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Lancement officiel de la plateforme dédiée aux autoentrepreneurs : Un statut révolutionnaire 

12. November 2024 um 13:18

Avec le lancement officiel de la plateforme électronique destinée aux autoentrepreneurs, le gouvernement fait un pas de géant dans la mise en œuvre des politiques de l’Etat en matière d’inclusion sociale et économique. Couvrant 540 activités économiques, le statut d’autoentrepreneur devrait bénéficier à plus de 260 mille personnes en Tunisie. En termes d’objectifs chiffrés, le gouvernement vise l’inscription de 25 mille autoentrepreneurs chaque année. 

Il s’agit d’un événement tant attendu par les jeunes freelances, artisans et travailleurs indépendants. Hier, lors d’un point de presse, tenu au Palais de la Kasbah, le gouvernement a annoncé le lancement officiel de la plateforme dédiée aux auto-entrepreneurs. Cet événement vient, en effet, couronner  tout un processus qui a duré plus de quatre ans pour aboutir à l’introduction d’un nouveau statut juridique, à savoir  le statut d’autoentrepreneur. 

S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Ridha Chaoued, a affirmé que ce nouveau régime jouera le rôle de levier de développement et d’inclusion économique et sociale en Tunisie.  “Cet événement constitue une occasion pour célébrer et mettre à l’honneur les compétences tunisiennes. Ce projet est le  pur produit des talents tunisiens, allant de la conception jusqu’à la réalisation, passant par la mise en place de la plateforme qui a été développée par des Tunisiens diplômés des universités tunisiennes”, fait-il remarquer. Chaoued a ajouté, dans ce même contexte, que  le statut d’autoentrepreneur encourage l’entrepreneuriat et balise la voie à la justice sociale. Il s’agit, selon ses dires, d’un projet national qui traduit la politique du compter-sur-soi prônée par le président de la république  ainsi que ses orientations en matière de renforcement du rôle social de l’Etat. Selon ses dires, ce projet vise à promouvoir le  développement économique et de l’emploi ainsi qu’à la lutte contre le chômage et la marginalisation économique. En contribuant à l’autonomisation économique et sociale  des différentes couches sociales, le statut d’autoentrepreneur, désormais en vigueur, reflète, d’après le ministre la volonté de la Tunisie  de miser sur ses ressources humaines et de libérer les énergies, et ce, en offrant un environnement favorable à l’entrepreneuriat dans tous les secteurs d’activité et en raccourcissant les délais de lancement des projets. 

Qui peut bénéficier du statut d’autoentrepreneur ? 

En effet, toute personne exerçant, individuellement, un métier dans les secteurs de l’industrie, de l’artisanat, du commerce ainsi que des services hors des métiers commerciaux et réalisant un chiffre d’affaires annuel qui ne dépasse pas les 75 mille dinars, est éligible à ce régime. Selon le ministre, les autoentrepreneurs peuvent bénéficier du nouveau statut pendant une période de quatre  ans renouvelable une fois pour une durée de trois ans, et ce, à la demande de l’entrepreneur concerné.  Chaoued a ajouté que la loi de finances 2025 a élargi les domaines d’application de ce régime aux  secteurs  créatifs, au domaine numérique et aux freelances. 

Des procédures simplifiées 

Outre les procédures administratives simplifiées et entièrement numérisées, le statut d’auto-entrepreneur offre plusieurs avantages. A cet égard, le ministre de l’Emploi a évoqué l’accès à la couverture sociale, aux cartes de soins, à la pension de retraite, à l’assurance travail, et ce, dès l’obtention de la carte d’autoentrepreneur. Les bénéficiaires ont également droit à un régime fiscal préférentiel puisqu’ils ne payent qu’une seule contribution qui inclut à la fois la cotisation sociale et l’impôt. Le paiement de cette contribution s’effectue  à partir de la deuxième année suivant l’obtention de la carte d’auto entrepreneur.  De plus, les bénéficiaires de ce régime peuvent exercer leurs activités depuis leurs lieux de résidence, au cours de la première année,  et obtenir des financements à des conditions préférentielles. En contrepartie, l’autoentrepreneur doit tenir une comptabilité  simple et télé-déclarer son chiffre d’affaires  chaque trimestre. Le paiement de son unique  contribution est effectué par voie électronique quatre fois par an. Il est également tenu de respecter les réglementations qui régissent son domaine d’activité. “

La concrétisation de ce projet intervient au moment où  l’Etat a entamé une nouvelle phase d’édification et de construction. Le gouvernement a respecté les délais impartis dans le plan d’action relatif à la mise en place du statut d’autoentrepreneur qui a été adopté lors d’un Conseil ministériel  tenu le 6 mars 2024. 

