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Israël affame les bébés et les enfants palestiniens

15. Mai 2025 um 09:55

Le Guardian a publié une enquête de Malak Al-Tantesh et Julian Burger dans laquelle ils reviennent sur le cas du bébé Siwar Ashour né à Gaza il y a six mois qui souffre de famine et dont la photo a choqué le monde entier. La toute petite fille est désormais en danger de mort. Ce cas poignant illustre la grande souffrance des Gazaouis de tous les âges et surtout des enfants qui subissent cette famine utilisée sciemment par le gouvernement israélien comme arme de guerre puisqu’il empêche l’entrée de la nourriture dans l’enclave palestinienne.  

Imed Bahri

Lorsque la photo de Siwar a été publiée sur le site Internet de la BBC cette semaine, elle a provoqué un choc général. Siwar est né le 20 novembre de l’année dernière pesant seulement 2,5 kilogrammes à la naissance. Depuis sa naissance, Siwar souffre de problèmes œsophagiens ce qui rend difficile l’allaitement. Cela l’a obligée à recourir au lait maternisé qui n’était pas largement disponible dans la bande de Gaza assiégée.

La maison de ses parents à Nuseirat, près de la côte, a été détruite au début de la guerre en octobre 2023. Sa famille a vécu sous une tente pendant un certain temps. La nourriture et l’eau étaient difficiles à obtenir et le camp de déplacés était soumis à des bombardements constants.

La famille a essayé de retourner à Nusairat et de rester dans la maison du grand-père de Siwar mais celle-ci a été également bombardée. De cette maison, dans laquelle vivaient 11 personnes, il n’est resté qu’une seule pièce, celle où Siwar a vu le jour. 

Pas de nourriture ni de nutriments

«Jétais tout le temps fatiguée, je navais aucune intimité et je ne pouvais pas me reposer», raconte Najwa Aram, 23 ans, la mère de Siwar, avant d’ajouter: «Il ny avait pas de nourriture ni de nutriments appropriés. Quand je lui ai donné naissance, elle nétait pas comme les autres nouveau-né. Elle était belle malgré la faiblesse visible sur ses traits mais maintenant, elle est anormalement maigre. Les bébés de son âge sont censés peser 6 kg ou plus et non pas seulement 2 à 4 kg».

Le mois dernier, Najwa a découvert qu’elle était enceinte de son deuxième enfant et vit dans la peur de perdre Siwar avant la naissance de son frère ou de sa sœur.

Elle a déménagé à Khan Yunis avec sa mère où elle a passé les mois précédents avec sa fille très maigre tandis que son mari aveugle, Salah, est resté à Nuseirat. Les bombardements continus ont forcé la famille à déménager plusieurs fois. Comme d’autres familles à Gaza, ils ont été dispersés partout.

Najwa raconte que son mari aveugle jouait tout le temps avec Siwar: «Il est venu nous rendre visite à l’hôpital une fois car il ne pouvait pas se déplacer sans être accompagné et il est plus inquiet pour elle que moi. Il est très attaché à elle»

Sans aucune source de revenus, la famille dépend de l’aide alimentaire et d’autres formes d’aide humanitaire. Même cela n’est pas toujours possible en raison du blocus étouffant imposé par Israël à la bande de Gaza.

«La famine à Gaza causée par l’homme et motivée par des raisons politiques est l’expression d’une cruauté absolue», a déclaré cette semaine Philippe Lazzarini, directeur général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Najwa et sa mère n’ont plus qu’un sac de farine et quelques boîtes de conserve. Elle déclare qu’ils n’ont pas de quoi acheter la nourriture à cause des prix très élevés et surtout pas le lait spécial pour bébé dont Siwar a besoin. Elle explique que même si elle souffre elle-même de malnutrition, elle essaie d’allaiter Siwar mais celle-ci refuse, pleure sans arrêt et la rejette complètement. 

Najwa et sa fille ont passé plusieurs mois à l’hôpital Deir Al-Balah où du lait maternisé était disponible, ce qui a aidé Siwar à prendre 4 kilos. «Jai remarqué que Siwar commençait à sourire et à jouer ce qui m’a rendu heureuse et m’a donné l’espoir que sa santé s’améliorerait», témoigne la jeune mère. 

Sauf que fragile moment d’espoir s’est effondré lorsqu’ils sont sortis de l’hôpital et Siwar a recommencé à perdre du poids. Elle a été transférée à l’hôpital Nasser de Khan Yunis où se trouvent toujours la mère et sa fille.

Partout où l’on regarde, la souffrance est palpable

«Les médecins font tout ce quils peuvent pour la soigner mais elle ne peut pas boire le lait maternisé (substitut au lit maternel) quils lui donnent. Lhôpital est en piteux état avec six patients par chambre. Partout où lon regarde, la souffrance est palpable et il y a un enfant dans un état pire que celui de Siwar», explique Najwa.

La mère a déclaré que voir sa fille dans cet état la rend insomniaque et très anxieuse. Elle s’inquiète, réfléchit beaucoup et craint de la perdre. Elle lance a cri de détresse à la communauté internationale:«Le monde ne peut-il pas ouvrir les points de passage et laisser passer le lait, la nourriture et les médicaments? Tout ce que je veux, cest que ma fille Siwar vive comme tous les autres enfants du monde».

Le docteur Ahmed Al-Farah, chef du service de maternité et de pédiatrie du complexe médical Nasser, affirme qu’entre cinq et dix cas de malnutrition sont enregistrés quotidiennement. Il a déclaré: «Nous constatons des cas de malnutrition chez les enfants, cest inquiétant et nous navons rien à leur offrir. Ils ont besoin de protéines et il ny en a pas. Nous essayons de leur fournir le peu de lait dont nous disposons et peut-être du lait en poudre mais rien de plus. À tout cela s’ajoute une forte surpopulation à l’hôpital ce qui augmente l’incidence des infections chez les enfants».

Autre problème de taille, il n’y a pas assez de carburant que pour faire fonctionner les générateurs pendant 48 heures et l’électricité dans la section administrative a été coupée pour prolonger l’alimentation électrique mais on s’attend à ce qu’elle soit bientôt coupée dans les services qui sont bondés.

«J’appelle le monde à nous considérer comme des êtres humains»

Al-Farah désespéré interpelle le monde: «Nous sommes impuissants face à leurs besoins. Nous ne pouvons pas leur fournir la nourriture, les compléments alimentaires, les médicaments ou les vitamines adaptés à leur état. Jai étudié la malnutrition dans les manuels de médecine. Je pensais que cette étude resterait théorique, un phénomène que nous ne verrions jamais dans la réalité mais aujourdhui, ces descriptions de manuels prennent vie sous nos yeux à Gaza. Jappelle le monde à nous considérer comme des êtres humains. Nous sommes des êtres humains comme vous tous».

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