Le professeur dâĂ©conomie Moez Soussi a dĂ©clarĂ© mercredi 2 avril 2025 que le communiquĂ© Ă©mis par le conseil ministĂ©riel restreint concernant le programme Ă©conomique de lâĂtat, datĂ© du 28 mars 2025, abordait plusieurs domaines essentiels de la vie quotidienne tout en se concentrant sur les prioritĂ©s Ă©conomiques du pays.
Lors de son passage sur les ondes dâExpress Fm, Moez Soussi a dĂ©taillĂ© les neuf axes principaux abordĂ©s dans ce communiquĂ©. Il sâagit de stimuler lâactivitĂ© Ă©conomique et la croissance, prĂ©server le tissu institutionnel, adapter le cadre lĂ©gislatif et rĂ©glementaire, renforcer la dimension sociale des politiques publiques, dynamiser les projets en suspens et crĂ©er des opportunitĂ©s pour la jeunesse, promouvoir la souverainetĂ© alimentaire et la sĂ©curitĂ© de lâeau, accĂ©lĂ©rer la transition numĂ©rique et Ă©nergĂ©tique, soutenir le systĂšme des entreprises locales et lutter contre lâĂ©conomie rentiĂšre tout en facilitant lâaccĂšs au marchĂ©.
Moez Soussi a soulignĂ© que le principal dĂ©fi auquel la Tunisie fait face reste le faible taux de crĂ©ation de richesse. En effet, le taux de croissance entre 2011 et 2024 nâa pas dĂ©passĂ© 1,15 % par an. Ă prix constants, le produit intĂ©rieur brut a atteint 9 618,5 millions de dinars Ă la fin de 2024, soit en deçà du niveau de 2019 oĂč il sâĂ©levait Ă 96 787 millions de dinars. Cette situation met en lumiĂšre la stagnation de la croissance, un phĂ©nomĂšne quâil est impĂ©ratif de relancer rapidement.
Le professeur dâĂ©conomie a Ă©galement mis en avant les points positifs du programme, en particulier lâharmonie entre les plus hautes autoritĂ©s et lâexĂ©cutif, qui devra mettre en Ćuvre ces rĂ©formes. Il a insistĂ© sur le fait que la stimulation de lâactivitĂ© Ă©conomique passe par la mise en place de mesures incitatives en matiĂšre dâinvestissement, un levier essentiel pour la recrĂ©ation de richesse.
Moez Soussi a en outre rĂ©itĂ©rĂ© la nĂ©cessitĂ© dâinstaurer des exonĂ©rations fiscales ciblĂ©es pour les nouveaux projets et de mettre en place des exonĂ©rations « intelligentes » afin de rĂ©duire lâampleur des secteurs non structurĂ©s et lutter efficacement contre lâĂ©vasion fiscale.
Fonds national pour stimuler la croissance
Le professeur a Ă©galement proposĂ© la crĂ©ation dâun fonds national pour stimuler la croissance, financĂ© conjointement par lâĂtat, le secteur privĂ© et des programmes internationaux. Ce fonds serait destinĂ© Ă soutenir les secteurs Ă fort impact environnemental et social. Moez Soussi a soulignĂ© que des efforts doivent ĂȘtre faits pour rĂ©aliser les projets dans les rĂ©gions, afin de renforcer lâinteraction entre les niveaux local, rĂ©gional et central dans le but de favoriser la crĂ©ation de richesse.
En ce qui concerne la production destinĂ©e Ă lâexportation, il a observĂ© une baisse des exportations durant les deux premiers mois de 2025, parallĂšlement Ă une augmentation importante des importations, ce qui a accentuĂ© le dĂ©ficit commercial. Il a soulignĂ© lâimportance dâencourager la production orientĂ©e vers lâexportation afin de remĂ©dier Ă cette situation.
Enfin, Moez Soussi a abordĂ© le problĂšme des projets gelĂ©s, appelant Ă une enquĂȘte pour identifier les causes de ce blocage et Ă la recherche de solutions pour relancer ces initiatives. Il a Ă©galement insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de favoriser lâĂ©conomie verte et de stimuler la consommation intĂ©rieure, un domaine dans lequel le rĂŽle du consommateur est dĂ©terminant pour soutenir la croissance.
Face Ă la difficultĂ© de la demande intĂ©rieure, il a observĂ© que le coĂ»t des prĂȘts Ă©tait devenu Ă©levĂ©. La rĂ©duction rĂ©cente des taux dâintĂ©rĂȘt, bien quâelle soit un pas dans la bonne direction, reste insuffisante pour crĂ©er une marge de sĂ©curitĂ© permettant de prĂ©server la croissance.
Moez Soussi a enfin soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de dynamiser le secteur des grands travaux, qui traverse une pĂ©riode de difficultĂ©s majeures. Selon lui, il est urgent de trouver des solutions adaptĂ©es pour ce secteur, tout en accĂ©lĂ©rant le remboursement des dettes intĂ©rieures de lâĂtat, qui nâa pas encore honorĂ© ses engagements envers ses partenaires Ă©conomiques.