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Chats brûlés vifs | La suspecte placée en détention

Von: Yusra NY
27. August 2025 um 20:18

La femme qui a brûlé des chats à El Mellassine (Tunis) a été identifiée et arrêtée. Le ministère public a décidé de la placer en détention, ce mercredi 27 août 2025.

Suite à la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrant une femme en train d’asperger des chats d’essence avant de les brûler vifs, une enquête a été ouverte et les investigations ont permis d’identifier la suspecte.

Celle-ci a été placée en détention sur ordre du ministère public près le tribunal de première instance de Tunis 2, s’est réjoui l’association Rahma pour la protection des animaux.

La même source a aussi remercié les forces de sécurité et la justice ainsi que l’huissier Lamia Ben Saad Me Hichem Zouaoui et l’avocat bénévole dans cette affaire, représenté par l’Association Rahma et l’association des amis des animaux et de l’environnement de Tunisie.

Y. N.

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Tunisie : chats brûlés, chiens abattus… jusqu’où ira la cruauté envers les animaux ?

27. August 2025 um 17:53

L’arrestation d’une femme ce mercredi 27 août à El Mellassine, filmée en train d’asperger des chats d’essence avant de les brûler vifs, a une nouvelle fois choqué l’opinion publique. La suspecte, récidiviste, a été placée en garde à vue sur instruction du ministère public près le tribunal de première instance de Tunis 2. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux prouvent qu’elle n’en était pas à son premier acte.

Cette affaire n’est pas isolée. Quelques jours auparavant, le chien Rocky avait succombé à ses blessures après avoir été agressé à Sousse avec un objet tranchant. L’auteur a été condamné à trois mois de prison ferme, une peine considérée comme symbolique par les défenseurs des animaux. Si ce verdict marque une avancée, il reste largement en deçà des attentes de ceux qui réclament une véritable reconnaissance des droits des animaux.

Mais au-delà de ces cas, c’est toute une politique qui est remise en cause. Dans plusieurs municipalités, l’abattage des chiens errants reste une pratique courante, exécutée à balles réelles dans les rues. Ces scènes, parfois sous les yeux d’enfants, choquent autant qu’elles questionnent leur efficacité. Pour les associations, elles ne font qu’entretenir le problème, là où des campagnes de stérilisation, de vaccination et la création de centres d’accueil offriraient des solutions durables.

À cette violence s’ajoutent les empoisonnements, autre méthode couramment utilisée contre les animaux errants. Bien souvent, ces pratiques sont justifiées par la peur de voir des chiens et des chats fouiller les poubelles. Pourtant, ce phénomène découle surtout du manque de civisme : déchets abandonnés dans la rue, dépotoirs sauvages et absence de collecte régulière. En s’attaquant aux animaux plutôt qu’aux causes, on déplace le problème au lieu de le résoudre.

Même sur la scène politique, des voix s’élèvent. Le député Chokri El Bahri a dénoncé cette « chasse » aux chiens, pratiquée depuis plus d’un demi-siècle sans résultat. Il parle d’un « crime » institutionnalisé et plaide pour une approche plus moderne : vaccination, stérilisation, gestion des dépotoirs et structures d’accueil adaptées. Il rappelle qu’un projet de loi, déposé en juillet 2024, interdit désormais aux municipalités de recourir à ces méthodes d’abattage, ouvrant la voie à des alternatives plus respectueuses de la vie animale.

Pour les associations comme Arrahma, dirigée par Jamila Ammar, l’arsenal juridique actuel est « dépassé » et l’État doit prendre ses responsabilités. Les sanctions sont trop faibles, la loi peu appliquée, et les drames se répètent. « Combien de Rocky faudra-t-il encore ? », s’interrogent les défenseurs des animaux.

Ces affaires, largement relayées sur les réseaux sociaux, ne sont pas de simples faits divers. Elles mettent en lumière une réalité dérangeante : en Tunisie, l’animal reste perçu comme un objet ou un nuisible. Tant que l’État ne réformera pas en profondeur sa législation et ne soutiendra pas une politique de protection claire, ces drames continueront de se répéter. Car ignorer la souffrance des animaux, c’est aussi tourner le dos à une part de notre humanité.

