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Distributions alimentaires à Gaza : on tire sur la foule. Délibérément.

08. Juli 2025 um 10:45

Affamés et assoiffés en pleine canicule, les 2.5 millions de Gazaouis se trouvent face au plus cruel des dilemmes : mourir de faim et de soif à Gaza, ou risquer de crever comme des chiens sous les balles de l’occupation israélienne.

C’est à désespérer du genre humain, voire de la bête humaine quand elle est assoiffée de sang ! Le plus grand quotidien israélien de gauche, Haaretz– dont les positions sont souvent à contre-courant de la doxa officielle et qui a toujours plaidé en faveur de la solution à deux Etats- démontre par des preuves irréfutables que les massacres perpétrés par l’armée israélienne contre des civils affamés lors des distributions de nourriture à Gaza, sont délibérés et ordonnés par la hiérarchie militaire.

Ainsi, des soldats israéliens postés à Gaza ont déclaré à Haaretz sous couvert de l’anonymat que l’armée avait délibérément tiré sur des Palestiniens près des sites de distribution d’aide au cours du mois de juin. De même, les témoignages révèlent que les commandants ont ordonné aux troupes de tirer sur les foules pour les repousser ou les disperser, même s’il était clair qu’elles ne représentaient aucune menace. Au point que le parquet militaire israélien a demandé une enquête sur d’éventuels crimes de guerre.

Pour rappel, Israël avait imposé début mars au territoire palestinien un blocus humanitaire qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité. Le blocus n’a été que partiellement assoupli fin mai, date à laquelle la fondation humanitaire de Gaza (GHF) commencé ses distributions. « Un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne », déplore l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

En effet, chaque jour, les équipes médicales de MSF affirment recevoir des personnes qui ont été tuées ou blessées alors qu’elles tentaient de se procurer de la nourriture dans l’un des sites, et ont constaté, au fil des distributions, une forte augmentation des blessés par balle.

La mort pour une bouteille d’eau

Lors de la distribution de nourriture aux Gazaouis- des distributions limitées, au bon vouloir des Israéliens, dans quatre lieux dont trois au sud et un au centre du territoire, qui de surcroit n’ouvrent que pendant une heure- la mort est au bout de file pour la population civile affamée qui se bouscule en pleine canicule pour une bouteille d’eau ou une boîte de conserve.

Pour preuve, 549 personnes ont été tuées près des centres d’aide et dans les zones où les habitants attendaient des camions de nourriture de l’ONU depuis le 27 mai. Plus de 4 000 personnes ont été blessées selon le ministère de la Santé de Gaza,

Des témoignages glaçants à Gaza

« Des conversations avec des officiers et des soldats révèlent que les commandants ont ordonné aux troupes de tirer sur la foule pour la chasser ou la disperser, même s’il était clair qu’elle ne représentait aucune menace », écrit le journal.

« C’est un champ de bataille, selon le témoignage d’un soldat recueilli par les deux journalistes de Haaretz. « Là où j’étais posté, entre une et cinq personnes étaient tuées chaque jour. Elles sont traitées comme des forces hostiles : pas de mesures de contrôle des foules, pas de gaz lacrymogènes ; juste des tirs à balles réelles avec tout ce qu’il est possible d’imaginer : mitrailleuses lourdes, lance-grenades, mortiers. Puis, une fois le centre ouvert, les tirs cessent et ils savent qu’ils peuvent approcher.

Et de conclure : « Notre moyen de communication, c’est la fusillade. Nous ouvrons le feu tôt le matin si quelqu’un tente de rejoindre la ligne à quelques centaines de mètres, et parfois nous le chargeons à bout portant ».

Pourtant, le soldat de réserve affirme ne pas avoir eu « connaissance d’un seul cas de riposte. Il n’y a ni ennemi ni arme ». Il a également précisé que l’opération menée dans sa zone de service est appelée opération « Poisson salé ». Bien évidemment, aucune image n’a été diffusée, l’armée se gardant bien d’offrir les preuves de ce que vivent ces soldats, et surtout de ce que subissent les Palestiniens.

Impunité

Toujours selon Haaretz, un nom revient souvent, celui du général de brigade Yehuda Vach, commandant la division 252. Le quotidien avait déjà décrit la façon dont cet officier de haut rang avait transformé ce qu’on appelle le couloir de Netzarim (au centre de la bande) en une route mortelle et était soupçonné d’avoir ordonné la destruction d’un hôpital à Gaza sans autorisation.

La semaine dernière, des soldats de la division 252 « ont ouvert le feu à un carrefour où des civils attendaient des camions d’aide. Un commandant sur le terrain a donné l’ordre de tirer directement au centre du carrefour, causant la mort de huit civils, dont des adolescents. L’incident a été porté à l’attention du chef du commandement Sud, le général de division Yaniv Asor, mais jusqu’à présent, hormis une enquête préliminaire », aucune mesure n’a été prise.

Que dire de plus ? « Gaza n’intéresse plus personne. C’est devenu un endroit avec ses propres règles. La perte de vies humaines ne signifie rien. Ce n’est même pas un ’’incident malheureux’’, comme on disait autrefois », résume Haaretz qui déplore « l’effondrement total des codes éthiques » des forces d’occupation israélienne à Gaza. Glaçant.

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