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Ce que la commission électorale coûte aux contribuables tunisiens

21. November 2024 um 13:03

Le coût du référendum et des élections, organisés entre 2022 et 2023, s’est élevé à 191,8 millions de dinars (MDT), répartis entre 50,3 MDT pour le référendum sur la nouvelle constitution du 25 juillet 2022 et 70,7 MDT pour les élections législatives de la même année.

Quant aux élections locales de 2023, le premier tour a coûté 47,8 MDT et le second 23 MDT.

C’est ce qu’a révélé Farouk Bouasker président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), lors de la séance plénière conjointe entre l’Assemblée des représentants du peuple et le Conseil des régions et des districts, consacrée à la présentation du projet de budget de l’Instance pour 2025, ce jeudi 21 novembre 2024.

Par ailleurs, le montant du budget de la commission électorale proposé pour 2025 est estimé à 23 MDT, a ajouté Bouasker soulignant que les dépenses électorales projetées pour 2025 ont été fixés à 74,456 MDT, qui seraient financées, le cas échéant, par les dépenses prévues et non allouées pour les élections municipales et législatives partielles qui n’ont pas eu lieu.

Le président de l’Isie a indiqué que le budget de 2025 a été préparé, dans le cadre d’un programme à moyen terme, couvrant les années 2024, 2025 et 2026, en précisant que l’action de l’Instance pour l’année prochaine sera axée sur le renforcement de ses missions en matière d’organisation des élections (communication, sensibilisation, développement des capacités humaines, modernisation du système d’information, entretien des équipements et rénovation des bâtiments), tout en rationalisant les dépenses liées à la location d’équipements, à la consommation d’énergie et en œuvrant à la création d’un centre de recherches et d’études, ainsi qu’un centre d’appel permanent.

I. B.

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Donald Trump déchire le roman national américain

13. November 2024 um 08:35

L’intellectuel colombien Juan Gabriel Vázquez, écrivain, journaliste et traducteur, estime que la victoire de Donald Trump à la présidence reflète une crise d’identité aux États-Unis et donne l’espoir aux tyrans du monde entier qu’ils peuvent accéder au pouvoir s’ils réussissent à tromper leur peuple et à jouer sur leurs peurs et leurs aspirations.

Imed Bahri

L’écrivain considère dans son article publié par le journal espagnol El Pais que tous les pays fondent leur existence sur une sorte d’imagination qui peut être une identité unifiée transcendant les divisions comme «Liberté, Égalité et Fraternité» pour la France ou une histoire de l’ascension puis de la chute d’un empire ou encore un rêve ambitieux qui n’a jamais été réalisé concrètement. Cette imagination ou cet imaginaire est en quelque sorte le roman national du pays.

Parmi toutes les imaginations occidentales, celle américaine reste la plus folle car les États-Unis ont cherché depuis leur fondation à construire une identité unifiée dans l’une des sociétés humaines les plus diverses et ont promu leur expérience à travers une sorte de «rêve américain», de «lieu de rencontre des cultures» (melting pot) et de «la plus grande nation du monde», a souligné l’écrivain, ajoutant que tous les hommes politiques américains répètent ces phrases à plusieurs reprises et que les répéter est devenu une condition fondamentale pour accéder à toute position publique étant donné que l’identité américaine –contrairement à d’autres identités– se forme et se renouvelle constamment et dépend de la perception que les Américains ont d’eux-mêmes.

Dans le contexte de la compétition entre les candidats à la dernière élection présidentielle américaine pour savoir lequel d’entre eux exprime l’identité américaine, la candidate démocrate Kamala Harris a parlé dans l’un de ses discours de la différence entre sa vision et celle de Trump et a déclaré que son adversaire cherchait à diviser les citoyens et à semer la peur et qu’elle était là pour confirmer que cela ne représente pas la réalité de l’Amérique. 

Un récit de ressentiment, de vengeance et de haine

L’écrivain a souligné que la réponse est arrivée quelques jours plus tard avec 73 millions de voix en faveur de Donald Trump et une victoire républicaine au Sénat et même à la Chambre des représentants envoyant un message clair à Harris selon lequel Trump est celui qui exprime l’identité américaine à l’heure actuelle.

Vàsquez estime que la victoire de Trump reflète une crise d’identité aux États-Unis et il faudra peut-être de nombreuses années pour comprendre les raisons qui ont amené Trump de nouveau à la présidence considérant que la vérité indéniable est que ce dernier a réussi à formuler une vision basée sur le ressentiment, la vengeance et la haine et ce récit a rencontré un large écho auprès de millions d’électeurs.

La vision imaginaire promue par Trump n’était pas basée sur la restauration de l’ancienne gloire de l’Amérique mais plutôt sur la protection de la misérable réalité et sur l’idée qu’il existe un «ennemi intérieur menaçant les libertés des Américains» et que «les étrangers représentent une menace pour les valeurs de la société».

L’écrivain colombien a également souligné que la victoire de Trump aux élections présidentielles aux États-Unis envoie un message aux tyrans aspirant au pouvoir dans diverses parties du monde selon lequel les sociétés fragiles sont capables de croire n’importe quel gros mensonge, si tant est que celui qui le dise soit sans conscience.

Un dictateur pendant un jour

Selon l’écrivain, Trump considérait son retour au pouvoir comme une nécessité urgente pour échapper aux poursuites judiciaires et à la possibilité d’aller en prison, c’est pourquoi on s’attend à ce que l’une de ses premières décisions après son entrée en fonction soit de s’accorder une grâce à lui-même ce qu’il a exprimé dans une déclaration précédente disant qu’il sera un dictateur pendant un jour.

L’écrivain colombien a ajouté que les transgressions de Trump sont nombreuses et variées à un degré sans précédent dans l’histoire des présidents américains et qu’aucun autre président américain n’a atteint ce niveau de comportement controversé, ajoutant que ses adversaires ont annoncé à plusieurs reprises à chaque nouveau scandale que sa fin politique était proche mais ils se sont trompés à chaque fois.

Ce qui est plus dangereux c’est que Trump entend poursuivre ses jeux politiques. Après avoir réussi à véhiculer son récit terrifiant pour attirer les votes de ceux qui s’inquiètent des transformations économiques et sociales, il semble qu’il a encore besoin de poursuivre cette démarche afin de pouvoir consolider son pouvoir lors du deuxième mandat présidentiel.

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