Ce projet traduit également l’approche participative de l’Etat dans la réalisation de ses projets, tout en étant à l’écoute des citoyens et en impliquant la société civile. L’instauration de ce statut reflète, en outre, la volonté de l’Etat de rompre avec les formes de travail précaire dans l’objectif de bâtir une nouvelle Tunisie qui garantit le droit à un travail décent pour tous”, a conclu Chaoued. 

Selon les autorités, le statut d’autoentrepreneur devrait bénéficier à plus de 260 mille personnes en Tunisie. En termes d’objectifs chiffrés, le gouvernement vise   l’inscription de 25 mille autoentrepreneurs chaque année. 

Inscription en ligne

Pour pouvoir bénéficier des avantages du statut d’autoentrepreneur, chaque personne éligible doit s’inscrire sur la plateforme www.autoentrepreneur.tn après avoir obtenu son identité numérique. Cette plateforme est lisible et facile à utiliser. Mais, pour atteindre le plus grand nombre de bénéficiaires, l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (Aneti) met à disposition ses conseillers pour accompagner toute personne éligible souhaitant avoir le statut. Il est à noter que Issam Rahali, artisan forgeron, était  le premier autoentrepreneur à s’inscrire sur  la plateforme lors du point de presse. 

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Tunisie – Lancement officiel de la plateforme dédiée aux auto-entrepreneurs : Un statut révolutionnaire

11. November 2024 um 19:57

Aujourd’hui, lors d’un point de presse, tenu au Palais de la Kasbah, le gouvernement a annoncé le lancement officiel de la plateforme dédiée aux auto-entrepreneurs. Cet événement vient, en effet, couronner tout un processus qui a duré plus de quatre ans pour aboutir à l’introduction d’un nouveau statut juridique, à savoir le statut d’auto-entrepreneur.

Avec le lancement officiel de la plateforme électronique dédiée aux auto-entrepreneurs, le gouvernement fait un pas de géant dans la mise en œuvre des politiques de l’État en matière d’inclusion sociale et économique.

Couvrant 540 activités économiques, le statut d’auto-entrepreneur devrait bénéficier à plus de 260 mille personnes en Tunisie. En termes d’objectifs chiffrés, le gouvernement vise l’inscription de 25 mille auto-entrepreneurs chaque année.
Il s’agit d’un événement tant attendu par les jeunes freelances, artisans et travailleurs indépendants.

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Transition écologique: Les entreprises industrielles doivent franchir le pas 

10. November 2024 um 10:56

La mise à niveau du tissu industriel par rapport au nouveau Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (Macf) est aujourd’hui une priorité pressante. Entrée en phase transitoire depuis 2023, cette nouvelle réglementation va contraindre, dès 2026, les entreprises exportatrices à payer des taxes supplémentaires si l’empreinte carbone de leurs produits dépasse celle des produits similaires fabriqués en Europe. Actuellement, six secteurs sont concernés, mais son champ d’application va être élargi pour inclure d’autres activités. Si les partenaires européens privilégient une approche collaborative, les entreprises tunisiennes n’ont plus de temps à perdre.


Avec les nouvelles normes de durabilité et les réglementations environnementales qu’elle vient d’introduire, l’Europe impose ses nouvelles règles du jeu aux industriels du monde entier. Perçu par certains analystes comme un outil de la politique protectionniste de l’Union européenne, le durcissement de ses réglementations environnementales est en train de rebattre les cartes de l’industrie mondiale.

