La Tunisie a officiellement désigné Sabri Bech Tabji pour le poste de Directeur général de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC) pour la période 2026-2030. Cette annonce a été faite par le ministre des Affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, ce mardi, lors de l’ouverture de la 23e réunion régionale des autorités nationales pour l’interdiction des armes chimiques. Cette réunion se tient actuellement dans la banlieue nord de Tunis et se poursuivra jusqu’au 19 juin.

Dans son discours inaugural, Nafti a exprimé la volonté de la Tunisie de jouer un rôle “plus important dans la gouvernance stratégique de l’OIAC”. Il a souligné que le pays mettrait son expertise, sa vision et son engagement à la disposition de l’organisation, dans un cadre mondial fondé sur la paix, la sécurité et le respect du droit international. Le ministre a également réaffirmé le soutien continu de la Tunisie à toutes les initiatives visant à renforcer et mettre en œuvre les conventions internationales relatives à l’interdiction des armes chimiques.

Une organisation récompensée, mais encore confrontée à des défis

Mohamed Ali Nafti a rappelé les réalisations majeures de l’OIAC, qui a contribué à la destruction définitive des armes chimiques et à la prévention de leur prolifération. Il a en outre salué le rôle clé de l’organisation dans la promotion de la “chimie au service de la paix”, un engagement qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 2013. Cependant, il a averti que des défis importants demeurent, notamment la nécessité de renforcer la législation nationale et de promouvoir une coopération régionale et internationale étroite pour faire face à de nouvelles menaces.

Le ministre a aussi rappelé que la Tunisie avait été membre du Conseil exécutif de l’OIAC depuis sa création en 1997 jusqu’en 2011, avant de se retirer volontairement pour permettre un renouvellement équilibré des représentants régionaux. Il a mis en avant l’engagement de la Tunisie à renforcer le cadre législatif national et à participer activement aux travaux de l’OIAC, en particulier lors des conférences annuelles des États membres.

Sabri Bech Tabji, candidat tunisien de renom

Sabri Bech Tabji, proposé par la Tunisie pour le poste de Directeur général de l’OIAC, occupe depuis mai 2020 le poste de ministre plénipotentiaire hors-classe et de représentant permanent de la République tunisienne auprès des Nations Unies et des institutions spécialisées à Genève. Diplomate chevronné, Bech Tabji a occupé plusieurs postes au sein du ministère des Affaires étrangères, notamment celui de consul général à Lyon de 2010 à 2011, avant d’être nommé ambassadeur en 2013 auprès de la République fédérative du Brésil.

La candidature de Bech Tabji pour diriger l’OIAC est perçue comme un signe de l’ambition de la Tunisie de jouer un rôle de leader dans le domaine de la sécurité mondiale et du contrôle des armements chimiques.

Il est à rappeler que la 23e réunion régionale des autorités nationales pour l’interdiction des armes chimiques réunit des représentants des pays africains, des experts de l’OIAC et des acteurs clés de la société civile. Ce forum offre une occasion unique de discuter des progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements internationaux en matière de désarmement chimique, de renforcer la coopération régionale et de promouvoir l’utilisation pacifique des sciences et technologies chimiques.

L’OIAC, fondée pour mettre en œuvre la Convention sur les armes chimiques entrée en vigueur le 29 avril 1997, supervise l’élimination permanente et vérifiable des armes chimiques à l’échelle mondiale. L’organisation, qui compte aujourd’hui 193 États membres, continue de jouer un rôle central dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.