Hmida Ben Ammar | Grand esthète devant l’Eternel
Le cinéaste tunisien Hmida Ben Ammar est décédé le 15 décembre 2025 à Tunis. Il nous a quittés comme il a vécu à nos côtés, presque subrepticement, discrètement sans faire de bruit. C’était un cinéaste qui, paradoxalement, fuyait la lumière et se montrait peu en public.
Grand esthète devant l’Eternel, rigoureux et exigeant, il n’a pas réalisé beaucoup de films, mais ce documentariste hors pair a laissé des œuvres qui ont marqué des générations de cinéastes tunisiens, arabes et africains.
Le Syndicat indépendant des réalisateurs producteurs a parlé dans la nécrologie qu’il lui a consacrée d’un «éminent artisan» et d’une «référence incontournable du film documentaire». Reconnu pour la sensibilité de son regard et la rigueur de son écriture visuelle, Hmida Ben Ammar a marqué durablement plusieurs générations de cinéastes et de cinéphiles. Le critique Hédi Khélil le décrivait comme un artiste «sensible, doué et pourvu d’un sens aigu de l’image», allant jusqu’à le considérer comme l’un des plus grands cinéastes tunisiens, toutes périodes confondues.
Perfectionniste de la composition et maître de la lumière, Hmida Ben Ammar a su bâtir un univers cinématographique singulier, mettant en valeur l’histoire de la Tunisie et la richesse de la civilisation arabo-musulmane. Des œuvres majeures, telles que ‘‘Ezzitouna au cœur de Tunis’’ (1981) et ‘‘Ribat’’ (1986), demeurent des références du documentaire tunisien, tant par leur force esthétique que par leur profondeur humaine.
Dans son communiqué, le Syndicat indépendant des réalisateurs producteurs a salué la mémoire d’un artiste d’exception, dont l’héritage continuera d’inspirer les professionnels du septième art et les générations futures.
I. B.
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