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Le phosphogypse reconnu comme déchet non dangereux et valorisable : La fin d’une polémique écologique ?

22. August 2025 um 19:00

Le phosphogypse (PG) a toujours été considéré comme une matière organique dangereuse menaçant la santé de la population et son environnement. Nourhène Omri, une jeune Tunisienne ayant récemment soutenu sa thèse de doctorat, menée en cotutelle entre l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (Uppa) et l’Université de Tunis El Manar (UTM), vient de jeter un pavé dans la mare : ce déchet problématique pourrait être une ressource stratégique. 

La Presse — Depuis les années 70, les rejets phosphatiers et les sous-produits nocifs, aléatoirement déversés dans le golfe de Gabès, au sud-est de la Tunisie, n’ont cessé d’altérer son écosystème marin et naturel. Cette région, qui a tant souffert des émissions toxiques de ses industries chimiques, provoquant des maladies respiratoires, était, alors, victime d’un développement délétère, dont les dividendes n’ont rien valu face à la perte du capital humain.

La science le confirme !

La pollution industrielle due aux effets chimiques de la transformation des phosphates avait, alors, fait des ravages, mettant à nu un constat environnemental aussi alarmant. Voire une réalité économique à ses risques et périls ! En fait, le phosphogypse, ce déchet souvent jugé dangereux, semble aujourd’hui un coproduit plus qu’utile et récupérable, dans la mesure où sa valorisation serait une valeur ajoutée sûre.

D’ailleurs, un Conseil ministériel, tenu le 5 mars dernier, a été consacré au développement du secteur du phosphate 2025-2030 et à ses enjeux liés à sa production, son transport et sa transformation. Suite à quoi, une des décisions pertinentes qui a été prise est relative au reclassement du phosphogypse (PG), qualifié désormais de «déchet non dangereux» et valorisable. Et voilà que la science le confirme et recommande ainsi l’usage de ce produit dans l’économie circulaire et renforce la chaîne de valeur du secteur du phosphate. 

C’est dans ce contexte qu’intervient la thèse de la jeune chercheuse tunisienne Nourhène Omri, menée en cotutelle entre l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (Uppa) et l’Université de Tunis El Manar (UTM). Soutenue, le 23 avril dernier, cette thèse a été réalisée dans le cadre de «TunTwin», un des premiers projets européens de jumelage avec la Tunisie, engagé par l’Institut national de recherche et d’analyse physico-chimique (Inrap) à Sidi Thabet (Ariana) et son homologue Iprem à Pau en France. Cette coopération scientifique a été lancée, il y a huit ans, à l’initiative de l’Association franco-tunisienne des Pyrénées-Atlantiques (Afraht 64), amie de la Tunisie. Nourhène, étudiante originaire de Sidi Bouzid, en avait ainsi tiré profit : «J’ai suivi un parcours scientifique que j’ai entamé par un cycle préparatoire à l’Institut supérieur de Chott Mariem à Sousse, en vue d’intégrer une école d’ingénieurs. J’ai ensuite obtenu, en 2017, mon diplôme d’ingénieur en géosciences à la faculté des Sciences de Tunis. Passionnée par la chimie analytique appliquée à l’environnement, j’ai  continué mes recherches en doctorat entre l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (France) et l’Université de Tunis El Manar, co-encadrées par mes deux professeurs Olivier Donard et Radhia Souissi, respectivement directeur de recherche émérite au Cnrs et cheffe du laboratoire LMU à l’Inrap».

Terres rares, un potentiel stratégique

Sa thèse, poursuit-elle, porte sur la caractérisation multi-élémentaire, isotopique et de spéciation solide de métaux critiques, en particulier les terres rares, dans le bassin phosphatier de Gafsa et leur transfert jusqu’aux sédiments marins du golfe de Gabès, où sont déversés les résidus de phosphogypse. Ces terres rares, comme elle l’a, d’ailleurs, montré, sont un potentiel stratégique pour l’économie, d’où leur valorisation et leur réutilisation revêtent une dimension écologique. «Ce travail s’appuie sur des techniques analytiques de pointe (ICP-MS, MC-ICP-MS, spectroscopie Xanes au synchrotron) et vise à mieux comprendre l’impact environnemental de l’industrie phosphatière, tout en ouvrant des perspectives pour la valorisation durable de ces ressources», argue-t-elle.

Aussi, cette conclusion théorique aura-t-elle à boucler la boucle et mettre fin à la polémique longtemps provoquée autour d’un sujet aussi controversé que le phosphogypse, de par ses effets néfastes visiblement constatés. Prenons le cas de Gabès, comment convaincre ses écolos et ses habitants de l’efficacité de ce sous-produit qu’ils jugent toxique et nuisible à la santé et à leur environnement immédiat ? Et ils ont toujours agi contre, du fait qu’il présente des éléments toxiques comme le cadmium. «Mais, des recherches récentes, dont celles menées dans le cadre de ma thèse, montrent qu’il peut être valorisé comme coproduit, notamment pour récupérer des terres rares, des métaux stratégiques ou pour des usages dans le bâtiment et l’agriculture. Pour cela, il faut bien caractériser sa composition, traiter les éléments nuisibles, et encadrer strictement son usage», rassure Nourhène, soulignant que cela passe par une communication transparente, l’implication des citoyens dans les projets de valorisation et la preuve par des projets pilotes sûrs. A l’en croire, l’objectif est de transformer un résidu industriel en ressource, dans une démarche productive écoresponsable.

