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ECLAIRAGES – De l’angoisse budgétaire au mieux-être social

13. Mai 2025 um 07:39

Entre angoisse budgétaire et quête de bien-être social, la Tunisie ne se trouve-t-elle pas à un carrefour décisif ?

Dans un contexte économique assombrissant où la souveraineté de l’État est mise à mal par les marchés financiers, n’est-il pas crucial de se demander : « La rigueur budgétaire est-elle vraiment une nécessité ou un prétexte pour affaiblir notre tissu social » ?

Face à des mesures d’austérité qui menacent l’essence même de l’État-protecteur, n’est-il pas temps de repenser notre approche économique pour garantir un avenir inclusif et durable pour tous les citoyens ? »

Depuis une décennie, le paysage économique tunisien est marqué par une crise budgétaire profonde qui reflète une perte significative de pouvoir de l’État sur sa politique économique. Ce phénomène est accentué par l’abandon de la maîtrise des variables financières critiques.

Dans un monde où les produits financiers complexes, les dérivés et les instruments dits « exotiques » ont pris le pas sur l’autorité des gouvernements, y compris ceux des puissances économiques traditionnelles, la Tunisie se trouve dans une situation délicate.

Les marchés, de plus en plus exigeants, réclament des mesures de consolidation budgétaire que le gouvernement tunisien peine à mettre en œuvre, notamment en raison de ses ressources limitées.

La mondialisation a agi comme un facteur d’affaiblissement de la souveraineté économique tunisienne. Nos entreprises, souvent vulnérables et fortement dépendantes des fluctuations du marché international, se heurtent à des défis accrus. Cela a conduit à une situation où l’État, censé être le garant de la stabilité économique et sociale, est de plus en plus dépouillé de ses leviers d’action. Le politique, face à cette réalité, semble désarmé, incapable de répondre efficacement aux besoins croissants de la population, d’autant plus que les tensions sociales et les revendications citoyennes s’intensifient.

Dans ce contexte, est-il judicieux de se demander si l’on peut analyser le déficit d’un État de la même manière qu’on le ferait pour un budget familial ou le bilan d’une entreprise ?

Une telle approche n’est-elle pas non seulement réductrice, mais ignore-t-elle également la complexité et la responsabilité intrinsèques d’un État souverain ?

Un État n’a-t-il pas pour mission de stabiliser les conditions économiques de son territoire afin de garantir le bien-être de ses citoyens ?

Réduire les obligations d’un État à celles d’un ménage ne risque-t-il pas de compromettre les services publics essentiels et d’affaiblir le tissu social ?

En Tunisie, la question de la rigueur budgétaire soulève de vives inquiétudes. Accepter des mesures d’austérité ne se limite pas à se plier à une orthodoxie financière, souvent décriée comme injustifiée et contre-productive, surtout en période de crise. Cela équivaut à consentir à une érosion des prérogatives de l’État, réduisant ainsi nos propres droits et protections.

Le risque ne serait-il pas de laisser une large part de la population sans recours face aux difficultés économiques croissantes ?

La lutte réengagée depuis quelques jours, par les partisans de cette austérité est marquée par l’utilisation de « l’angoisse budgétaire », une stratégie qui vise à persuader le public de soutenir des mesures d’austérité en présentant des scénarios catastrophiques. Cette approche est dangereuse, car elle ne fait qu’alimenter un climat de méfiance et de désespoir.

Les arguments en faveur de la rigueur budgétaire, souvent fallacieux, amalgament la solvabilité individuelle avec celle de l’État, induisant en erreur un public bombardé d’images alarmistes. Ces pratiques visent à faire pression sur les responsables pour qu’ils adoptent des politiques d’austérité qui, en fin de compte, pourraient nuire aux plus vulnérables de notre société.

Est-il primordial de se demander si le sérieux budgétaire vise réellement à réduire les déficits, ou n’est-il qu’un prétexte pour affaiblir l’État et démanteler les programmes sociaux encore en place ?

Les appels incessants à la rigueur ne sont-ils pas qu’un écran de fumée destiné à masquer d’autres enjeux, plus profonds et plus préoccupants ?

Réfléchissons aux paroles d’Aldous Huxley dans « Le Meilleur des mondes » : « Soixante-deux mille quatre cents répétitions font une vérité ». Cette citation n’évoque-t-elle pas une réflexion importante sur la manière dont les idées sont imposées et acceptées dans la société ?

En Tunisie, n’est-il pas essentiel que nous remettions en question les narratives dominantes et que nous cherchions à construire un avenir où l’État joue pleinement son rôle de garant des droits économiques et sociaux, plutôt que de se plier aux dictats des marchés financiers ?

In fine, la Tunisie ne doit-elle pas réévaluer sa stratégie économique en cherchant à retrouver une souveraineté financière qui lui permette de protéger ses citoyens tout en favorisant un développement inclusif et durable ?

Cela ne nécessite-t-il pas une vision audacieuse et des choix politiques courageux, loin des logiques d’austérité qui risquent de compromettre l’avenir de notre nation ?

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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