France : Des dockers refusent de charger des pièces militaires à destination d’Israël
Alors qu’un cargo israélien faisait escale ce jeudi 5 juin à Fos-sur-Mer pour charger en secret du matériel militaire fabriqué en France, des dockers ont refusé d’y participer. Une enquête de Disclose et The Ditch révèle que ces équipements, destinés à une entreprise d’armement israélienne, soulèvent de vives questions sur la cohérence de la politique française vis-à-vis du conflit à Gaza.
Jeudi 5 juin, un cargo israélien devait discrètement embarquer 14 tonnes de matériel militaire français au port de Fos-sur-Mer, près de Marseille. Mais l’opération a rencontré une vive opposition des dockers, qui refusent de charger la marchandise, selon une enquête conjointe des médias Disclose et The Ditch.
Le navire en question, le Contship Era, battant pavillon israélien, est censé acheminer ces équipements vers le port d’Haïfa, en Israël. À son bord, 19 palettes de « maillons », des pièces servant à relier les cartouches de fusils-mitrailleurs automatiques. Ces composants, produits par la société française Eurolinks, sont destinés à Israel Military Industries, une filiale d’Elbit Systems, un des géants de l’armement israélien présenté comme « le fournisseur exclusif des forces israéliennes ».
Un second lot de pièces détachées, fabriquées cette fois par l’entreprise française Aubert et Duval, doit également être embarqué. Il s’agit d’éléments destinés à l’assemblage de canons, toujours selon Disclose et The Ditch.
Cette livraison intervient alors que la tension diplomatique autour de la guerre à Gaza reste à son comble. Tandis que le président Emmanuel Macron a promis des sanctions contre Israël pour ses exactions à Gaza, la France continue de fournir des composants militaires. Le ministère français des Armées s’en défend : « La France ne fournit pas d’armes à Israël », a-t-il déclaré. Mais le même ministère reconnaît que l’État hébreu reste un « partenaire », ajoutant : « On ne va pas se priver ni de sa technologie ni de ses compétences ».
Le contraste est d’autant plus frappant que cette opération logistique coïncide avec le départ d’un navire de la Flottille de la liberté, en route pour Gaza, chargé cette fois d’aide humanitaire. À Fos-sur-Mer, des dockers ont donc décidé de dire non à cette cargaison, refusant de devenir les maillons d’un commerce militaire jugé incompatible avec leurs valeurs.
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