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Mohamed Sassi : « La Tunisie doit redevenir actrice de son lien à l’Europe »

31. Oktober 2025 um 15:27

Docteur et habilité à diriger des recherches (HDR) de Sorbonne Université, Mohamed Sassi, spécialiste d’histoire économique et des relations internationales, publie « Les relations Tunisie – Union européenne : Six décennies d’histoire » (éd. Nirvana). 

Fruit de recherches approfondies dans les archives nationales, cet ouvrage de référence propose une analyse inédite et critique d’un partenariat souvent idéalisé. Dans cet entretien, il en décortique les asymétries, les occasions manquées et les conditions d’une refonte nécessaire.

« Les relations Tunisie – Union européenne : Six décennies d’histoire » est un titre qui interpelle. Comment présenteriez-vous cet ouvrage ?

C’est un livre d’histoire, plus précisément d’histoire économique et des relations internationales. Il retrace les relations entre la Tunisie et une zone du monde avec laquelle nous entretenons des liens historiques profonds. L’ouvrage couvre l’intégralité de cette histoire, depuis les conversations exploratoires de 1963 jusqu’à l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) d’aujourd’hui. Il examine les phases parfois difficiles des négociations, les accords signés, en analysant les enjeux, les défis de chaque époque ainsi que les résultats de ces engagements. Il établit surtout le lien entre un accord et le suivant, offrant ainsi un récit complet et une vision critique de nos relations avec l’Europe communautaire.

 

Lire aussi: Patrice Bergamini: « L’Aleca est là pour aider au décollage de l’économie tunisienne »

 

Qu’est-ce différencie votre ouvrage des autres travaux sur ce sujet ?

C’est avant tout un livre d’histoire, réalisé par un historien-économiste de métier, formé à la Sorbonne et habilité à diriger des recherches. Il s’appuie donc sur une méthodologie rigoureuse et repose sur des archives nationales, notamment celles du ministère des Affaires étrangères, versées en 2012. Ce travail a été validé par des acteurs clés, comme feu Taher Sioud, qui fut le négociateur principal durant les années 70 et 90. Il vient ainsi combler un vide en offrant une analyse approfondie d’un pan méconnu de l’histoire contemporaine tunisienne.

 

 

Initialement, mes recherches portaient sur les relations euro-méditerranéennes. La disponibilité nouvelle des archives m’a permis d’approfondir cette thématique de manière significative.

En 2025, pourriez-vous évaluer le bilan et la nature des relations entre la Tunisie et l’Union européenne ?

Le livre apporte des éléments de réponse à cette question cruciale. Il reflète des évaluations contrastées : certains y voient un impact positif, d’autres des effets néfastes sur l’économie tunisienne. La réalité est sans doute plus nuancée. Il nous faut aussi nous remettre en question en tant que Tunisiens, identifier nos erreurs et nos visions à court terme pour pouvoir les corriger.

L’évaluation de l’accord de 1995, le plus récent, est centrale. À ma connaissance, il n’a jamais fait l’objet d’une évaluation exhaustive. Certaines analyses, partielles, dénoncent l’inadéquation de l’appareil productif, tandis que d’autres, comme celle de l’ancien ministre de l’Industrie, Afif Chelbi, mettent en avant la réussite de la mise à niveau industrielle. La véritable difficulté réside dans le principe de réciprocité, imposé par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

La Tunisie a bénéficié d’une période de grâce de douze ans pour s’adapter au jeu de la concurrence internationale avant l’ouverture complète de son marché. Or, la Révolution de 2011 est survenue au moment précis où cette réciprocité devait pleinement s’appliquer.

Retrouvez la suite de cette interview dans le prochain numéro de L’Économiste Maghrébin.

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