les enjeux régionaux et internationaux, constitue un outil managérial d’aide à la décision stratégique en environnement fortement incertain. Il s’agit de comprendre, de distinguer le structurel du conjoncturel afin de mieux agir et d’optimiser ses process en décidant mieux en toute lucidité.

Convenons que sans vision d’avenir, aucune décision n’est envisageable. En effet, en l’absence d’éléments suffisants d’aide à la prise de décision, laquelle, en termes de stratégie d’entreprise signifie toujours une prise de risque, le danger est qu’il y ait mauvaise décision, voire encore plus fréquemment absence de décision tout simplement ! En effet, décider, c’est prendre le risque de se tromper. Nombreux sont ceux qui préfèrent attendre que les événements décident pour eux, plutôt que de choisir de peser significativement sur ce qui leur arrive et va leur arriver au risque d’engager leur responsabilité.

Les gains espérés par la mise en place d’un radar géopolitique

Dans ce cadre, pour un chef d’entreprise confronté quotidiennement à des gestions de crises amenées à se multiplier, il convient d’être en mesure d’identifier les crises (et les risques), de les apprécier et d’en mesurer l’intensité (les tenants et les aboutissants). Dans ce contexte, les outils d’anticipation s’avèrent précieux. En effet, débouchant sur un modèle causal de la crise spécifique à chaque entreprise, ils permettent de s’affranchir du flou inhérent aux effets induits (la crise est là mais l’on ne comprend pas ce qu’il y a derrière) : diagnostic de la crise, modèle explicatif et scénarios de sortie de crise permettent de limiter les pertes qui peuvent s’avérer catastrophiques si la crise est mal gérée car mal comprise.

Plus globalement et de manière schématique et purement illustrative, voici les gains espérés pour un chef d’entreprise tunisien à travers la mise en place d’un radar géopolitique :

1. Protéger et sécuriser son entreprise

– Anticiper les crises et réduire les pertes financières

• Exemple : Vous importez des matières premières ? Un radar géopolitique vous permet d’anticiper les hausses de prix liées aux tensions internationales (ex. guerre en Ukraine et flambée du blé, choc sur l’énergie, etc.). Vous pouvez ainsi sécuriser des contrats à l’avance et éviter des surcoûts.

• Résultat : Moins d’imprévus, une gestion optimisée des coûts et une meilleure rentabilité.

– Protéger ses chaînes d’approvisionnement et sa logistique

• Exemple : Si vous dépendez d’importations de Chine ou d’Europe, un radar géopolitique vous alerte sur les risques de rupture de stock ou de retards (ex. crise en mer Rouge avec les Houthis bloquant les routes maritimes, actes de piraterie, risque de blocus naval, conflit armé menaçant une route maritime cruciale pour l’entreprise, etc.).

• Résultat : Vous trouvez des fournisseurs alternatifs à temps, ce qui vous évite des retards et des pertes de chiffre d’affaires.

– Respecter les réglementations et éviter les sanctions

• Exemple : L’Union Européenne met en place une taxe carbone aux frontières (CBAM). Si votre entreprise exporte vers l’UE, vous devez adapter votre production aux normes écologiques pour éviter des surcoûts.

• Résultat : En anticipant ces changements, vous prenez de l’avance sur vos concurrents et restez conforme aux nouvelles règles du marché.

2. Développer l’Entreprise et accroître son chiffre d’affaires

– Identifier de « Nouveaux marchés » et opportunités

• Exemple : Avec la ZLECAf (Zone de Libre-Échange Continentale Africaine), la Tunisie peut vendre plus facilement ses produits en Afrique. Un radar géopolitique aidera à repérer les pays les plus prometteurs et à adapter sa stratégie.

• Résultat : Vous diversifiez vos marchés, réduisez votre dépendance à l’Europe et accédez à de nouveaux clients en sécurisant votre investissement et en prenant de l’avance sur la concurrence.

– Profiter des bouleversements géopolitiques pour croître et non subir avec des pertes

• Exemple : Si les tensions entre les États-Unis et la Chine ralentissent les exportations chinoises vers l’Europe, cela crée des opportunités pour les entreprises tunisiennes qui peuvent se positionner comme alternative.

• Résultat : Vous adaptez votre stratégie pour capter ces nouveaux marchés et développez vos parts de marché.