Par ailleurs, enchaîne-t-elle, le reclassement du phosphogypse en déchet non dangereux repose sur des avancées scientifiques récentes dans la compréhension de sa composition et de sa gestion. «Longtemps considéré comme risqué à cause de certains éléments toxiques, le PG a été mieux caractérisé grâce à des analyses poussées montrant que, dans de nombreuses conditions, sa dangerosité est faible ou maîtrisable», affirme Dr Omri. Alors, qu’y a-t-il de nouveau pour avoir changé d’opinion à cet égard? Cette volte-face s’explique par des tendances écologiques internationales, s’agissant de la valorisation du phosphogypse et sa réutilisation dans le bâtiment et les travaux publics, les infrastructures routières et l’agriculture, avec un encadrement rigoureux. «Les nouvelles technologies d’analyse et de traitement, comme celles utilisées dans ma thèse, permettent d’identifier et de réduire les risques liés aux contaminants. Le tout puise dans une vision stratégique nationale, celle de développer une économie circulaire autour du phosphate, en réduisant les déchets, en valorisant les coproduits et en répondant aux enjeux écologiques et économiques du pays», ainsi prouve la jeune chercheuse.

Double enjeu !

De ce fait, la perspective qui se dessine est double : valoriser ces résidus, c’est alléger la pression sur le littoral de Gabès et créer en Tunisie une filière stratégique capable de diversifier l’approvisionnement mondial et de placer le pays comme acteur clé de la transition énergétique. «Transformer une telle contrainte environnementale en ressource d’avenir, c’est tout le cœur de ce projet», résume Dr Omri. Comment le traduire dans les faits, étant donné que tout projet de recherche n’aura pas de sens s’il n’est pas mis au service du développement national ? «Concrètement, mon travail permet d’identifier les métaux stratégiques, comme les terres rares, depuis leur origine dans les phosphates jusqu’à leur dispersion dans l’environnement marin, en passant par le phosphogypse. Il s’agit aussi d’évaluer la faisabilité de leur récupération, en analysant leur comportement chimique et leur spéciation», schématise-t-elle. Ses recherches serviraient à guider nos décideurs et industriels dans la mise en place de projets pilotes ou de filières de valorisation conformes aux normes environnementales.

Cependant, il y a un hic : la Tunisie n’arrive pas encore à exploiter ces terres rares dont le potentiel est si riche et important. «Ma thèse s’inscrit justement dans cette démarche exploratoire. En ce sens, mon travail prépare le terrain pour de futures initiatives industrielles. Il permet d’identifier les gisements secondaires, d’évaluer leur valeur ajoutée stratégique et de réfléchir à des solutions de valorisation durable, adaptées au contexte tunisien», précise notre interlocutrice.

Et pour finir, Dr Nourhène Omri s’est dite convaincue que sa thèse de recherche aura à renverser la vapeur et orienter, de la sorte, les choix d’investissement vers une économie circulaire, où les déchets deviennent des ressources, en s’appuyant sur des résultats rigoureux et des démarches responsables. En Tunisie, la valorisation des terres rares demeure une opportunité manquée qui aurait pu nous apporter des avantages financiers et professionnels. Sous d’autres cieux, cette activité marche à merveille. Dans ce domaine, la Chine impose sa loi, exposant ainsi l’Europe et de nombreuses régions du monde à un risque géopolitique majeur.

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4e édition du colloque féminin maghrébin à Tunis : L’autonomisation économique de la femme, un défi maghrébin

21. August 2025 um 19:20

Dans la foulée de la célébration de la Fête nationale de la femme, le colloque féminin maghrébin a tenu, hier matin, à Tunis, sa 4e édition, sous le signe «Raidet pour l’autonomisation et l’intégration économique maghrébine.

La Presse — En fait, ce rendez-vous qui se veut fédérateur des idées et projets lancés par des femmes dans un espace maghrébin encore figé et semi-fermé devant des initiatives d’échange bien réelles. Cela étant, l’Union du Maghreb arabe (UMA) était — et l’est encore — mort-née dont la structure, vivement fondée le 17 février 1989, n’a pas, jusque-là, pris forme. Un colosse aux pieds d’argile ! Toutefois, l’espoir de voir les cinq pays qui la composent s’aligner sur les mêmes objectifs du développement titille encore les esprits et galvanise les énergies.

