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Gestern — 06. Januar 2025Haupt-Feeds

ECLAIRAGES – Le système financier tunisien à l’orée de 2025

06. Januar 2025 um 06:10

La libéralisation financière entamée en 1992, bien que toujours inachevée, visait à doter le pays d’un système financier capable de jouer un rôle clé dans le financement de l’économie nationale. Toutefois, ce système présente des spécificités qui appellent autant une valorisation de ses atouts qu’une analyse approfondie de ses faiblesses pour orienter les réformes nécessaires.

Au niveau des points forts du système financier tunisien, nous relevons :

Le rôle prépondérant des banques dans le financement de l’économie : avec 95 % du financement de l’économie assuré par le secteur bancaire, ce dernier constitue un pilier central de l’activité économique. Les banques dominent également la composition du Tunindex, représentant 50 % de l’indice. Cette solidité relative reflète leur résilience et leur rentabilité.

La résilience des sociétés cotées et performance boursière : en 2024, le Tunindex a enregistré une croissance notable de 13 %, signalant une confiance accrue des investisseurs. Les sociétés cotées, en particulier dans le secteur bancaire, offrent une rentabilité compétitive, attirant les investisseurs institutionnels et individuels.

La diversité des produits financiers et opportunités pour les investisseurs : le marché financier tunisien propose une gamme variée de produits, allant des titres de capital aux valeurs OPCVM. Cette diversité, associée aux avantages fiscaux, représente un attrait pour différents profils d’investisseurs, petits et grands.

Le cadre juridique et les infrastructures modernisées : depuis 1994, des réformes importantes ont été introduites pour moderniser le marché financier, notamment l’instauration d’un cadre réglementaire adapté. Ces réformes visent à mobiliser l’épargne nationale et à développer les capacités du marché en matière de financement à moyen et long termes.

Perspectives d’élargissement du marché financier : la proposition de nouvelles législations, notamment sur la cotation obligatoire pour certains secteurs et niveaux d’investissement, pourrait transformer la Bourse de Tunis en 2025. Ce développement ouvrirait la voie à une plus grande profondeur et liquidité du marché. 

Au niveau des points faibles du système financier tunisien, on retiendra :

La dépendance excessive au financement bancaire : le poids du secteur bancaire dans le financement de l’économie, bien que crucial, souligne une forte dépendance. En comparaison, la Bourse de Tunis ne finance qu’environ 10 % de l’économie, un chiffre bien inférieur à celui de pays similaires où ce taux atteint 30 %. Cette disparité limite la diversification des sources de financement et expose l’économie à des risques systémiques liés aux banques.

La faible contribution du marché financier : malgré les réformes, le rôle de la Bourse reste marginal. Cette faiblesse découle d’une absence de diversification sectorielle. Ainsi, des secteurs clés comme l’agriculture, le tourisme ou l’énergie restent sous-représentés. Cela limite les opportunités d’investissement et freine la mobilisation des ressources.

Le manque de profondeur et de liquidité : le marché financier tunisien souffre d’un manque de profondeur, empêchant une mobilisation efficace de l’épargne nationale. Cette situation est exacerbée par une base d’investisseurs restreinte et des produits financiers souvent peu adaptés aux besoins spécifiques des entreprises.

La lenteur des réformes structurelles : bien que des avancées législatives soient prévues, leur mise en œuvre reste incertaine. Par ailleurs, l’introduction de nouveaux produits financiers, bien qu’identifiée comme une priorité, demeure lente et insuffisamment ambitieuse.

La concentration sur un nombre limité de secteurs : la composition actuelle de la Bourse est dominée par les banques, ce qui rend le marché vulnérable à la performance de ce seul secteur. Une diversification insuffisante empêche l’exploitation du potentiel d’autres industries clés de l’économie tunisienne.

Les perspectives : des pistes pour 2025

Economistes et opérateurs du marché de la place s’accordent pour recommander une réforme hardie, pour pallier ces déséquilibres et dynamiser le système financier tunisien, selon plusieurs pistes, dont notamment :

Une diversification des sources de financement : il est essentiel d’encourager un financement accru par le marché boursier et de réduire la dépendance au secteur bancaire. L’élargissement des secteurs représentés en Bourse (tourisme, agriculture, télécommunications) pourrait attirer de nouveaux investisseurs et améliorer la liquidité.

