Guerre des douze jours: Accalmie des marchés dans un monde agité
Le déclenchement des hostilités au Moyen-Orient le 13 juin laissait présager une crise économique mondiale imminente. A la suite des frappes aériennes sur l’Iran, la crainte d’une éventuelle fermeture de la navigation dans le détroit d’Ormuz a fait grimper les cours mondiaux du pétrole de 20%. De son côté, l’or a effleuré le seuil psychologique de 3400 $ l’once, conséquence de l’afflux massif d’achats de l’Asie et des pays du Golfe. L’or confirme ainsi son rôle de valeur refuge pour les investisseurs soucieux de leur sécurité, un rôle renforcé par le déclin historique du dollar. Les tensions dans la région ont fait aussi exploser les primes d’assurance et les coûts de transport maritime, surtout avec le déploiement de la guerre électronique, laquelle pouvait désorienter les systèmes de navigation des navires et accroître fortement la menace d’accidents. Paradoxalement à cette forte agitation, les marchés des actions semblaient moins inquiets avec des réactions relativement timides, comme en témoignent les trends des indices de volatilité.
Le « VIX », l’indice de la peur de Wall Street, a oscillé pendant la période du conflit entre 22 et 26, des chiffres très loin des records de 90 enregistrés lors de la crise de 2008 ou de la crise du Covid-19. Il est vrai que l’histoire a montré que les troubles géopolitiques provoquent généralement une volatilité à court terme, mais font rarement dérailler les marchés boursiers, à moins qu’ils ne dégénèrent en conflit mondial. Les acteurs fi nanciers semblent donc considérer le conflit comme régional, sans avoir de grande portée internationale. Il paraît aussi que les marchés fi nanciers deviennent plus résilients ces derniers mois, dans un monde de plus en plus volatil. Ils deviennent probablement plus rationnels grâce à l’accès à de meilleures informations et à des technologies plus sophistiquées.
Avec l’annonce du cessez-le-feu entré en vigueur le 24 juin, le retour à la normale des cours du pétrole, de l’or et des frets maritimes a rejoint le calme des marchés. Un calme qui semble cacher la tempête. Dieu sait combien il va durer, surtout avec l’intensification du bras de fer entre Trump et le président de la FED et l’approche de la fi n de la trêve sur les droits de douane prévue pour le 9 juillet.
Par Lamia Jaidane-Mazigh
Cette analyse est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 923 du 2 au 16 juillet 2025
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