– Optimiser les investissements et choisir les bons partenaires

• Exemple : Vous envisagez un investissement immobilier ou industriel ? Un radar géopolitique vous aide à comprendre les risques pays, la stabilité des zones et les tendances et lignes de force économiques et sociales.

• Résultat : Vous prenez de meilleures décisions d’investissement, en évitant les marchés à risque et en profitant des régions en croissance et à fort potentiel.

3. Améliorer et optimiser la gestion de l’Entreprise

– Passer d’une gestion réactive à une stratégie proactive

• Exemple : Sans radar géopolitique, vous subissez les crises (hausse des coûts, rupture de stock, nouvelles taxes). Avec un suivi constant, vous prenez de l’avance et pouvez ajuster votre stratégie avant que les problèmes ne surviennent.

• Résultat : Vous réduisez l’incertitude, optimisez vos décisions et gagnez en sérénité.

– Attirer des partenaires et investisseurs internationaux

• Exemple : Un investisseur étranger recherche une entreprise fiable en Tunisie. Si vous montrez que vous maîtrisez les risques géopolitiques et avez une vision claire de votre environnement, vous êtes plus attractif.

• Résultat : Vous attirez plus facilement des financements et de solides partenaires.

– Former les équipes et développer une « Culture de la résilience »

• Exemple : En intégrant un radar géopolitique dans votre entreprise, vous sensibilisez vos équipes aux risques et opportunités liés aux évolutions locales, régionales et mondiales.

• Résultat : Vos équipes deviennent plus réactives, plus performantes et mieux préparées aux crises.

Comme le souligne un chef d’entreprise consulté par le forum économique mondial de Davos, « mettre en place un radar géopolitique, c’est donner à votre entreprise les moyens de survivre et de prospérer dans un monde incertain ». Il s’agit de favoriser un leadership proactif, agressif et résilient : « Renforcer la puissance géopolitique ne se résume pas à gérer les risques; il s’agit de tirer parti des changements mondiaux pour créer des opportunités. Les dirigeants d’entreprise qui adoptent cette approche positionneront leurs organisations de manière à ce qu’elles prospèrent dans un contexte de complexité et d’incertitude. »

Il est possible de mentionner à titre illustratif et de manière schématique les exemples de deux célèbres cabinets de conseils :

1. McKinsey

• Positionnement : Créer des « units de veille géopolitique » internes aux entreprises.

• Approche : Passer d’une posture réactive à une posture proactive.

Méthodologie :
 « Understand, monitor, mitigate ».
 Questions guidant toute réflexion : “who, when, where, how ?”.

2. Deloitte

• Positionnement : Risque intégré dans une approche holistique de « permacrise ».

Approche :
o Analyse de tendances à long terme : technologie, environnement, sociologie, multipolarité conflictuelle, etc.
o Propose des solutions de modélisation du risque (depuis 2014).
o Importance de la planification de résilience pour les dirigeants.

Slogan implicite : Faire de la résilience un levier stratégique.

Ainsi, il est de coutume d’affirmer que pour éteindre un feu qui démarre, il faut un verre d’eau lors de la première minute, un seau au bout de cinq minutes et un camion de pompier après un quart d’heure. C’est pourquoi nous plaidons vivement pour la mise en place, au sein des entreprises tunisiennes, d’un radar ou sonar géopolitique, de cellules de veille et d’alerte (détection des germes), pouvant être également dénommées cellules de crise, afin de sensibiliser les dirigeants et les cadres à toutes situations constituant, compte tenu de leur montée en puissance, des menaces sérieuses à la performance de l’entreprise ou des opportunités à ne pas manquer face à une concurrence exacerbée.

En définitive, l’anticipation, c’est, certes des méthodes rigoureuses, mais c’est avant tout un état d’esprit, une méthode de travail, de nouvelles approches managériales incitant les entreprises tunisiennes à s’affranchir du poids du présent. Il ne s’agit pas de bouleverser les modes traditionnels de gestion mais d’optimiser et d’aménager afin d’accroître la rentabilité et la performance de ces entreprises. Les PME n’échappent pas à cette nouvelle réalité et nécessité : elles doivent être en mesure de se positionner sur des pôles de profit et non sur des pôles de coût : voilà l’optimisation !