Une réforme législative ambitieuse : l’adoption de lois favorisant la cotation obligatoire dans certains secteurs et le développement de nouveaux produits financiers, comme les obligations vertes ou les fonds d’investissement spécialisés, pourrait transformer la Bourse en un acteur clé du financement.

Un renforcement des capacités institutionnelles : des campagnes de sensibilisation auprès des entreprises pour promouvoir les avantages de l’introduction en Bourse sont nécessaires. De même, une collaboration renforcée entre les banques et le marché financier pourrait aboutir à des mécanismes hybrides de financement.

Une modernisation des infrastructures financières : investir dans la digitalisation et la transparence des marchés pourrait attirer davantage d’investisseurs étrangers et locaux. Cela renforcerait la confiance dans le système financier et favoriserait une plus grande mobilisation de l’épargne nationale.

Le système financier tunisien, à l’orée de 2025, se trouve à un carrefour stratégique. Tandis que ses fondations bancaires solides constituent une force indéniable, ses faiblesses structurelles et son manque de diversification freinent son potentiel.

La mise en œuvre de réformes ambitieuses et le développement de la Bourse de Tunis seront essentiels pour assurer une croissance durable et inclusive du financement d’une croissance autoentretenue, créatrice d’emplois durables.

 

A suivre…

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

 

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Les défis de la Tunisie face aux tendances économiques mondiales (II)

04. Januar 2025 um 06:12

L’année 2025 sera marquée par des transformations majeures dans l’économie mondiale, notamment la montée du protectionnisme, les incertitudes géopolitiques et les défis de la résilience économique.

Ces évolutions globales auront des répercussions significatives sur les économies en développement, y compris la Tunisie.

Alors que le pays cherche à renforcer sa position dans les chaînes de valeur régionales et mondiales, il devra naviguer entre risques et opportunités, face, notamment :

A un protectionnisme mondial : un défi pour le commerce extérieur tunisien

Avec le retour de politiques protectionnistes, notamment aux États-Unis sous l’administration Trump, les chaînes d’approvisionnement internationales risquent de se fragmenter. La Tunisie, dont l’économie est étroitement liée à l’Union européenne, pourrait être affectée de plusieurs manières dont principalement :

  • Par la concurrence accrue en Europe : Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine pourraient pousser cette dernière à intensifier ses exportations vers l’Europe, le principal partenaire commercial de la Tunisie. Cela augmenterait la concurrence dans des secteurs clés comme le textile et l’électronique, impactant la compétitivité des produits tunisiens.
  • Par les Coûts d’importation élevés : Les perturbations des chaînes d’approvisionnement pourraient faire grimper les coûts des intrants importés pour les entreprises tunisiennes, limitant leur rentabilité et leur capacité à innover.

 

Aux incertitudes géopolitiques et leurs répercussions sur l’énergie

Les tensions géopolitiques, en particulier au Proche-Orient, ajoutent un facteur d’instabilité majeur pour les marchés de l’énergie. En tant que pays importateur net d’hydrocarbures, la Tunisie pourrait subir des conséquences importantes, dont notamment :

  • La facture énergétique alourdie : une hausse des prix du pétrole et du gaz entraînerait une augmentation des dépenses en importations énergétiques, aggravant le déficit commercial et budgétaire.
  • L’impact sur les ménages : une hausse des coûts de l’énergie se traduirait par une inflation accrue, réduisant le pouvoir d’achat et alimentant les tensions sociales.
  • Une résilience économique mondiale : des opportunités à saisir

Malgré ces défis, les prévisions de croissance mondiale pour 2025, estimées à 3 % par l’OCDE, offrent des perspectives positives pour la Tunisie. Plusieurs dynamiques pourraient jouer en faveur du pays, dont notamment :

  • La reprise des IDE : une stabilisation économique dans les pays développés pourrait stimuler les investissements directs étrangers en Tunisie, notamment dans les secteurs technologiques et des énergies renouvelables.
  • La stabilisation des coûts des intrants : la désinflation mondiale prévue pourrait réduire les coûts des importations, renforçant ainsi la compétitivité des industries exportatrices tunisiennes.

 

Une stratégie nationale sur le fil du rasoir

Dans un monde plus marqué par des tensions croissantes entre les grands blocs économiques, la Tunisie devrait tirer parti de sa position stratégique en Méditerranée, via :

  • Un renforcement des partenariats avec l’Europe : face à une Union européenne soucieuse de sécuriser ses chaînes d’approvisionnement, la Tunisie peut se positionner comme un partenaire clé grâce à sa proximité géographique et ses accords commerciaux existants.
  • Des investissements dans les énergies renouvelables : la transition énergétique doit devenir une priorité nationale pour réduire la dépendance aux importations d’hydrocarbures et atténuer l’impact des fluctuations des prix mondiaux.