En tant que partenaires des acteurs européens, les entreprises industrielles tunisiennes risquent d’en subir les dommages collatéraux si elles restent dans l’inaction. La plupart d’entre elles appréhendent mal ces nouvelles réglementations et leurs implications. Sceptiques, elles ne savent plus sur quel pied danser: la transition écologique représente pour elles un casse-tête, et elles ne savent pas par où commencer.

La compétitivité du tissu industriel est en jeu

Pour préparer le tissu industriel à ces nouveaux enjeux, le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines concentre actuellement ses efforts sur la sensibilisation des entreprises à l’impératif de la transition écologique, afin de les encourager à adopter des politiques vertes. «Les entreprises industrielles exportatrices sont aujourd’hui appelées à respecter les nouvelles exigences environnementales instaurées par nos partenaires économiques, notamment celles relatives à la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Si elles souhaitent rester compétitives, nos entreprises doivent travailler sur leur décarbonation», a souligné Adnen Zidane, directeur au sein du ministère de l’Industrie, en marge d’un atelier régional sur la décarbonation des entreprises industrielles, organisé récemment par le ministère en partenariat avec l’agence de coopération allemande GIZ.

En effet, cette rencontre marque le lancement d’une série d’ateliers régionaux sur la décarbonation, s’inscrivant dans le cadre du projet «Croissance qualitative pour l’emploi», un programme visant à soutenir le ministère de l’Industrie dans la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie industrielle d’innovation à l’horizon 2035. «Le ministère a finalisé une stratégie de décarbonation dont l’objectif principal est d’inciter les industriels à adopter des processus de production propres et respectueux de l’environnement, leur permettant de réduire leur empreinte carbone. D’ailleurs, un guide de décarbonation, qui va servir de référence pour ces entreprises, a été élaboré et mis en discussion lors de l’atelier. Les recommandations et avis des entreprises participantes seront pris en compte lors de la rédaction de sa version finale», a précisé Zidane.

Le responsable a également affirmé que certaines entreprises ont déjà entamé un processus de transition écologique, mais que l’objectif du ministère est de généraliser ces approches aux entreprises des différentes filières industrielles. «Le ministère œuvre à concrétiser sa vision globale concernant la transition verte des entreprises. Notre objectif est que l’industrie soit conforme aux nouvelles normes internationales», a-t-il conclu.

La norme CSRD : une norme qui concerne les grandes unités de production 

Il faut dire que l’adaptation au Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (Macf) est l’une des principales préoccupations qui taraudent les chefs d’entreprises industrielles.

Entré en 2023 dans une phase transitoire qui se poursuivra jusqu’en 2026, ce nouveau mécanisme instauré par l’Union européenne contraindra les entreprises exportatrices vers ce marché à payer des taxes supplémentaires si l’empreinte carbone de leurs produits est supérieure à celle des produits similaires fabriqués en Europe.

Pour l’heure, six secteurs sont directement touchés par cette nouvelle réglementation : le ciment, l’hydrogène, l’électricité, l’acier, l’aluminium et les engrais chimiques. A une étape ultérieure, son champ d’application devrait être élargi pour inclure d’autres activités. «Si les entreprises des secteurs concernés n’engagent pas des politiques de décarbonation, elles devront payer une taxe supplémentaire. C’est pourquoi la mise à niveau par rapport au Macf est aujourd’hui une priorité», a souligné Adel Aouini, expert en décarbonation et en élaboration de stratégies d’entreprises, dans une déclaration à La Presse.

Il a ajouté qu’en plus du Macf, les filiales des multinationales ainsi que les grandes entreprises industrielles sont tenues d’établir un reporting extra-financier qui évalue la durabilité de leurs chaînes de production en dehors de la communauté européenne.

Ce reporting prend en compte trois aspects : l’environnement, le social et la gouvernance. Ainsi, l’entreprise est tenue de calculer son bilan carbone et de mettre en œuvre une politique RSE permettant d’identifier les indicateurs extra-financiers (KPI) à suivre. « A partir d’une certaine taille et d’un chiffre d’affaires donné, le reporting extra-financier devient obligatoire pour les entreprises. Si certaines PME choisissent volontairement d’installer un tel reporting, les grandes entreprises doivent, quant à elles, produire des rapports de durabilité conformes à la norme Csrd », a-t-il ajouté.

