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Cherine Zgaya Bouzouita: « Démocratiser l’entrepreneuriat au-delà des barrières sociales et culturelles »

08. November 2025 um 12:02

Cherine Zgaya Bouzouita, experte en marketing et entrepreneuriat, allie une riche expérience académique à une passion engagée pour démocratiser l’entrepreneuriat auprès des publics défavorisés. À travers ses projets innovants en Tunisie, au Maroc et en Égypte, elle ouvre des portes aux jeunes femmes et futurs entrepreneurs, démontrant que l’entrepreneuriat est une chance accessible à tous, au-delà des barrières sociales et culturelles. Interview. 

Si vous pouvez nous parler de votre parcours ?

Je vais commencer par mon parcours académique. J’ai un master en marketing et communication digitale, que j’ai ensuite complété par un master en entrepreneuriat et gestion de projet, tous deux obtenus dans une école de commerce en France. Par la suite, je me suis inscrite à l’université pour préparer une thèse. J’étudie actuellement l’engagement entrepreneurial des étudiants.

Concernant le projet proposé aux étudiants, qu’en est-il précisément?

Dans le cadre de mes fonctions, après l’obtention de mes diplômes, j’ai souhaité rendre l’entrepreneuriat accessible au plus grand nombre, en ciblant particulièrement les publics défavorisés. J’ai ainsi pu lancer trois projets, dont un qui proposait aux étudiantes maghrébines, en Tunisie et au Maroc, une formation pour leur permettre de… (ici, le phénomène de base restera implicite).
Au cours de ma carrière, j’ai eu l’opportunité de développer plusieurs initiatives visant à démocratiser l’entrepreneuriat, c’est-à-dire à le rendre accessible à tous.

Que signifie, selon vous, démocratiser l’entrepreneuriat afin qu’il soit à la portée de tous, notamment du citoyen lambda ?

On a souvent le sentiment que l’entrepreneuriat est très complexe, et qu’il n’est pas accessible à tout le monde. J’insiste sur ce ressenti. Par exemple, certaines femmes hésitent à se lancer, tout comme certains seniors, ou encore ce que l’on appelle les « mompreneurs », des mamans entrepreneures. On compte aussi les étudiants, qui figurent parmi les publics défavorisés selon la recherche scientifique. Étant moi-même entrepreneure lorsque j’étais étudiante, j’avais créé une agence de communication afin de rendre la communication accessible aux TPE et PME. Et j’ai pensé qu’il serait souhaitable que les écoles de commerce, dont je suis issue, n’accompagnent pas uniquement les projets jugés rentables, mais soutiennent également tous les autres, même si leur potentiel n’est pas immédiatement évident. On ne peut jamais prédire ce qui fonctionnera ou pas.

Mon objectif principal était donc d’offrir à tous la possibilité d’entreprendre. J’ai eu la chance de mettre en place des projets distincts. Le premier s’est déroulé en Égypte, destiné aux lycéens des lycées professionnels, en partenariat avec le ministère égyptien de l’Éducation. Un deuxième projet a eu lieu au Maroc et en Tunisie, avec des partenaires européens, mais surtout maghrébins et tunisiens, notamment les universités de Sousse, Gafsa, etc.

L’objectif était d’aider des jeunes femmes sans formation managériale,  étudiantes en sciences, lettres, droit, biologie, etc. à se lancer dans l’entrepreneuriat. Un projet m’a particulièrement marquée : une étudiante de l’université de Gafsa avait conçu une puce détectant les crises cardiaques. Au cours des tests, sa puce a permis de détecter une crise chez son associé, un jeune étudiant, ce qui a permis une prise en charge rapide et a sauvé une vie. Ce qui m’a le plus intéressée dans ce projet, c’est qu’il a permis de lancer des initiatives à fort impact social. Même si certains projets n’ont pas abouti, ils ont donné à ces jeunes femmes les compétences indispensables pour entreprendre.

J’aimerais également insister sur un point lié à ce projet. On parle beaucoup d’entrepreneuriat féminin, et c’est une bonne chose. Cependant, je préfère ne pas trop insister sur la notion d’ entrepreneuriat féminin, car, pour moi, en CP, on n’apprend pas à lire différemment les garçons et les filles : on leur enseigne de la même façon. Or, aujourd’hui, dans les formations, on parle de plus en plus d’ entrepreneuriat féminin, comme si cela s’opposait à un entrepreneuriat masculin.

Vous avez réussi à gérer votre thèse tout en menant de nombreux autres projets : enseignement, création de programmes, développement de projets, quelle est la prochaine étape? 

Cette dernière année sera intense, mais c’est un défi qu’il faut relever et accepter. Je suis ravie d’avoir rejoint l’EDC Paris Business school. Je suis aussi très contente d’être à la tête de l’incubateur. Les projets des étudiants sont passionnants. Le réseau de l’université est impressionnant, avec plus de 18 000 anciens élèves dans le monde, regroupant de nombreux créateurs et dirigeants d’entreprise. Cela m’ouvre énormément de possibilités et d’opportunités, tant sur le plan national qu’international. D’autant plus que l’EDC fait partie d’un groupe. Mon souhait est que l’incubateur de l’EDC, l’EDC Cube, devienne l’incubateur principal du groupe en France. Planeta, un groupe espagnol, gère l’EDC, mais aussi Sud Deluxe, par exemple, qui est une école de luxe. Je pense qu’il y a des synergies à développer avec eux.

Quelle est votre vision?

Pour autant, ma vision est claire : il faut avant tout cesser de faire une distinction entre filles et garçons, surtout dans l’enseignement. Deuxièmement, il est essentiel que l’incubateur soit lié à la fois à la recherche et à la pédagogie. Il faut donc élaborer une stratégie intégrant ces trois dimensions. Enfin, il faut mettre l’accent sur les projets à impact, notamment l’entrepreneuriat social et solidaire, car c’est ce que les étudiants portent de plus en plus.

Le mot de la fin ?

Je conclus par un conseil, pour tout le monde, et je ne parlerai pas uniquement des femmes, mais vraiment à tous, hommes, femmes, toute personne ambitieuse, et surtout toute personne qui souhaite avoir un impact, l’idée n’est pas de réussir uniquement pour une satisfaction personnelle ou pour un statut. Mais la réussite arrivera si vous en avez envie et l’ambition. L’important est l’impact que vous allez avoir autour de vous et le sens que vous allez donner à cette réussite.

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