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Tunisie : arrestation d’une femme après avoir été filmée en train de brûler des chats

27. August 2025 um 17:16
Tunisie : arrestation d’une femme après avoir été filmée en train de brûler des chats

Une affaire choquante a bouleversé les habitants du quartier des Mallasine, à Tunis. Dans la nuit d’hier, les agents du poste de sécurité nationale ont procédé à l’arrestation d’une femme identifiée grâce à des vidéos la montrant en train de verser de l’essence sur des chats pour les brûler, et d’en tuer d’autres de manière […]

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Les parias du pavé

27. August 2025 um 12:23

La « touristicité » d’un pays est la combinaison de plusieurs paramètres permettant à la fois sa notoriété et sa position dans le développement d’une industrie des voyages d’agréments. La carte postale touristique de la Tunisie s’était longtemps inscrite dans le mouvement d’une anthropologie esthétique de la communication en tant que support-espace d’énonciation et de visibilité des atouts d’un territoire lui permettant de bénéficier d’une rente de situation grâce à sa renommée, l’aire sur laquelle il exerce son pouvoir d’attraction et, pour la Tunisie, la proximité du marché européen.

 

À l’endroit de la carte postale figuraient des paysages stéréotypés qui s’étaient fixés durablement : le bleu du ciel, l’éblouissement de la lumière, l’intensité des couleurs, la mer turquoise et ses plages de sable fin, la beauté sauvage du paysage rural, l’animation et la foule bigarrée des souks tant loués par les touristes en visite, le patrimoine ancien et prestigieux, les édifices urbains mis à profit à des fins touristiques et, par-dessus tout, l’hospitalité légendaire des habitants.

 

En revanche, l’envers de la carte postale, aujourd’hui assuré par une communication individuelle à travers les images transmises par le smartphone que l’on trouve dans toutes les poches, reproduit une réalité bien moins attractive de ces lieux de vacances.

Impiété tous azimuts !

La « touristicité » devient alors la résultante de paramètres économiques et sociaux bien moins glorieux : la dégradation du cadre de vie urbain, la détérioration des équipements publics, l’insécurité, l’accroissement de la mendicité, le manque de civisme, la propreté approximative des gens et la saleté scandaleuse des villes et de la campagne.

 

Pour un pays dont la religion fait de la propreté un acte de foi, de tels comportements à l’égard de l’environnement relèvent assurément de l’impiété.  À cela, il faut ajouter l’inquiétante prolifération des chiens errants et la menace permanente qui les guette et nous guette : le virus de la rage.

 

Les chiens, considérés comme errants, sont en fait divagants. Dans la plupart des cas, ils ont bien des propriétaires mais qui ne se considèrent pas comme tels parce que c’est le chien lui-même qui est venu chez eux, ou qu’on le leur a donné, et ils l’ont gardé sans développer de liens particuliers d’amitié ou de complicité. Souvent adopté, gardé attaché pour sa fonction utilitaire de chien de garde d’une propriété, sa disparition ne suscite aucun émoi puisqu’il peut rapidement être remplacé. Sans entrave ni domicile, n’appartenant plus à personne ou parce que le lien avec son maître est cassé, il ira grossir un groupe de chiens errants.

 

Chiens enragés !

Face à la constitution de cette forte densité canine, s’impose une situation assez complexe, due aux milieux fréquentés par ces animaux (urbain, péri-urbain et rural), à l’attitude de l’homme vis-à-vis de ces chiens et à la nature et l’importance des nuisances subies. Les chiens se répondent d’un quartier à l’autre, et leurs concerts d’aboiements ont une fâcheuse tendance à durer toute la nuit. Par leur nombre, ces chiens ne font pas qu’incommoder le sommeil des riverains, ils sont surtout les porteurs du virus de la rage qui est une maladie contagieuse et mortelle.

 

En 2013, à Tunis, un enfant de six ans est mordu par un chien enragé et meurt à l’hôpital de Bab Saâdoun. En 2015, un autre enfant de 6 ans décède de la rage après avoir été mordu au visage par un chien sur la plage. Un élève de 12 ans, ayant contractée la rage en novembre 2014, à la suite de la morsure d’un chien errant, est mort en janvier 2015. Au mois d’octobre de cette même année, un chien enragé a mordu 12 personnes à Monastir. En 2022, à Gabès, une jeune fille de 16 ans, agressée par des chiens sur le chemin de l’école, décède; et un adulte originaire de Gaâfour meurt infecté par le virus de la rage.