L’expert a également affirmé que de nombreuses grandes entreprises en Tunisie ont déjà procédé au calcul de leur bilan carbone. Selon lui, les partenaires européens privilégient une approche collaborative pour accompagner et aider leurs partenaires en Tunisie dans leur processus de transition verte. «Mais il est impératif que les entreprises tunisiennes saisissent au vol cette opportunité et accélèrent la mise en place de leurs nouvelles politiques », a remarqué Aouini.

Il a, par ailleurs, déclaré qu’un nouveau projet de soutien aux entreprises industrielles, s’inscrivant dans le cadre du programme « Croissance Qualitative pour l’Emploi» (CQE), va permettre d’accompagner 40 entreprises du secteur textile dans l’adoption d’une démarche RSE et de labellisation.

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Innovation, recherche et développement : L’apport précieux du CRT 

09. November 2024 um 10:50

Plus d’une trentaine de start-up ont, à ce jour, pu bénéficier des services d’accompagnement technique et technologique offerts par le Centre des ressources technologiques (CRT) du Cetime. En les aidant à mettre au point leurs prototypes, le CRT tranche le nœud gordien du cycle de ces jeunes entreprises.

Un allié de choix pour les start-up et les industriels, le Centre des ressources technologiques CRT — qui relève du Cetime — continue de jouer un rôle central dans l’impulsion de l’innovation en Tunisie. Ses services d’accompagnement technique et technologique ont aidé un bon nombre d’entreprises industrielles et de start-up à affiner leurs processus de production et à commercialiser des produits finis sur le marché local et étranger. Ce travail invisible du centre a été mis en lumière lors d’une journée organisée récemment, par le Cetime à Sousse sur le thème « Le CRT, une plateforme technologique, de recherche et de développement au profit des start-up». L’événement a été, en effet, ponctué de panels rassemblant des représentants des acteurs clés de l’innovation en Tunisie, tels que l’Apii, le Centre de recherche en microélectronique et nanotechnologie ainsi que des clusters des industries électronique et mécatronique. Hébergé à la technopole de compétitivité de Sousse, Novation City, le CRT se veut un catalyseur de l’innovation en Tunisie afin de booster un écosystème déjà établi, mais en quête de maturité. «Novation City a été choisie pour héberger le centre, car sa proximité avec l’écosystème des start-up en fait un accélérateur de l’innovation, de la recherche et du développement au sein des entreprises», a souligné, le directeur général du Cetime, Noureddine Guizani dans une déclaration à La Presse

Un accompagnement décisif 

Doté d’équipements technologiques sophistiqués et de pointe, le CRT peut intervenir particulièrement lors de la phase de prototypage — une étape par ailleurs décisive de la conception de nouveaux produits — pour aider la start-up ou l’entreprise à mettre au point son prototype avant de passer à la fabrication à grande échelle. «Certes, l’écosystème de l’innovation et particulièrement des start-up compte plusieurs structures d’accompagnement. Mais dans la plupart des cas ,il s’agit d’un accompagnement en management ou pour l’élaboration du Business Model. Or, les services qu’on offre sont particuliers : nous aidons les start-up et les entreprises industrielles à concevoir les prototypes des produits qu’elles veulent commercialiser par la suite. Donc, il s’agit d’une intervention d’appoint, mais indispensable pour le succès du projet», a indiqué Guizani. 

Et le responsable d’ajouter : «La réalisation d’un prototype industriel est une étape décisive pour la start-up. C’est quelque chose de concret. Après le réseautage, la labellisation, vient cette phase de prototypage qui est vraiment cruciale et qui va conditionner, par la suite, les levées de fonds de la start-up. Cette étape permet d’évaluer le processus de production, notamment sur les plans sécurité et coût». 

Vers des partenariats durables 

Lors de cette journée, plusieurs start-up et entreprises industrielles, telles que Enova Robotics (qui a créé le premier robot tunisien exporté vers les Etats-Unis), ont pu témoigner de leurs expériences avec le CRT, qui leur a facilité la réalisation des tests nécessaires. En marge de l’événement, les participants ont effectué une visite guidée au centre CRT à Novation city pour découvrir les équipements sophistiqués que le Cetime met à leur disposition. «Les plus grandes entreprises en Tunisie font appel à l’expertise et l’accompagnement du Cetime. Soit parce qu’elles n’ont pas les ressources techniques nécessaires, soit parce qu’elles souhaitent gagner du temps en recourant à nos services, pour le prototypage ou les simulations via des logiciels spéciaux », a indiqué, dans ce même contexte, le DG du centre.