 

L’année 2025 représente un tournant pour une Tunisie qui fait preuve de résilience face aux défis mondiaux tout en capitalisant sur les opportunités offertes par une économie mondiale en mutation. Une stratégie fondée sur l’innovation, la diversification économique et la coopération régionale sera cruciale pour assurer une croissance durable et renforcer l’intégration de la Tunisie dans les chaînes de valeur mondiales.

Si les incertitudes prédominent, elles ouvrent également des perspectives pour repositionner le pays sur la scène économique internationale.

Pour autant, la marge de manœuvre est étroite, les Pressions sur les finances publiques et bancaires se font plus vives. Les indicateurs monétaires et financiers publiés par la BCT au 31 décembre 2024 font état d’un bilan mitigé.

Le solde du compte courant du trésor s’est réduit de manière significative, atteignant 684,7 MDT contre 882,2 MDT la veille, et enregistrant une baisse annuelle de près de 46 %. Cette diminution reflète des tensions budgétaires exacerbées par des dépenses publiques

Du côté bancaire, la vente du compte courant ordinaire a plongé à 218,7 MDT, marquant une contraction de 77,6 % sur l’année.

Cette situation met en lumière les difficultés des banques à maintenir des niveaux de liquidité adéquats, amplifiant leur dépendance à la Banque Centrale de Tunisie (BCT).

Le volume global de refinancement a atteint 13 104,3 MDT, en hausse de 1 126 MDT par rapport à la veille, soulignant l’importance des interventions de la BCT pour soutenir le système financier.

Le service de la dette extérieure cumulée reste préoccupante : elle s’élève à 13 704,6 MDT, enregistrant une hausse annuelle de 13,4 %. Bien que les avoirs nets en devises de la BCT aient progressé à 27 071,8 MDT (soit 121 jours d’importation), cette hausse reste fragile face à l’augmentation des obligations de remboursement et à la fréquence des taux de change.

Parallèlement, les encours des Bons du Trésor assimilables ont augmenté de 24 %, atteignant 20 174,8 MDT. Cette dépendance croissante à l’endettement met en exergue la nécessité de diversifier les sources de financement public pour atténuer les risques liés aux fluctuations des

Cependant, l’embellie semble se confirmer suite à une reprise partielle des secteurs productifs grâce :

  • A une rationalisation des finances publiques

La détérioration du solde du Trésor et des liquidités bancaires souligne l’urgence d’une réforme fiscale profonde. Une meilleure collecte des recettes, associée à une rationalisation des dépenses publiques, serait essentielle pour réduire encore plus le déficit et freiner la consommation publique.

  • A un renforcement de la résilience économique

L’amélioration des recettes touristiques et des transferts des travailleurs expatriés devrait être consolidée par des politiques incitatives visant à diversifier les exportations et à attirer davantage d’investissements étrangers.

  • A une gestion proactive de la dette

Face à un service de la dette extérieure croissant, la Tunisie devrait explorer des mécanismes de rééchelonnement, tout en progressivement sa dépendance aux emprunts externes.

  • A une stabilité monétaire et contrôle de l’inflation

Le maintien des réserves de change à un niveau encore plus confortable et une politique monétaire prudente sont indispensables pour stabiliser le dinar et éviter les poussées inflationnistes externes. Une attention très particulière devrait être accordée à l’amélioration de l’accès au crédit pour les entreprises.

 

En définitive, la Tunisie est entrée en 2025 avec des défis considérables, mais également des opportunités à saisir. La mise en œuvre de réformes structurelles rapides, combinée à une stratégie de gestion proactive de la dette et à une relance des secteurs productifs, pourrait contrecarrer et inverser les tendances actuelles.

Une gouvernance économique rigoureuse et une mobilisation des acteurs publics et privés seront essentielles pour inscrire le pays sur une trajectoire de croissance inclusive et durable.

