RD Congo : l’ancien président, Joseph Kabila, condamné à mort
Un tribunal militaire en République démocratique du Congo (RDC) a reconnu l’ancien président Joseph Kabila « coupable de crimes contre l’humanité et de trahison ». Et il l’a condamné, à cet effet, à mort par contumace. Le gouvernement congolais a accusé le président du pays entre 2001 et 2019 de collaborer avec le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda qui a conquis de vastes territoires dans l’est du Congo au début de cette année.
Le verdict a retenu Kabila responsable de crimes de guerre, meurtre, agression sexuelle, torture, implication dans un mouvement d’insurrection et complot et soutien au terrorisme. Mais comme il n’a assisté à aucun des procès, il est peu probable que le tribunal puisse exécuter sa peine. Son parti, le Front commun pour le Congo (FCC), a qualifié le procès d’« illégal du début à la fin » et a rejeté les procédures en les qualifiant de « tragi-comédie ».
Et ce n’est pas tout, car Joseph Kabila est également à condamné à payer 33 milliards de dollars de réparations, dont 29 milliards qui doivent être versés à l’État congolais. Ces indemnisations doivent couvrir les dommages moraux, de défense, infrastructurels et écologiques causés par le conflit continu. Les 4 milliards de dollars restants doivent être répartis entre deux provinces envahies par le M23, le Sud-Kivu et le Nord-Kivu.
Pour arriver à cette situation, il a fallu près d’une décennie de jeu d’échec politique. En 2018, le candidat choisi par Joseph Kabila a perdu l’élection présidentielle et une figure de l’opposition, en l’occurrence Félix Tshisekedi, remporte l’élection. L’homme fut considéré comme un “allié acceptable“ pour le président sortant.
Mais l’alliance s’est rapidement effondrée. Et Kabila est parti en exil en 2023, d’abord en Afrique du Sud. En mai 2025, il a diffusé en direct un discours critiquant le gouvernement, puis a effectué une visite très médiatisée dans la ville de Goma, tenue par les rebelles. Cela n’a fait que confirmer sa collaboration avec le M23. Son endroit de résidence actuel est ignoré et il doit faire désormais attention à ses mouvements.
A noter toutefois que le gouvernement congolais n’a pas, à ce jour, lancé de mandat d’arrêt international contre l’ancien président congolais.
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