Le Qatar, source d’embarras pour Benyamin Netanyahou
En procès depuis 2020 pour corruption, fraude et abus de confiance, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, est désormais confronté à une nouvelle affaire. Celle-ci implique trois de ses collaborateurs soupçonnés d’avoir des liens avec le Qatar, un acteur clé dans les négociations entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre 2023.
Le premier accusé, Eli Feldstein, 32 ans, issu d’un milieu ultraorthodoxe, a été porte-parole du « bataillon Judée-Samarie » avant de travailler brièvement pour Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne. Après le 7 octobre, il a intégré l’équipe de communication du Premier ministre sans l’aval du service de sécurité israélien, Shin Beth.
Accusé de vol et de fuite de documents militaires classifiés, il risque la réclusion à perpétuité. Il aurait fourni aux médias Bild et Jewish Chronicle des informations suggérant l’intransigeance du Hamas et un transfert d’otages vers l’Iran, deux éléments exploités par Benyamin Netanyahou pour justifier la poursuite du conflit et suspendre les négociations.
Eli Feldstein a, en outre, reçu des paiements d’une entreprise soutenue par le Qatar pour favoriser une image positive de l’émirat en Israël, bien que les deux nations n’aient pas de liens diplomatiques officiels.
Deux conseillers proches de Benyamin Netanyahou, Yonatan Urich et Israel Einhorn, sont eux aussi impliqués dans une enquête sur leurs liens présumés avec le Qatar. Les accusés auraient mené avant la Coupe du monde 2022, une campagne pour promouvoir l’émirat. Le service de sécurité israélien a ouvert une enquête en février, suivie par une investigation criminelle ordonnée par la procureure générale d’Israël. Il n’y a actuellement aucune preuve que Benyamin Nétanyahu ait eu connaissance de ces événements. Cependant, le Shin Beth a annoncé en mi-février qu’une enquête était lancée afin d’examiner les relations entre les membres du bureau du Premier ministre et le Qatar.
Le 27 février, la procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a décidé d’ouvrir une enquête criminelle sur cette affaire.
Le gouvernement qatari a réagi en dénonçant une campagne de diffamation de la part de ceux qui ne souhaitent voir ni la fin de ce conflit ni le retour des otages restants auprès de leurs familles.
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