Bons du Trésor: La Tunisie privilégie le long terme au détriment du court terme

Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) – À la date du 29 août 2025, l’encours des Bons du Trésor a atteint 30,15 milliards de dinars, contre 26,73 milliards de dinars un an auparavant, soit une hausse de 12,82 % (+3,43 milliards de dinars), selon les derniers chiffres publiés par la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Mais derrière cette progression globale se cache une transformation profonde de la structure de la dette publique.
Effondrement du court terme
Les Bons du Trésor à court terme (BTC), instrument historiquement utilisé pour couvrir rapidement les besoins de liquidité de l’État, se sont contractés de manière spectaculaire. Leur encours est passé de 10,53 milliards de dinars en août 2024 à seulement 2,95 milliards un an plus tard, soit une chute de 71,98 % (-7,58 milliards).
Explosion du long terme
À l’inverse, les Bons du Trésor Assimilables (BTA), à moyen et long terme, ont bondi de 67,94 %, atteignant 27,20 milliards de dinars contre 16,2 milliards un an plus tôt. L’État tunisien privilégie désormais l’allongement des maturités, traduisant une volonté de lisser son profil d’endettement et de réduire la pression immédiate sur la trésorerie publique.
Confiance et coût de financement
Les Bons du Trésor représentent une part essentielle de la dette publique tunisienne, constituant un baromètre de la confiance des investisseurs. En général, les BTC sont plus coûteux pour l’État en raison de leurs taux d’intérêt plus élevés. Le basculement vers les BTA pourrait ainsi refléter une double stratégie : sécuriser un financement plus stable et limiter les charges d’intérêt à court terme.
Un signal à décrypter
Si cette restructuration peut être interprétée comme une gestion plus prudente de la dette, elle révèle également les tensions persistantes sur les liquidités de l’État et son besoin de financement croissant. Avec plus de 30 milliards de dinars de Bons du Trésor en circulation, la Tunisie reste fortement dépendante de ce mécanisme pour couvrir ses déséquilibres budgétaires.