Six ans après sa création, le CRT, qui a pu accompagner une trentaine de start-up, vient de signer, en marge de cette même journée, 5 conventions avec des partenaires stratégiques, comme l’Apii et les clusters des industries mécatroniques. «A travers ces conventions, nous voulons mettre en place des partenariats durables. L’Apii peut nous être d’une aide précieuse grâce à son réseau d’agences réparties sur tout le territoire. Notre objectif est de promouvoir et d’encourager l’innovation tout au long de la chaîne de valeur industrielle», a précisé Guizani. 

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Khaled Ben Yahia, Ancien Directeur Général de Tunisian Automotive Association à La Presse : «La Csddd pousse les entreprises à surveiller leur chaîne de valeur»

07. November 2024 um 11:17

 

Le secteur automobile prépare sa mise à niveau, en réponse aux nouvelles normes européennes ESG. L’entrée en vigueur de plusieurs normes environnementales devrait contraindre les fournisseurs tunisiens à adapter leur processus de production aux lois européennes. Loin d’être une menace, ce grand changement peut constituer une opportunité pour les entreprises de la filière installées en Tunisie. Rencontré en marge de la 8e assemblée générale de la TAA, Khaled Ben Yahia, directeur général sortant de l’association, apporte son éclairage. 

La TAA est en train de préparer le secteur à l’entrée en vigueur de la loi européenne Csddd.  Quelles sont les implications de cette nouvelle réglementation ? 

La Csddd est une loi allemande qui a été promulguée en 2022 et qui a été reprise cette année par l’Union européenne. Elle est, donc, devenue une directive européenne qui sera déclinée en loi dans tous les pays européens. Cette directive pousse les entreprises à surveiller leur chaîne de valeur car elles sont tenues par «le devoir de vigilance». L’idée est de garantir que les normes minimales soient respectées dans les lieux de production situés hors de l’Union européenne. Son entrée en vigueur implique plusieurs enjeux, puisqu’il y aura des standards à respecter.

La Tunisie doit s’y préparer et les entreprises sont appelées à se conformer à plusieurs réglementations. En Allemagne, cette loi est déjà entrée en vigueur depuis 2023, mais elle ne sera appliquée  dans le reste de l’Europe qu’à partir de 2026. Il est vrai qu’on a encore le temps, mais la Tunisie doit anticiper dès à présent.  Il y a un grand travail qui doit être réalisé en amont, notamment en ce qui concerne l’analyse de la situation environnementale et de l’évaluation des conditions au sein de l’entreprise.

Il faut identifier les risques qui existent, engager des mesures et faire un exercice de risk management. Enfin, il s’agit de concevoir un projet qui vise à répondre à tous ces risques-là, car les acheteurs européens vont exiger des fournisseurs en Tunisie cette évaluation de risque ainsi que des mesures pour leur gestion. 

Ce projet nécessite-t-il des financements de la part des entreprises ? 

Nous devons, en premier lieu, travailler sur la sensibilisation des entreprises sur cette question, notamment sur la nécessité d’engager des politiques de risk management. Il faut qu’elles prennent conscience de la situation et des risques qui existent.

Plus tard, la TAA se penchera sur les politiques et les mesures nécessaires à adopter. En cas de besoin, il y aura les investissements nécessaires. Et le point positif, c’est que cette loi incite les acheteurs à collaborer avec les fournisseurs en Tunisie pour relever ces défis ensemble. 

Est-ce que l’industrie automobile tunisienne est concernée par le mécanisme de la taxe carbone aux frontières de l’Europe ? 

Absolument, nous sommes concernés par le Mscf. Bien que l’entrée en vigueur de cette taxe soit encore en discussion, nous sommes bien évidemment appelés à travailler sur la réduction de l’empreinte carbone de notre industrie pour éviter des taxes supplémentaires.

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