Tunis, le 22 septembre 2025
Mehdi Taje
Directeur de Global Prospect Intelligence
Senior expert en géopolitique et en méthodologies de la prospective et de l’anticipation

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Par Mehdi Taje: De l’impératif d’un radar ou sonar géopolitique pour les entreprises tunisiennes ( 1ère partie)

22. September 2025 um 11:13

La réflexion stratégique et géopolitique, couplée à de rigoureuses méthodes d’anticipation et de prospective, s’impose plus que jamais face aux tumultes du monde : ce n’est plus une approche réservée à une élite, c’est un impératif de survie pour tout décideur tunisien public ou privé évoluant dans le grand tourbillon géopolitique et géoéconomique ambiant. « Gérer au jour le jour et toujours trouver un moyen de s’en sortir en limitant les pertes » était possible par le passé : aujourd’hui, cela relève d’un « suicide stratégique ».

La grande bascule géopolitique et géoéconomique mondiale

Face aux grands chambardements géopolitiques et géoéconomiques nous propulsant dans un monde chargé d’incertitudes, de menaces et de risques mais aussi d’opportunités, un monde émietté, « archipellisé », un monde fracturé, un monde en ébullition stratégique et dérégulé où les amortisseurs de chocs sont inopérants, un monde où les prédateurs sortent du bois, les décideurs tunisiens ne pourront indéfiniment faire le dos rond et attendre que cela passe !!!! La Tunisie n’est pas un espace clos protégé des turbulences. Nous sommes face à un nouveau monde encore en gestation et, cette fois-ci, ça ne passera pas sans remise en cause de notre manière d’appréhender cette nouvelle réalité nébuleuse dans laquelle nous baignons et sans changer radicalement de logiciel. Un « reset » mental et de management et de leadership s’impose. La guerre économique et monétaire en cours, la fragmentation géoéconomique recomposant les chaînes de valeur, la guerre technologique, l’impact majeur du changement climatique sur la rive sud de la Méditerranée, les chocs géopolitiques, sécuritaires, sanitaires, sociaux, cyber, etc. sont autant de vecteurs de profonds bouleversements amplifiant nos angles de vulnérabilité intérieure et impactant directement notre tissu économique et nos chefs d’entreprise. « La fin de l’histoire » fait place à un retour en force de l’histoire, de la géographie, de l’Homme, bref de la géopolitique. C’est le temps de la lucidité, du réalisme et du sursaut face à l’imprévisibilité croissante.

L’entreprise plus exposée que jamais

Longtemps, l’entreprise a cherché à évoluer à l’abri des préoccupations et des incidences géopolitiques, « comme si les marchés étaient des espaces commerciaux protégés, des bulles de paix et de prospérité, préservés des évolutions et des chocs géopolitiques ». Aujourd’hui, deux mots dominent la presse économique mondiale : géopolitique et innovation. Prise dans la tourmente d’une mondialisation effrénée de plus en plus remise en cause et rejetée par les peuples, cette vision idéale, quasi utopique, a volé en éclats. Aujourd’hui, à la lumière des bouleversements géopolitiques, économiques, sociaux et financiers, du jeu des forces profondes opaques et du reclassement en cours des puissances sur fond d’exacerbation des rivalités, tout marché est menacé, les frontières ne constituant plus ces barrières réputées infranchissables. En effet, historiquement, toute reconfiguration des rapports de puissance et des sphères d’influence ne s’est jamais faite dans la paix et la sérénité. Les entreprises tunisiennes ne peuvent plus prétendre échapper à cette réalité, à moins de faire preuve d’un aveuglement coupable. Des secousses, même lointaines, ne peuvent plus être ignorées et doivent être intégrées dans la stratégie de toute entreprise soucieuse d’assurer sa pérennité et de consolider ses parts de marché.

Aujourd’hui, globalisé ou inversement fragmenté, le marché de l’entreprise est paradoxalement un territoire « déterritorialisé », fuyant, incertain, évolutif et poreux. Dans cette optique, les marchés sont autant d’espaces à conquérir, à investir et à tenir face aux assauts d’une concurrence de plus en plus acerbe. Le caractère national est dilué et relativisé. Portés par la révolution numérique et digitale, de nouveaux acteurs aux pouvoirs surpassant parfois ceux des Etats émergent et redessinent les rapports de force par le contrôle de l’information. Les GAFA et leurs rivaux chinois sont le laboratoire de ce nouveau champ de confrontation risquant d’asservir les individus et les petites PME. Les conflits font naître ou disparaître des marchés de plus en plus conditionnés par l’évolution des rapports de force entre Etats ou tout autre acteur influent. Des ensembles régionaux se constituent ou se fragmentent, des acteurs disparaissent ou inversement émergent, constituant ainsi de puissantes dynamiques de restructuration des champs économiques.