 

Le relevé des statistiques pour la période allant de 2021 à ce jour montre une augmentation inquiétante en Tunisie du nombre des personnes décédées, une quinzaine, mordues par des chiens enragés sans compter les cas passés inaperçus et le chiffre considérable des personnes éraflés ou griffés par des animaux suspects le plus souvent en l’absence de traitements appropriés.

 

Traversant inopinément la route pour aller voir un chien qui est en face ou courant derrière un deux-roues dont il associe le déplacement au mouvement d’une proie, le chien errant est aussi responsable d’autres accidents parfois mortels.

 

Dilution de l’engagement, de l’autorité et de la responsabilité

Or, bien qu’à l’origine d’un sinistre bilan, la rage n’a pourtant jamais été un phénomène d’envergure nationale, n’a jamais pris la proportion de crise par les trois protagonistes du dossier. C’est que l’engagement, l’autorité et la responsabilité s’en trouvent dilués. C’est l’effet témoin qui consiste en un effacement de la responsabilité individuelle au sein d’un gouvernement, chacun s’appuyant sur la présence des autres pour qu’un autre prenne la responsabilité d’agir. Plus il y aurait de témoins, moins il y aurait de réactions.

 

Pourquoi la rage prospère-t-elle en Tunisie ?

Grâce à la vaccination obligatoire des chiens, à l’application rigoureuse des mesures sanitaires et à une information régulière, précise et circonstanciée destinée à éclairer le public sur les principaux symptômes de la maladie et ses dangers, les États d’Europe, d’Amérique du Nord, du Japon et de Corée du Sud sont arrivés à éliminer de leur territoire la rage, mortelle dans 100% des cas une fois déclarée. En revanche, la maladie sévit de plus en plus en Tunisie, y prospère même dans l’indifférence générale puisqu’on se limite à compter les morts. De nombreux chiens, que la terminologie sociologique ou administrative en vigueur qualifie d’errants, d’apparence inoffensifs, deviennent subitement agressifs et mordent sans motif qui explique cette action, les personnes qu’ils trouvent à la portée de leurs dents.

 

Responsabilités

Pour montrer l’importance du champ d’action publique dans les modalités de traitement des alertes sanitaires, il est utile de souligner l’impact d’une crise dans la structuration des attributions de chacun dans l’espace institutionnel. Dans la courte liste des protagonistes engagés dans la lutte contre la prolifération et les nuisances des chiens errants figure en tête de gondole le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime qui a définitivement proscrit petits fours et mignardises lors de ses déplacements officiels.

 

Vient ensuite son collègue de la Santé, un mordu de la restauration des bains publics. Dans la mesure où il n’y a pas de traitement curatif de la rage, une fois celle-ci déclarée, l’objectif prioritaire du ministère de la Santé se limite au traitement après exposition au risque rabique. Celui-ci consiste en une vaccination qui fait apparaître une protection avant que la maladie ne se déclare. Ce traitement séro-vaccinal est réalisé dans les centres antirabiques, tel l’Institut Pasteur de Tunis, qui prendront les mesures nécessaires après évaluation du risque.

 

Enfin, la ministre de l’Environnement qui vit une existence à distance avec la nature et l’hygiène publique. Ces trois acteurs devraient, chacun dans son domaine de compétence, prendre à bras le corps la question de la persistance et la diffusion de la rage canine en Tunisie devenue un territoire d’endémie.

 

Ça tombe bien ! Ils sont tous les trois directement concernés même si dès le départ c’est le ministère de l’Agriculture qui s’est approprié la responsabilité de la lutte contre les maladies animales. La rage est appréhendée ainsi sous son versant animal et la définition des modalités de sa gestion est très fortement imprégnée par un modèle de lutte contre les maladies animales issu de l’enseignement vétérinaire.

 

Ainsi, les animaux constituent-ils son réservoir exclusif, imposant l’idée que la lutte contre la rage chez l’homme passe essentiellement par la prévention et la lutte contre la maladie chez les animaux. Le faible impact humain de la maladie au regard d’autres affections humaines peut expliquer la faible implication du ministère de la Santé.

 

Partout dans le monde, la lutte contre les maladies des animaux est une priorité et se fait grâce à l’intervention du ministère de l’Agriculture par des actions concertées, collectives, systématiques et des moyens financiers, techniques et humains. La priorité est donnée à la santé des animaux d’élevage, qui représentent une part importante de la valeur des productions agricoles et un enjeu économique important. Elle est d’abord tributaire de l’utilisation de fourrages en quantité, appropriés et concentrés de bonne qualité.

