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Football, pétrodollars, bling-bling et argent roi

05. Juli 2025 um 09:59

Le football est-il devenu une affaire de business, ainsi qu’un levier de puissance douce, « soft power » aux mains des monarchies pétrolières du Golf ? Certains avancent que le sport roi est en train de perdre son âme ; on ne joue plus pour le maillot mais pour l’argent roi…

 

Le football, un « software » au service du pouvoir dans les monarchies pétrolières du Golfe ? Depuis quelques années, l’Arabie Saoudite investit massivement dans le football en attirant par des contrats stratosphériques des stars planétaires comme Cristiano Ronaldo, Karim Benzema, Sado Mané ou Neymar Junior.

Stratégie nationale

Caprice de riches investisseurs en quête de sensations fortes ? Au-delà de la passion sportive, l’engouement des Saoudiens pour le ballon rond est réel. Ce nouvel intérêt pour le sport, le plus populaire au monde, s’inscrit dans une stratégie beaucoup plus vaste : celle de l’instrumentalisation du sport comme un « software » au service d’objectifs politiques, économiques et culturels. Le football devient ainsi un levier de puissance douce pour la “Vision 2030“, un projet titanesque de transformation économique porté par le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume. Lequel projet ambitionne de sortir le royaume de sa dépendance aux hydrocarbures, de diversifier les revenus et de repositionner la richissime monarchie pétrolière sur la carte du monde.

Lire aussi : L’Arabie saoudite devient leader sur le marché mondial du travail

Cette stratégie commence à porter ses fruits : à quelques mois d’intervalle, Riyadh a accueilli Donald Trump pour sa première visite officielle à l’étranger, et Djedda a abrité les pourparlers ukraino-américains. Signe que le royaume wahabite joue désormais dans la cour des grands.

Soupape

Ainsi, le football est utilisé comme vitrine destinée à lisser l’image du pays ternie par les violations répétitives des droits de l’Homme, notamment ceux des femmes.

De même, dans un pays constitué essentiellement de jeunes enchaînés par les pesanteurs sociales ainsi que par une étouffante main de fer politique, le football et l’ouverture des stades à la gente féminine jouent un rôle de soupape, mais dans un espace public surveillé en permanence par un Big Brother implacable.

L’argent, nerf de la guerre

C’est dans ce cadre que le Fonds souverain saoudien (ou Public Investment Fund ou PIF – PIF), une redoutable force de frappe financière estimée à environ 925 milliards de dollars et propriétaire majoritaire d’Al Hilal, a investi massivement pour aider les clubs saoudiens à recruter plusieurs stars européennes.

Parallèlement, le PIF a injecté plus d’un milliard de dollars dans DAZN, propriétaire des droits de diffusion de la Coupe du Monde des Clubs Fifa 2025 où le club saoudien Al-Hilal s’est illustré dans ce tournoi en se qualifiant aux quarts de finale. Et ce, en se permettant le luxe de faire match nul devant le Real Madrid et de battre Manchester City coaché par Pep Guardiola. Une victoire historique bien méritée face au géant britannique qui a permis à Simone Inzaghi et à son équipe non seulement de faire connaître le football saoudien dans le monde mais également d’empocher plus de 13,7 millions de dollars de bonus.

De plus, les prouesses du club saoudien tout au long du tournoi sont de nature à donner un coup de fouet considérable au football saoudien ; lequel n’est plus une destination de retraite, mais est capable de rivaliser à armes égales avec les géants européens. Ainsi qu’un atout pour le projet d’organisation de la Coupe du Monde 2034.

Lire également : Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite : un choix largement contesté

Notons au passage qu’Al-Hilal s’est incliné en quarts de finale de cette Coupe du monde des clubs dans la nuit de vendredi à samedi face aux Brésiliens de Fluminense (1-2)

Moyens quasi illimités

Rappelons enfin que la direction d’Al-Hilal 🇸🇦 a décidé d’accorder une prime financière, tenez-vous bien, de 500 000 dollars à chaque joueur après la victoire contre Manchester City et sa brillante qualification pour les quarts de finale de la Coupe du Monde des Clubs !

Rien d’étonnant puisqu’Al Hilal peut s’appuyer sur des moyens financiers quasi illimités. En effet, à l’instar de quatre autres équipes de la Saudi Pro League (Al-Ahli, Al-Ittihad, Al-Nassr, Neom), le club le plus prestigieux du pays (19 titres de champion, 4 Ligue des champions asiatique) est en effet géré directement par le Fonds souverain saoudien (PIF), sponsor majeur de la compétition et actionnaire de son diffuseur, la plateforme britannique DAZN, qui en a acquis les droits exclusifs pour un montant d’environ un milliard d’euros. Sachant que le PIF est piloté par le prince héritier Mohammed Ben Salmane qui a, ces dernières années, multiplié les investissements massifs dans le sport et le divertissement pour diversifier une économie trop dépendante de l’or noir.

A titre d’exemple, Al-Hilal avait réussi en2023 à s’adjuger la star brésilienne Neymar pour 90 millions d’euros.

Or, en un an et demi et pour seulement sept matches joués, la star brésilienne aura touché au total 190 millions d’euros de salaires plus 163 millions d’euros de revenus commerciaux. Selon le magazine sportif L’Équipe, l’ancien joueur du PSG disposait également d’une flotte de huit véhicules avec un chauffeur 24h/24 ainsi que des gardes du corps dédiés. Il recevait aussi 500 000 dollars par message vantant l’Arabie saoudite sur son compte Instagram.

Tout a été dit sur le trio diabolique : foot, argent et politique.

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