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Articles en relation:

Eclairages : protectionnisme, incertitudes et résilience à l’épreuve de l’économie mondiale (I)

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

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L’article Les défis de la Tunisie face aux tendances économiques mondiales (II) est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Eclairages : protectionnisme, incertitudes et résilience à l’épreuve de l’économie mondiale (I)

03. Januar 2025 um 06:30

L’année 2025 se profile comme une étape décisive dans l’évolution de l’économie mondiale. Entre protectionnisme croissant, incertitudes multiples et résilience économique, les acteurs économiques et politiques devront naviguer dans un environnement marqué par des bouleversements profonds.

Trois thèmes majeurs — protectionnisme, incertitude et résilience — se détachent comme les piliers des débats économiques de cette année.

Le retour du protectionnisme : un réalignement économique

Avec le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, l’économie mondiale pourrait amorcer une période de repli sur soi.

L’administration américaine envisage une série de mesures protectionnistes qui incluent l’imposition de droits de douane allant de 10 à 20 % sur toutes les importations, et jusqu’à 60 % pour les produits chinois.

Ces annonces traduisent une volonté claire de redéfinir les termes des échanges commerciaux internationaux.

Si ces mesures se concrétisent, elles pourraient entraîner une fragmentation des chaînes d’approvisionnement et une intensification des tensions commerciales.

Pour la Chine, cible principale de ces initiatives, la réponse pourrait passer par une diversification de ses partenariats économiques et le renforcement de ses présences sur d’autres marchés, notamment en Europe, en Afrique et en Asie.

Toutefois, ces efforts risquent d’accroître la concurrence, notamment avec une Europe déjà sous pression.

L’incertitude : une constante de l’économie mondiale

Le FMI et la BCE ont émis des avertissements clairs sur le climat d’incertitude qui dominera en 2025.

La politique américaine, marquée par des orientations protectionnistes, est une source majeure de préoccupation, mais elle n’est pas la seule :

– En premier lieu, les tensions géopolitiques : les conflits en cours, notamment au Proche-Orient, ont le potentiel de perturber durablement les marchés de l’énergie. Toute escalade pourrait accentuer les pressions sur les économies dépendantes des importations d’énergie, en particulier en Europe et en Asie.

– En deuxième lieu, la fragilité européenne : l’Europe, moteur traditionnel de la croissance mondiale, fait face à des défis structurels.

L’industrie européenne, confrontée à une concurrence chinoise féroce, doit également composer avec des difficultés internes, notamment en Allemagne. Cette dernière est prise dans une spirale de crises économiques et sociales qui nécessitent une réforme urgente de son modèle économique.

– En troisième lieu, les effets déséquilibrants des politiques monétaires : les banques centrales, bien que prêtes à réduire progressivement les taux d’intérêt, opèrent dans un contexte où toute erreur de calibrage pourrait exacerber les tensions financières.

Résilience : il y a des éclaircies dans un ciel nuageux

Malgré ce contexte tendu, des signaux positifs émergent, laissant espérer une capacité des économies à surmonter les obstacles.

L’OCDE prévoit une croissance mondiale d’environ 3 % en 2025. Plusieurs facteurs soutiennent cette résilience :

– Premier facteur, la désinflation : la baisse continue de l’inflation soulage les ménages et réduit les coûts pour les entreprises.

– Deuxième facteur, l’innovation et la diversification : les économies investissent dans des secteurs stratégiques tels que les énergies renouvelables, la technologie et les infrastructures, renforçant ainsi leur capacité d’adaptation.

– Troisième facteur, la stabilisation des taux d’intérêt : une politique monétaire plus accommodante pourrait favoriser l’investissement et soutenir la croissance à moyen terme.

Les perspectives 2025, des enjeux déterminants pour l’avenir

L’année 2025 ne se limitera pas à une simple adaptation aux nouveaux paradigmes économiques. Elle sera marquée par des choix stratégiques qui redéfiniront les équilibres mondiaux. Les pays devront naviguer entre protectionnisme, coopération et innovation pour faire face à ces défis.

Dans ce contexte, les économies, notamment émergentes, capables d’innover, de renforcer leurs alliances stratégiques et de maintenir un équilibre entre réformes internes et ouverture internationale seront celles qui tireront leur épingle du jeu.

Si l’avenir reste incertain, il offre également des opportunités pour redéfinir les règles du jeu économique mondial.

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A suivre… « ZOOM 2 – 2025 : Les défis de la Tunisie face aux tendances économiques mondiales…

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

L’article Eclairages : protectionnisme, incertitudes et résilience à l’épreuve de l’économie mondiale (I) est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

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