Aslan Berjeb appelle à une « réforme des pratiques » pour renouer avec la confiance des investisseurs
Face au déficit commercial, le président de la CONECT, Aslan Berjeb, plaide pour une « réforme des pratiques »; et ce, afin de restaurer la confiance des investisseurs.
Dans un contexte de creusement du déficit commercial, le président de la confédération CONECT, Aslan Berjeb, a appelé à une transformation profonde de l’environnement des affaires en Tunisie. Laquelle devrait s’axer sur un changement des pratiques plutôt que sur une simple modification des textes de loi.
Lors de l’ouverture de la Conférence Nationale « Tunisie 2.0 : Réinventer l’attractivité économique et l’environnement des affaires » qui se tient le 18 septembre 2025 , il a affirmé que seule la restauration de la confiance des investisseurs, locaux comme internationaux, permettra de bâtir la souveraineté économique du pays et de passer d’un modèle low cost à une économie du savoir-faire et de la haute valeur ajoutée.
Le message central de M. Berjeb repose sur l’instauration d’un climat des affaires fondé sur trois piliers essentiels : la stabilité des réglementations; la transparence des procédures administratives; et une compétitivité équitable entre toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Il a souligné que la priorité absolue est de rassurer les investisseurs déjà présents en Tunisie pour qu’ils consolident et élargissent leurs activités. Transformant ainsi les intentions en décisions concrètes et en réussites durables. Cette démarche vise à attirer un investissement productif, créateur de valeur et capable de relancer les filières industrielles tunisiennes.
Ce discours intervient alors que les indicateurs économiques peignent une réalité contrastée. Sur les huit premiers mois de 2025, le déficit commercial de la Tunisie s’est aggravé pour atteindre 14,6 milliards de dinars, contre 11,9 milliards un an plus tôt. Cette détérioration s’explique par une légère baisse des exportations (-0,3 %) combinée à une hausse des importations (+4,8 %), faisant chuter le taux de couverture à 73,9 %. Si des secteurs comme les mines et phosphates (+11,9 %) ou les industries mécaniques et électriques (+6,7 %) progressent; des filières stratégiques sont en net recul, notamment l’énergie (-39 %) et l’agroalimentaire (-16 %), accentuant les déséquilibres.
Pour inverser cette tendance, Aslan Berjeb a défini une feuille de route claire : rendre les règles stables et lisibles; placer les PME et les jeunes entrepreneurs au cœur de l’action; et considérer les investisseurs comme de véritables partenaires. Il a insisté également sur la nécessité de faciliter l’accès à la donnée économique (« data ») pour offrir aux investisseurs la visibilité nécessaire à leurs décisions. Selon lui, c’est cette « vraie réforme », celle qui transforme la manière d’agir, qui pourra consolider la souveraineté économique, industrielle, agricole et numérique du pays en s’appuyant sur ses talents, notamment ses ingénieurs.
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