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Expert │ La Tunisie gaspille 40% de ses ressources en eau

01. Juni 2025 um 10:53

Le coût de consommation de l’eau en bouteille pour une famille tunisienne de cinq personnes a augmenté, depuis 2022, pour se situer entre 130 et 140 dinars par mois, a fait savoir l’expert en gestion des ressources en eau, Hussein Rehili, dans une interview accordée à l’agence Tap.

Cette hausse est due à la forte augmentation des températures en raison des changements climatiques, laquelle a poussé les familles tunisiennes à consommer en moyenne 6 bouteilles d’eau par jour, surtout pendant l’été, a expliqué l’expert.

La Tunisie est le 4e plus gros consommateur d’eau en bouteilles dans le monde, a-t-il rappelé, relevant que la consommation moyenne annuelle par habitant de cette eau en Tunisie a atteint 241 litres en 2024, contre 225 litres par habitant en 2020, selon les dernières statistiques de l’Office national du thermalisme et de l’hydrothérapie (ONTH).

La consommation excessive de l’eau en bouteille est l’alternative à la détérioration de la qualité de l’eau potable et à la pénurie de cette ressource, a encore expliqué M. Rehili.

Le quart de la population affecté par les problèmes de l’eau potable

«La classe moyenne et les pauvres étant les plus touchés par la pénurie de l’eau, recourent à des sources d’eau non contrôlées, ce qui pose un problème majeur en raison des graves répercussions sur la santé», prévient l’expert, en mettant en garde contre le phénomène répandu des vendeurs ambulants qui proposent de l’eau potable d’origine inconnue, en particulier dans les quartiers populaires. Cette eau, qui est souvent collectée à partir de sources naturelles de faibles niveaux de sels, entraîne des maladies du foie et porte atteinte à la santé des citoyens, estime Rehili.

D’après l’expert, 3 millions de citoyens en Tunisie sont touchés par le problème de l’eau potable, en raison de la forte salinité, des concentrations élevées de carbonates et des risques de contamination des ressources en eau et de l’absence de canaux d’assainissement.

Il a recommandé, à cet effet, d’œuvrer à améliorer la qualité de l’eau dans toutes les zones souffrant de problème dans ce domaine, en particulier; le bassin minier où le niveau de fluor est élevé, soulignant la nécessité pour l’État d’assumer sa responsabilité de fournir de l’eau potable et de garantir la santé des citoyens, d’autant plus qu’environ 4 000 enfants meurent chaque jour dans le monde suite à des maladies causées par l’eau polluée (diarrhée).

L’expert appelle aussi à investir dans l’amélioration de la qualité de l’eau de la Sonede et le renouvellement des canaux de transfert de l’eau à partir des barrages qui ont plus de 15 ans, d’autant plus que 70% de la pollution provient de ces canaux.

Le taux de gaspillage de l’eau potable estimé à 40%

En ce qui concerne le gaspillage de l’eau, Rehili a fait savoir que le taux de gaspillage est estimé à 40% au niveau des réseaux, soit environ 750 millions de mètres cubes, ce qui est supérieur à la quantité d’eau consommée annuellement par les citoyens. L’absence de politiques d’adaptation a incité l’Etat à recourir à des solutions plus coûteuses, telles que les coupures d’eau et le dessalement de l’eau de mer, malgré la hausse des coûts, a-t-il dit, précisant que le coût des stations de dessalement est 5 fois supérieur à son coût réel.

«Si l’État avait traité le problème du gaspillage de l’eau depuis 1995, ce fléau aurait été évité et réduit d’environ 70%, ce qui aurait permis de conserver des quantités importantes d’eau, d’éviter d’investir dans le renouvellement des canaux de transfert de l’eau, de réduire les interruptions fréquentes et de réorienter les actions vers l’amélioration de la qualité de l’eau», a conclu l’expert en gestion des ressources en eau.

D’après Tap.

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Tunisie │ Echec des politiques publiques en matière de gestion des eaux

01. Juni 2025 um 10:28

L’expert en développement et en gestion des ressources hydriques, Hussein Rehili a déploré «l’échec» des politiques publiques en matière de gestion des eaux, estimant que «ces politiques ont déjà montré leurs limites au fil des ans». Dans un entretien accordé à l’agence Tap, l’expert a estimé que ces politiques ont été dictées par l’ouverture économique de la Tunisie, qualifiant ces choix de «très conservateurs».

«Les choix d’ouverture économique ont changé la donne depuis les années 70. En effet, ces politiques sont devenues orientées vers une agriculture et une industrie plus consommatrices d’eau et tournées vers l’exportation», a-t-il expliqué. «A ce jour, la formulation de ces politiques demeure exclusivement confiée à l’administration, excluant ainsi les autres acteurs, ce qui a entraîné leur échec», a-t-il ajouté.

Rehili a, également, pointé de doigt l’échec des politiques publiques dans le secteur agricole, notamment, à l’heure des changements climatiques qui ont exacerbé la crise de l’eau fustigeant le retard de 69 ans enregistré dans le domaine du recensement agricole et la méconnaissance de l’Etat de tout ce qui concerne les exploitations agricoles outre le manque de rigueur et de contrôle concernant la mise en œuvre de la carte agricole.

Selon lui, les politiques de l’eau dans les zones rurales n’ont pas évolué étant donné que le Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) n’intervient que dans les grandes agglomérations rurales.

Stress hydrique et changement climatique

Les politiques économiques publiques ne sont pas en phase avec les dernières évolutions et ne prennent pas en considération la rareté des ressources hydrauliques dans le pays, a-t-il indiqué, rappelant que le dernier programme relatif au secteur de l’eau mis en place par l’Etat est la stratégie décennale de mobilisation des ressources en eau (1990-2000). Laquelle stratégie se limite à la mobilisation des ressources en eau conventionnelles et ne prend pas compte les questions relatives au stress hydrique et aux changements climatiques.

Il a ajouté que l’exploitation des ressources en eau a plus que doublé durant les trois dernières décennies en l’absence de politiques de rationalisation de l’utilisation de ces ressources.

L’expert a, à ce titre, appelé à instaurer une culture de consommation responsable et citoyenne des ressources en eau, à intégrer la gestion durable de l’eau dans les programmes éducatifs, à inscrire le code des eaux parmi les textes de loi enseignés aux facultés de droit et à engager une réflexion collective et participative sur les questions liées à l’eau.

Il a plaidé pour l’élaboration d’une vision claire «Tunisie à l’horizon 2040-2050» dans l’objectif de reverdir la Tunisie, favoriser la souveraineté alimentaire, garantir le bon usage des ressources et réduire le recours à l’endettement.

Il est important, toujours selon lui, de procéder à une évaluation des choix économiques et des politiques publiques relatives à l’eau durant les 60 dernières années, loin de «la logique des réalisations et de falsification des vérités».

Rompre avec l’exportation virtuelle de l’eau

Il a, en outre, mis l’accent sur l’impératif de fixer les priorités pour la période à venir, d’engager les investissements nécessaires pour mobiliser les ressources en eau d’une manière durable et améliorer leur qualité, de rompre avec l’exportation virtuelle de l’eau, ou du moins de choisir entre le fait de l’exporter en garantissant un niveau élevé de valeur ajoutée ou de le préserver dans une optique d’autosuffisance.

L’expert a aussi plaidé pour la révision de la politique industrielle et la composition du tissu industriel en prenant en compte le niveau des ressources hydriques dans le pays, en favorisant les industries à forte valeur ajoutée au lieu des industries polluantes et à faible valeur ajoutée.

D’après Tap.

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