 

Quelles mesures ?

Aux ministères de l’Agriculture revient également la responsabilité de lutter contre les maladies épizootiques et d’empêcher l’apparition d’effets indésirables et nuisibles pour l’homme ou l’animal. Parmi ces maladies, il y a la rage, une zoonose majeure qui nécessite l’établissement des mesures de prévention destinées à protéger l’homme et les animaux et des mesures de lutte pour réduire l’incidence de la maladie jusqu’à son éradication totale. Cet objectif est atteint essentiellement par des campagnes de vaccination antirabique aléatoires des chiens errants et par des mesures obligatoires concernant les animaux de compagnie qui ne sauraient exclure une vigilance et une sensibilisation sur leur élevage des chiens et les chats, dits de race, leurs échanges, leur mise en vente, l’obligation des propriétaires et leur protection contre tout acte de maltraitance ou de cruauté.

Une commission interministérielle pilotée par le ministère de l’Agriculture

En Tunisie, en revanche, la problématisation du risque rage apparaît à chaque décès avant de s’étioler progressivement. Or, au vu de la gravité pour l’homme de cette crise qui n’a jamais provoqué d’alerte sanitaire encore moins suscité une politique d’envergure nationale, on s’attendait à ce que sa gestion s’impose comme un problème public, traité par une commission clairement pilotée par le ministère de l’Agriculture et qui serait rapidement le lieu d’échange interministériel où se construit la politique publique de la rage en Tunisie.

 

En général, chaque cas est censé déclencher une campagne de communication locale et nationale par les pouvoirs publics pour retrouver les personnes et les animaux ayant eu des contacts avec le chien enragé. Un numéro de téléphone spécifique serait immédiatement mis en place pour collecter des informations et répondre aux questions de la population. En cas de contact avéré, les personnes seraient envoyées à l’Institut Pasteur.

 

Quid du bien-être animal?

Par ailleurs, cette crise et les questionnements qu’elle induit ne provoquent aucun investissement médiatique ni aucune forme de sensibilisation de la collectivité aux risques sanitaires engendrés par la prolifération des chiens errants dans les rues et dans les campagnes. Quant aux pouvoirs publics, ministères et municipalités, ils n’interviennent qu’au cas par cas en l’absence de programmes spécifiques de lutte contre ce phénomène, excepté le lancement de timides et épisodiques campagnes de vaccination.

 

Il fut un temps où, en cas de confirmation de la présence du virus rabique, un ensemble de mesures de lutte était activé. Il prévoyait la mise en œuvre d’actions sévères et coercitives telles que l’abattage de tous les animaux susceptibles d’avoir côtoyé l’animal enragé. La réglementation prévoit aussi de sévères restrictions à la circulation des chiens et chats et l’abattage dans les fourrières de tous les animaux errants capturés dans la commune de découverte du cas par l’utilisation d’armes à feu ou de poison (la strychnine), des méthodes décriées car considérées inacceptables au regard du bien-être animal par l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) dont la Tunisie est membre.

 

Ce temps est révolu. Classés autrefois en Occident dans la catégorie des biens meubles, autrement dit que l’on peut tout leur faire : les vendre, les tuer, les torturer, les abandonner, les animaux avaient bénéficié, à la suite d’une lente évolution, d’une prise en compte de leur sensibilité. Dans ce domaine, 2016 a été une année de rupture par la création, en France notamment, de l’article 515-14 al. 1 du Code civil qui stipule que « les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité ».

 

D’autres pays en Amérique du Sud, Colombie et Argentine, mais également aux États-Unis, les juges sont allés beaucoup plus loin et leur ont accordé une personnalité non humaine par le biais de l’habeas corpus. Jusque-là réservée aux humains, cette « liberté fondamentale de disposer de son corps » peut être désormais invoquée par tout citoyen en défense des droits menacés des êtres vivants non humains et lui permet de s’ériger en protecteur du bonheur animalier.

