Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a organisé aujourd’hui, en partenariat avec le ministère de l’Économie et de Planification et l’appui de l’ambassade du Canada, une conférence nationale sur le thème “Entrepreneuriat féminin: moteur d’une économie verte et inclusive en Tunisie” consacrée au rôle clé de la femme dans la transition vers une économie verte et inclusive en Tunisie.
Plusieurs intervenants ont partagé leur analyse des enjeux liés à l’autonomisation des femmes et à leur participation à la transformation économique et écologique du pays.
Les discussions ont mis en lumière des disparités importantes. Lotfi Fradi, chef de cabinet du ministre de l’Économie et de la Planification, a souligné que le taux de chômage féminin atteint 21,3%, bien au-dessus de la moyenne nationale.
Les diplômées universitaires, en particulier, peinent à accéder au marché de l’emploi. Quant à l’entrepreneuriat, les femmes représentent moins de 10% des entrepreneurs en Tunisie. Ces chiffres illustrent les obstacles structurels auxquels elles font face.
Dans ce contexte, Fradi a insisté sur l’importance de mobiliser les ressources humaines féminines pour réaliser les objectifs du plan de développement 2026-2030.
Il a également présenté une initiative, Green Heat 2.0, destinée à soutenir les femmes entrepreneures dans sept gouvernorats, dont Gafsa, Tataouine et Kairouan.
Présente lors de l’événement, l’ambassadrice du Canada en Tunisie a salué les efforts déployés pour renforcer l’entrepreneuriat féminin, un levier essentiel de la transition écologique.
Elle a mis en avant l’importance de créer des partenariats innovants afin de mobiliser les financements nécessaires à cette transformation. Soulignant l’engagement de son pays en faveur du développement durable, elle a appelé à une action collective et inclusive pour relever les défis environnementaux.
Nadia Gouta, représentant le PNUD, a insisté sur l’urgence d’adopter une approche collective face aux défis écologiques mondiaux, notamment les changements climatiques et la perte de biodiversité. Elle a rappelé que la Tunisie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici à 2030, un objectif ambitieux qui nécessitera des financements innovants et une collaboration renforcée entre acteurs publics et privés.
Elle a également évoqué le besoin de repenser les outils de financement pour les femmes afin d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
Selon elle, 280 milliards de dinars sont nécessaires pour répondre aux priorités nationales, incluant l’éducation, la santé et le travail décent.
Salouha Bouzgharou, du Centre international des technologies de l’environnement de Tunis, a appelé à une réflexion sur les pratiques quotidiennes pour réduire l’impact environnemental. Elle a évoqué des initiatives simples mais symboliques, telle que l’élimination progressive du plastique dans les activités liées à l’entrepreneuriat.
Pour Céline Moyroud, représentante résidente du PNUD, elle a réaffirmé le soutien de l’organisation aux stratégies de transition écologique et d’autonomisation économique des femmes. Elle a souligné que ces efforts s’inscrivent dans une vision à long terme, alignée sur les priorités de développement durable de la Tunisie à l’horizon 2035.
Cette conférence, portée par des contributions variées et des perspectives complémentaires, a rappelé l’urgence d’un engagement collectif pour bâtir une économie plus verte, plus inclusive et résolument tournée vers l’avenir.
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