Qawafel Gathering pour aider les entreprises tunisiennes à se déployer en Afrique
Le projet Qawafel, financé par l’Agence française de développement (AFD) et mis en œuvre par Expertise France, sous l’égide du ministère de l’Économie et de la Planification (MEP), a tenu le 18 décembre 2024 la deuxième édition de son événement phare le Qawafel Gathering pour amorcer les discussions sur les mécanismes et outils de soutien à l’internationalisation des entreprises tunisiennes à l’échelle du continent.
Cette rencontre a rassemblé des experts, des entrepreneurs et des représentants d’institutions, publiques et privées, pour analyser les obstacles, dévoiler des opportunités stratégiques et partager des recommandations clés.
Outils de soutien pour l’internationalisation
Parmi les dispositifs présentés, le Fonds de promotion des exportations (Foprodex) s’est imposé comme un levier essentiel pour accompagner les entreprises tunisiennes dans leur développement international.
Ce fonds soutient les entreprises pour leur permettre de réaliser des missions de prospection, de participer à des salons internationaux et de développer leur réseau commercial.
Les subventions offertes couvrent jusqu’à 60% des frais de prospection pour les marchés d’Afrique subsaharienne, reflétant une stratégie visant à encourager les exportations vers cette région prometteuse. Cependant, des améliorations ont été suggérées lors des discussions.
Les participants ont notamment insisté sur la nécessité de rendre ce mécanisme plus accessible et adapté aux besoins des startups, qui souvent n’ont pas les ressources nécessaires pour naviguer dans des procédures complexes.
Ils ont également appelé à une simplification et à une clarification des critères d’éligibilité, ainsi qu’à une meilleure communication pour sensibiliser davantage les entreprises à ce dispositif. Ces ajustements viseraient à maximiser l’impact du Foprodex et à renforcer son rôle en tant que catalyseur de la présence tunisienne sur les marchés africains.
Le tremplin des accords commerciaux
La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) a été mise en avant comme une opportunité majeure pour accélérer les échanges commerciaux et renforcer l’intégration économique sur le continent.
Depuis sa ratification par la Tunisie, cet accord a permis d’harmoniser les règles tarifaires et d’offrir un cadre favorable aux exportations tunisiennes. Il représente une passerelle essentielle pour les entreprises souhaitant s’imposer sur des marchés stratégiques africains.
Cependant, les participants ont signalé plusieurs défis persistants, notamment la présence de barrières non tarifaires et l’obtention de certifications internationales indispensables pour répondre aux normes du marché. Ces contraintes exigent un soutien renforcé pour aider les entreprises à se conformer à ces exigences et à exploiter pleinement les avantages de la Zlecaf.
L’enjeu de l’accès à l’information
L’accès à une information pertinente et actualisée sur les marchés et les procédures d’exportation constitue un défi majeur pour les entreprises tunisiennes. Pour y remédier, des plateformes comme Africa Trade Agreements centralisent les données essentielles, tandis que des outils comme Trademap et ITC sont encouragés pour une meilleure analyse des opportunités.
Amal Mghirbi, Team Leader du programme d’appui aux accords commerciaux avec l’Afrique à la GIZ, a également annoncé la tenue, dans le cadre d’un partenariat avec le ministère du Commerce et du développement des exportations, de formations spécifiques à partir de fin 2024, visant à accompagner les entreprises dans leur compréhension des accords commerciaux.
Témoignages d’entrepreneurs
Béchir Benbrika, Ceo de SmartFarm, a partagé l’expérience de son entreprise dans le secteur de l’Agritech. Grâce au programme Agritech Tunisia, porté par Stecia Internationale, SmartFarm a pu s’implanter sur des marchés comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, en bénéficiant d’un accompagnement déterminant pour limiter les risques financiers et réussir ses premières opérations à l’international. Ce témoignage met en lumière le rôle crucial des programmes structurés pour soutenir les startups tunisiennes.
Pour un écosystème d’exportation renforcé
De cette rencontre, plusieurs recommandations majeures ont émergé, notamment :
– la professionnalisation des entreprises et des structures d’accompagnement : Intégrer les aspects réglementaires dès la structuration des projets et renforcer les compétences des acteurs économiques;
– l’amélioration des mécanismes de financement : Simplifier les procédures, clarifier les critères d’éligibilité et renforcer la collaboration avec les banques pour faciliter l’accès aux fonds;
– la valorisation des certifications internationales par la sensibilisation des entreprises à l’importance des normes et certifications pour pénétrer de nouveaux marchés;
– l’exploitation des opportunités offertes par la Zlecaf en encourageant les entreprises à profiter des réductions tarifaires et des nouveaux réseaux commerciaux créés par cet accord.
Un élan prometteur pour l’avenir
Cette édition du Qawafel Gathering a permis de réaffirmer l’engagement des acteurs économiques tunisiens à exploiter les opportunités qu’offre le continent africain.
Grâce à des discussions constructives, des solutions concrètes ont été identifiées pour renforcer l’écosystème de l’export, améliorer l’accès à l’information et au financement, et encourager une approche plus structurée de l’internationalisation. L’Afrique, véritable marché d’avenir, offre aux entreprises tunisiennes des opportunités à saisir avec ambition et préparation.
Communiqué.
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