 

La cruauté de l’abatage étant systématiquement dénoncée et le snobisme outrancier à posséder un chien, dit de race, que d’avoir un bâtard étant fortement ancrée chez les Tunisiens, ne reste plus que l’adoption, très répandue parmi les étrangers résidents en Tunisie, qui envoient, à grands frais, des chiens de rue en Europe et aux États-Unis à des familles d’accueil. Ne demeure alors que la stérilisation des chiens errants, ce qu’ont fait avec succès des villes touchées par ce phénomène, notamment le Mexique qui abritait la plus grande population de chiens errants d’Amérique latine, avec des estimations allant de 15 à 18 millions de chiens vivant sans/ou abandonnés par leurs propriétaires.

 

En Tunisie, des vétérinaires capables de repérer au plus tôt les animaux suspects d’être enragés, des associations ainsi que des personnes soucieuses de la santé et du bien-être des animaux, qui s’étaient portées candidats pour gérer gratuitement cette question se sont retrouvés confrontés au peu d’engagement sinon à l’indifférence des administrations communales.

 

Quel rôle doivent jouer l’Anged et le ministère de l’Environnement?

Arrive enfin le rôle du troisième protagoniste, le ministère de l’Environnement et l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged). C’est que, pour demeurer en pleine forme et se multiplier, les chiens de rue profitent largement d’une disponibilité alimentaire et trouvent largement de quoi se sustenter en profitant des dépotoirs que leur offrent les commerces et les habitants.

 

Depuis 2011, la Tunisie s’est transformée en dépotoir. Les éboueurs les plus zélés, bien qu’épaulés par les chiffonniers – collecteurs informels dévoués au ramassage sélectif des ordures -, sont dépassés par les quantités d’ordures ménagères. On a ainsi fini par apprendre à vivre au milieu des rebuts qui s’offrent à la vue de tous, à leur mode de gestion où prédomine le « tout à la rue », à leur présence non dissimulée qu’on contourne avec indifférence et pour certains avec une certaine pudeur. On a fini par s’en s’accommoder d’une réalité qui ne suscite ni haut-le-cœur ni indignation.

 

Sur les bords des routes, à chaque coin de rue, en plein centre-ville comme dans les dédales des médinas, des monceaux d’ordures jonchent le sol en permanence. Des chats affamés rappliquent à l’arrivée de chaque sac poubelle déposé trop tôt, des chiens errent parfois, la truffe en alerte, fouillant de leur nez le cloaque pestilentiel, se battent pour la possession du moindre relief, de la moindre charogne, prenant leur aise dans  les tas d’immondices éparpillées. Des containers, balisant les routes, dégueulent leur trop-plein d’ordures en dégageant une odeur nauséabonde qui s’amplifie jusqu’à vous sauter au nez.

 

Débordés par la quantité des détritus, les agents de la voirie ont pour consigne d’incinérer le soir, à ciel ouvert et en plein milieu des quartiers d’habitation, sans aucune prise en compte des effets nocifs des déchets de matières organiques et de plastiques. Au-dessus de chaque foyer incandescent flottent alors d’épaisses fumées noires irrespirables et toxiques. Chaque magma cendreux et grisâtre est appelé à se transformer au plus léger mouvement d’air en cendres volantes. Des sites, pourtant classés patrimoine mondial de l’Unesco, suscitent l’écœurement des visiteurs au vu du tas de déchets qui jonchent le sol. Venus pour profiter des paysages et des monuments, ils se retrouvent obligés de faire place nette avant de pouvoir traverser les lieux ou s’installer.

 

Au final, dans le domaine de la prolifération et de la lutte contre la rage, la politique publique qui reflète clairement l’asymétrie d’appropriation de ce problème public par les trois ministères concernés est entièrement à revoir.

Yassine Essid

———————–

*Ce papier a été publié dans le magazine L’Économiste maghrébin il y a plusieurs mois, mais il est d’une actualité brûlante suite à la visite, le 21 août 2025, du président de la République, Kaïs Saïed, au Centre national pédagogique où il a constaté la présence d’une meute de chiens…

*Les intertitres sont de la rédaction 

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Journée internationale du chien : pourquoi célébrer nos fidèles compagnons le 26 août ?

26. August 2025 um 18:13
Journée internationale du chien : pourquoi célébrer nos fidèles compagnons le 26 août ?

Chaque 26 août, le monde entier célèbre la Journée internationale du chien, une occasion de rappeler l’importance de cet animal qui accompagne l’homme depuis des millénaires. Créée en 2004 aux États-Unis par la comportementaliste Colleen Paige, cette journée, soutenue par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), vise à mettre en avant non […]

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