Les professionnels de la santé refusent d’être le bouc-émissaire d’un système défaillant
Médecins, cadres paramédicaux et pharmaciens du secteur public, ont organisé ce jeudi 17 avril, un sit-in de protestation devant le siège du ministère de la Santé. Et ce, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail, qui a conduit plusieurs d’entre eux à assumer des responsabilités pour remédier aux défaillances du système de santé et qui ont été ensuite poursuivis en justice, selon des déclarations concordantes de l’agence TAP.
Observé en réponse à l’appel de la fédération générale de la santé et le syndicat général des médecins, pharmaciens et dentistes hospitalo-universitaires ainsi que le syndicat général des médecins, pharmaciens et dentistes de la santé publique, le sit-in a été soutenu par le Conseil national de l’Ordre des médecins, le Conseil national de l’Ordre des médecins dentistes de Tunisie, le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et le Conseil national de l’Ordre des ingénieurs.
Dans une déclaration à l’agence TAP, le secrétaire général du syndicat des médecins, pharmaciens et dentistes de la santé publique, Imed Khelifi, a souligné que ce mouvement de protestation n’a pas empêché la poursuite du travail dans les établissements publics de santé.
Il a ajouté que ce mouvement est observé pour dénoncer « l’injustice subie par le personnel de santé ». Faisant référence au jugement émis récemment contre trois professionnels de la santé dans l’affaire des 14 nourrissons décédés à la maternité de l’hôpital la Rabta en 2019.
M. Khelifi a estimé que le jugement n’a pas pris en compte la dégradation des conditions de travail, ni le manque de ressources. Et ce, malgré les alertes adressées aux autorités compétentes à ce sujet depuis 2017 pour assurer des services de qualité conformes aux normes.
Dans ce contexte, il a souligné l’urgence de réformer le système de santé, de mobiliser les ressources nécessaires et de revoir les jugements émis contre les accusés dans cette affaire, en se basant sur le rapport des experts qui les a exonérés.
De son côté, la présidente du Conseil national de l’Ordre des médecins, Rim Ghachem, a déclaré à l’agence TAP que l’organisation de ce sit-in de protestation vise à exprimer la colère de tous les professionnels de la santé dans les secteurs public et privé qui se trouvent aujourd’hui responsables des conséquences des mauvaises conditions de travail.
Avec TAP
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