Criquet pèlerin : l’État tunisien en alerte dans le sud du pays
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Bechikh, s’est rendu vendredi soir dans la région de Khwi Aouled Aoun, au cœur des pâturages naturels d’El Ouarra, dans le gouvernorat de Tataouine, pour suivre les opérations terrestres nocturnes de lutte contre le criquet pèlerin.
Lors de cette visite, le ministre a pris connaissance des moyens déployés et des méthodes utilisées pour faire face à cette menace naturelle. Il a souligné que le ministère avait pris des mesures anticipatives afin de limiter les effets des produits de traitement sur les pâturages. À ce jour, environ 1 050 hectares ont été traités dans les quatre délégations touchées par l’invasion acridienne.
Accompagné du gouverneur de la région, Amir El Ghabsi, Ezzeddine Bechikh a précisé que les autorités tunisiennes avaient préparé leur riposte avant même l’arrivée des essaims de criquets depuis les pays voisins, l’Algérie et la Libye. Des moyens logistiques ont été mobilisés, les agents formés, et les produits nécessaires acquis.
Il a salué la coopération avec l’Algérie, qui a fourni à la Tunisie une quantité supplémentaire de pesticides, ainsi que le soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui a organisé des sessions de formation sur l’utilisation des équipements de lutte.
Les interventions sont menées à la fois par voie terrestre et aérienne, et la région de Tataouine représente à elle seule près de deux tiers des surfaces traitées à l’échelle nationale, soit environ 1 400 hectares.
Le ministre a confirmé que la situation est sous contrôle, malgré l’élargissement de la zone infestée aux délégations de Dhehiba, Remada, Beni Mhira et Tataouine Nord, alors que l’invasion était initialement localisée dans la délégation de Dhehiba début mars.
Il a également souligné la nécessité d’une réponse coordonnée entre les équipes de lutte à l’échelle nationale, indépendamment des frontières administratives entre les gouvernorats.
Ezzeddine Bechikh a aussi indiqué que les services du ministère sont déjà mobilisés pour anticiper la phase d’éclosion des œufs de criquets, en mettant en œuvre des méthodes de lutte efficaces. Concernant la récolte des grandes cultures récemment introduites dans la région, il a reconnu l’absence d’infrastructures de stockage adéquates, affirmant que des solutions sont en cours de coordination avec les gouvernorats pour trouver des espaces adaptés, en vue d’une récolte qu’il qualifie d’importante.
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