Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entre en vigueur, les civils retournent au sud du Liban
Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah soutenu par l’Iran est entré en vigueur mercredi 27 novembre 2024. Et ce, après que les deux parties ont accepté un accord négocié par les Etats-Unis et la France. Une rare victoire pour la diplomatie, dans une région traumatisée par deux guerres dévastatrices depuis plus d’un an.
L’armée libanaise, chargée de veiller au respect du cessez-le-feu, a déclaré ce mercredi dans un communiqué qu’elle se préparait à se déployer dans le sud du pays.
L’armée a également demandé aux habitants des villages frontaliers de retarder leur retour chez eux jusqu’à ce que l’armée israélienne, qui a mené une guerre contre le Hezbollah à plusieurs reprises et a pénétré sur environ six kilomètres à l’intérieur du territoire libanais, se retire.
L’accord, qui promet de mettre fin à un conflit à la frontière israélo-libanaise qui a tué des milliers de personnes depuis qu’il a été déclenché par la guerre de Gaza l’année dernière, est une réalisation majeure pour les États-Unis dans les derniers jours de l’administration du président Joe Biden.
Des rafales de coups de feu ont été entendues à Beyrouth, la capitale du Liban, après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à 02h00 GMT. On ignore pour l’instant si ces tirs étaient motivés par des célébrations, car les tirs ont également été utilisés pour alerter les habitants qui n’auraient pas reçu les avertissements d’évacuation émis par l’armée israélienne.
Plus tard, des voitures et des camionnettes chargées de matelas, de valises et même de meubles ont traversé la ville portuaire de Tyr, dans le sud du pays, qui avait été lourdement bombardée dans les derniers jours avant le cessez-le-feu, pour se diriger plus au sud.
La plupart des villages où les personnes déplacées étaient censées retourner ont été détruits. Mais les familles déplacées qui louent des logements alternatifs subissent des pressions financières et espèrent éviter de payer un mois de loyer supplémentaire, ont déclaré certaines d’entre elles à Reuters.
« Les Israéliens ne se sont pas encore complètement retirés, ils sont encore sur le bord du gouffre. Nous avons donc décidé d’attendre que l’armée annonce que nous pouvons entrer. Ensuite, nous mettrons immédiatement les voitures en marche et irons au village », ont-t-ils expliqué.
« Cessation définitive »
Biden s’est exprimé mardi 26 novembre à la Maison Blanche, peu après que le cabinet de sécurité israélien a approuvé l’accord par 10 voix contre 1. Il a déclaré avoir parlé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati, et que les combats prendraient fin à 04h00 heure locale (02h00 GMT).
« Il s’agit d’une cessation permanente des hostilités », a déclaré Biden. « Ce qui reste du Hezbollah et d’autres organisations terroristes ne seront plus autorisés à menacer la sécurité d’Israël ».
Israël retirera progressivement ses forces sur une période de 60 jours. Tandis que l’armée libanaise prendra le contrôle du territoire près de sa frontière avec Israël pour s’assurer que le Hezbollah ne reconstruise pas ses infrastructures là-bas, a déclaré Biden.
Le Hezbollah n’a pas officiellement commenté le cessez-le-feu, mais un haut responsable, Hassan Fadhallah, a déclaré à la chaîne de télévision libanaise Al Jadeed que même s’il soutenait l’extension de l’autorité de l’Etat libanais, le groupe sortirait renforcé de la guerre.
« Des milliers de personnes rejoindront la résistance […] Désarmer la résistance était une proposition israélienne qui a échoué », a déclaré H. Fadlallah, qui est également membre du Parlement libanais.
L’Iran, qui soutient le Hezbollah, le groupe palestinien Hamas ainsi que les rebelles houthis qui ont attaqué Israël depuis le Yémen, a déclaré qu’il saluait le cessez-le-feu.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré sur X que l’accord était « l’aboutissement d’efforts entrepris depuis de nombreux mois avec les autorités israéliennes et libanaises, en étroite collaboration avec les États-Unis ».
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré que l’armée libanaise déploierait au moins 5 000 soldats dans le sud du Liban après le retrait des troupes israéliennes.
Un haut responsable américain, s’adressant à la presse sous couvert d’anonymat, a déclaré que les Etats-Unis et la France allaient rejoindre un mécanisme avec la force de maintien de la paix de la FINUL qui travaillerait avec l’armée libanaise pour dissuader d’éventuelles violations du cessez-le-feu. Les forces de combat américaines ne seront pas déployées, a précisé le responsable.
Dans les heures qui ont précédé le cessez-le-feu, les hostilités ont fait rage tandis qu’Israël intensifiait sa campagne de frappes aériennes à Beyrouth et dans d’autres régions du Liban, les autorités sanitaires faisant état d’au moins 18 morts.
L’armée israélienne a déclaré avoir frappé « des éléments de la gestion financière et des systèmes du Hezbollah », notamment un bureau de change. Le Hezbollah a également continué à tirer des roquettes sur Israël dans les dernières heures.
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