Les effets des droits de douane américains sur les marchés ne s’arrêtent pas. Les cours du pétrole ont chuté à leur plus bas niveau depuis 2021 cette semaine. Il y a des craintes sérieuses que ces tarifs douaniers massifs nuisent à la croissance économique.

Les contrats à terme sur le pétrole brut américain (le West Texas Intermediate – WTI) ont chuté de plus de 6% vendredi 4 avril, à 62,72 dollars le baril. Au cours des transactions intra-journalières, il est passé sous la barre des 61 dollars. Quant au Brent, il a clôturé les échanges hebdomadaires à 65,58 dollars.

Que des facteurs en faveur de la baisse

La chute rapide des prix du pétrole intervient alors que la dynamique de l’offre et de la demande sur le marché de l’énergie est touchée de part et d’autre. Les droits de douane ont augmenté les risques de récession mondiale.

Les perspectives économiques sont un facteur clé pour les prix du pétrole, car les consommateurs qui mettent de l’essence dans leur voiture ou les producteurs de produits chimiques qui utilisent l’énergie comme matière première dans leur production et augmentent la demande de brut sont inquiets.

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Alors que les projections économiques se sont assombries, celles concernant l’offre mondiale de pétrole ont augmenté. Jeudi, huit membres de l’OPEP+ ont accepté de réviser à la hausse leur production quotidienne combinée de pétrole brut de 411 000 barils par jour. L’offre additionnelle de la production a été plus importante et plus rapide que ce que les marchés avaient anticipé.

D’ailleurs, cette décision découle de désaccords internes entre les membres du cartel. Les pays qui sont à l’origine de cette décision ont une conviction : le marché pense que les pays de l’OPEP+ ont besoin d’un pétrole à 90 dollars. Ils doivent leur montrer qu’ils n’ont pas besoin de prix plus élevés et qu’ils sont prêts à supporter des prix plus bas pendant un certain temps. L’attitude des États-Unis à l’égard de l’Iran et du Venezuela (deux grands producteurs de pétrole) pourrait être un autre facteur à surveiller en ce qui concerne les prix de l’énergie à l’avenir.

Bonne nouvelle pour la Tunisie ?

Pour la Tunisie, frappée de tarifs supplémentaires de 28%, c’est une bonne nouvelle. Théoriquement, cette baisse des prix du pétrole pourrait contribuer à compenser, voire couvrir, la hausse des prix d’autres biens causés par la guerre commerciale mondiale. L’administration Trump a vanté les mérites d’une augmentation de la production d’énergie et d’une baisse des prix comme moyen de lutter contre une inflation tenace qui reste supérieure à l’objectif de 2% de la Réserve fédérale.

Néanmoins, un blocage de la croissance économique mondiale demeure une très mauvaise nouvelle. Les Européens risquent de perdre des points précieux, notamment les pays avec lesquels nous (Tunisiens) avons de fortes relations comme l’Allemagne ou la France. Les industriels tunisiens seraient en état d’alerte concernant leurs carnets de commandes des mois à venir. N’oublions pas qu’ils doivent se préparer à gérer une période compliquée de demandes fébriles mais d’engagements sociaux fermes. Si le projet de loi sur l’emploi est adopté dans sa formule actuelle, c’est qu’il y aura des employés permanents pour une activité en dents de scie. 

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Les investissements étrangers sont aussi à surveiller de près. Les producteurs européens installés en Tunisie pourraient sacrifier leurs unités internationales si la crise s’approfondissait. Le rôle des autorités publiques dans l’encadrement et la communication avec leurs représentants est un élément clé pour les préserver.

Idem pour les intentions d’investissement et les projets en cours.

Il y a du pain sur la planche pour envoyer un message positif aux porteurs d’IDE et aux opérateurs économiques locaux.

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