LâAfrique a connu une nette progression de ses flux dâinvestissements directs Ă©trangers (IDE) en 2024, avec une forte dynamique portĂ©e par lâAfrique du Nord, selon le World Investment Report 2025 publiĂ© par la CNUCED. LâĂgypte, la Tunisie et le Maroc figurent parmi les principaux bĂ©nĂ©ficiaires, alors mĂȘme que lâactivitĂ© mondiale des projets greenfield a dĂ©clinĂ©.
Parmi les chiffres clĂ©s, les flux dâIDE vers la Tunisie ont augmentĂ© de 21% pour atteindre 936 millions de dollars, tandis que le Maroc a enregistrĂ© une hausse impressionnante de 55%, atteignant 1,6 milliard de dollars. LâĂgypte, moteur principal de cette dynamique, a vu ses engagements dans les projets de financement dâinfrastructures (IPF) plus que doubler, propulsant la rĂ©gion comme principal moteur de croissance du continent.
Au niveau continental, les investissements en projets greenfield â ces nouveaux projets lancĂ©s Ă partir de zĂ©ro â ont chutĂ© de 37%, passant de 178 milliards de dollars en 2023 Ă 113 milliards en 2024. Toutefois, lâAfrique du Nord a fait figure dâexception, avec une hausse de 12% des montants annoncĂ©s, qui sâĂ©lĂšvent Ă 76 milliards de dollars, reprĂ©sentant deux tiers de lâinvestissement greenfield total en Afrique.
La Tunisie se distingue notamment par lâannonce de projets dâune valeur de 13 milliards de dollars, contre presque rien lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. Cette progression spectaculaire sâexplique en partie par le lancement dâun mĂ©gaprojet dans les Ă©nergies renouvelables, estimĂ© Ă 6 milliards de dollars.
LâĂgypte, quant Ă elle, a enregistrĂ© une croissance de 30% en valeur de projets greenfield, portĂ©e par plusieurs investissements dâenvergure, dont un projet de cĂąble de transmission sous-marin Ă 3,8 milliards de dollars et une centrale hybride solaire-Ă©olien Ă 2,5 milliards. Dâautres projets notables incluent la production dâhydrogĂšne vert en Tunisie et au Maroc, ainsi que de grandes installations solaires et Ă©oliennes en Namibie.
En revanche, les fusions-acquisitions transfrontaliÚres (M&A), qui représentaient environ 15% des IDE entrants en Afrique ces derniÚres années, ont basculé dans le négatif en 2024. Le continent a enregistré des désinvestissements nets de 1,5 milliard de dollars, en partie à cause de la cession par Exxon Mobil de ses actifs pétroliers au Nigeria pour 1,1 milliard de dollars.
Par ailleurs, les investisseurs europĂ©ens restent les plus importants dĂ©tenteurs de stocks dâIDE en Afrique, notamment les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France. Les investissements amĂ©ricains ont eux aussi augmentĂ©, avec un intĂ©rĂȘt croissant pour les infrastructures numĂ©riques, lâĂ©nergie et la valorisation dâactifs existants.
La Chine poursuit quant Ă elle sa diversification, avec des investissements significatifs dans les matĂ©riaux de construction, la pharmacie, lâagroalimentaire et mĂȘme la fabrication de motos. Un tiers des projets chinois dans le cadre de la Belt and Road Initiative en Afrique se concentrent dĂ©sormais sur les infrastructures sociales (santĂ©, Ă©ducation, eau).
Enfin, trois secteurs dominent toujours lâinvestissement greenfield en Afrique: lâĂ©nergie, la construction et les industries extractives. En 2024, lâĂ©nergie sâest imposĂ©e comme le secteur le plus attractif, avec une valeur des projets ayant plus que triplĂ© et reprĂ©sentant plus de 20% de la valeur totale.
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