Les risques vus par le Forum Economique Mondial de Davos (WEF) : polycrises, mégachocs, etc.

Dans le rapport « Global Risks Report 2025 » du Forum Economique mondial de Davos paru le 15 janvier 2025[1], pour la première fois depuis la fin de la Guerre Froide, le risque de conflit armé est classé en premier par les experts et chefs d’entreprises consultés. Le changement climatique arrive en second suivi de la confrontation géoéconomique, de la désinformation et de la guerre de l’information et de la polarisation, voire fragmentation, des sociétés.

[1] Ce rapport est téléchargeable avec toutes ces conclusions au lien suivant : https://www.weforum.org/publications/global-risks-report-2025/digest/

 

Cinq risques majeurs qui n’épargneront pas notre voisinage et la Tunisie. A titre simplement illustratif, sur fond d’exacerbation des tensions à l’échelle maghrébine dopée par une course à l’armement de plus en plus prononcée sur fond de déstabilisation et de risque de balkanisation ou de somalisation de la ceinture de sécurité du sud de la Tunisie, le Sahel africain, les impacts du changement climatique avec la multiplication d’événements extrêmes mettent à rude épreuve nos sociétés et nos économies. La Méditerranée se réchauffe 20% plus vite que le reste de la planète et la zone MENA, dont le Maghreb, sera la plus impactée par le stress hydrique à l’horizon 2050. Le manque d’eau et son impact sur l’agriculture vont lourdement peser sur l’avenir du Maghreb et de la Tunisie. Voici les risques classés par priorité pour la Tunisie selon le rapport du Forum Mondial de Davos du 15 janvier 2025 :

Dans ce contexte de stress hydrique sévère, classé en premier en 2025, des mesures urgentes doivent être adoptées pour en mitiger les effets. L’adaptation au changement climatique doit être érigée en urgence nationale. En effet, avec un probable réchauffement terre-océan de 2 à 4 degrés à l’horizon 2050 selon certains experts parmi les plus avertis, c’est une autre Tunisie qui se dessinera. Faisons en sorte que ce soit celle vers laquelle nous voulons tendre, c’est-à-dire le scénario volontariste et souhaitable. Face au stress hydrique, la carte de l’agriculture tunisienne risque d’être profondément bouleversée générant, si rien n’est mis en place à court et moyen termes, des migrations internes significatives. Certains experts, à la faveur de cet exode rural, estime que le Grand Tunis pourrait augmenter d’un million d’habitant à un horizon de 30 ans avec tous les coûts que cela signifie à l’échelle nationale. Certains experts évaluent ces coûts dans une fourchette oscillant entre 10 et 20 milliards de dinars à l’horizon 2050.

Une autre menace majeure pour le tissu économique tunisien serait incarnée par une possible extension vers l’UE du modèle de reshoring américain, en pleine expansion, qui frapperait de plein fouet et réduirait notre secteur de la sous-traitance, pourtant le plus dynamique, en particulier pour l’export.

Mutations, chocs violents et bouleversements internes et externes s’entremêlent suivant une alchimie complexe qu’il convient d’être en mesure de déchiffrer pour se prémunir des risques et saisir les opportunités. Sans boussole stratégique, le chef d’entreprise est comme un voyageur traversant le désert à l’aveugle, sans aucun savoir, ni instrument de navigation. Compte tenu des conditions extrêmes, il a peu de chance de s’en sortir.

Ainsi, « sans anticipation des enjeux et mutations géopolitiques, toute entreprise hypothèque son avenir, sa compétitivité, ses performances, voire sa survie par une dilution de l’action dans la gestion quotidienne et la tyrannie du présent ».

Tunis, le 22 septembre 2025

Mehdi Taje

Directeur de Global Prospect Intelligence

Senior expert en géopolitique et en méthodologies de la prospective et de l’anticipation

 

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