Rétablir la situation de la femme maghrébine

Ce colloque féminin en est, certes, un des catalyseurs qui tentent de réunir tous les acteurs et sensibilités socioéconomiques, dans le but de ressusciter un tel corps maghrébin, ranimer son cœur et concrétiser le rêve d’être une véritable union qui fait la force et crée la richesse. D’ailleurs, le collectif associatif organisateur, à savoir l’association nationale du tourisme, de la culture et de l’environnement (Antce), l’association des diplômés de l’université virtuelle de Tunis (Aduvt), en partenariat avec l’association du conseil national de la jeunesse (CNJ), « Raidet » tunisienne pour l’égalité, ainsi que d’autres activistes féminines maghrébines, est conscient de cet élan solidaire et aspire, semble-t-il, au réseautage relationnel et professionnel, à même de relancer l’entrepreneuriat féminin et repenser les perspectives de coopération commune. « On tient à réussir cette édition, réaliser ses outputs et faire de ce colloque une opportunité d’échange économique et culturel, apte à nous aider à relever tous nos défis pour plus de chance d’autonomisation de la femme maghrébine et son intégration économique », ambitionne, d’emblée, Darine Mohsni, représentante de l’Antce, membre du comité d’organisation, lors de son mot de bienvenue.

Elle espère que les travaux de ce colloque vont porter leurs fruits et remettre de l’ordre dans la maison maghrébine, à même de tirer profit des différentes expériences autonomes des participantes et leurs success stories. Compte tenu que chacune des femmes présentes au colloque a à son actif un parcours d’entreprenariat spécifique, le débat serait, certes, interactif et fructueux. Et les problématiques et soucis traités dans des ateliers du travail thématiques pourraient également déboucher sur des recommandations concrètes, en mesure de faire bouger les lignes et rétablir la situation de la femme maghrébine.

Partenaire à part entière

Et la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (Bmice), créée en 2000, mais n’est entrée en activité qu’en 2013 et dont le siège sis à Tunis, semble être disposée à financer et accompagner tout projet féminin d’intérêt commun lancés dans la région. « Surtout que le PNB de nos pays réunis s’élève à 500 milliards de dollars, un capital colossal qui classe la zone maghrébine comme 3e puissance économique en Afrique. En faveur d’une intégration maghrébine réelle, notre région aurait pu se positionner en tête de peloton à l’échelle du continent », estime Kamel Habbachi, directeur général adjoint de la Banque.

Secrétaire général de l’UMA, depuis plus d’une année, Tarek Ben Salem n’a pas tari d’éloges pour le rôle avant-gardiste de la femme maghrébine et sa contribution à l’œuvre  du développement, en tant que partenaire économique à part entière. « On soutient toute initiative féminine visant l’autonomisation et l’intégration économique, étant donné que tout développement ne saura se concrétiser sans la participation effective de la femme, chacune de par sa position », assure-t-il.

Aujourd’hui, jeudi, les travaux commenceront par honorer des femmes artisanes participantes à l’exposition artisanale organisée en marge dudit colloque. De même, il y aura, comme prévu, l’adoption du statut du secrétariat général de l’Union féminine maghrébine à Tunis.

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Le Couscous tunisien en fête : Au-delà d’une tradition culinaire

19. August 2025 um 18:50

À  l’Institut des hautes études touristiques de Sidi Dhrif, la 8e édition du Festival maghrébin du couscous a pris fin, après avoir fait vibrer différents coins du pays et réuni, en chœur, chefs cuisiniers, professionnels du monde culinaire et amateurs ayant la bouche fine.

La Presse — Autour d’un couscous traditionnel aux recettes riches et variées, s’est réuni un parterre d’hommes et de femmes, d’ambassadeurs et certains représentants diplomatiques accrédités en Tunisie, tous invités à déguster un tel plat de renom fait maison. Ils l’ont si tellement apprécié qu’ils en ont redemandé. Leur impression étant une marque de promotion.

Aux mille et une recettes !

Notre fameux couscous était, ainsi, en fête, où activités culturelles et manifestations gastronomiques semblaient aller de pair. Un mois durant, le festival avait, alors, parcouru la Tunisie, partant de la banlieue nord, de la médina de Tunis, jusqu’à Zarzis, passant par Kairouan. Soit un voyage immersif dans un univers de traditions ancestrales et de savoir-faire typique, mettant le premier plat populaire qu’est le couscous en vedette. Certes, on le partage avec nos voisins immédiats, à savoir l’Algérie, la Libye et le Maroc, mais nos recettes font toujours la différence.

Aux épices locales si raffinées et aromatisées, le couscous tunisien s’érige en véritable produit de terroir spécifique dont la préparation est particulière à chaque région. « Mhakek » de Gabès, « Borzguene » du Kef, « de l’année Hégire » de Nabeul, « M’raika » de Sfax, « Mesfouf salé » de Zarsis, « Aouessou » de Sidi Bouzid, « Chmessi aux msella ou chebtiya » de Mahdia, «au chameau » de Kairouan, « au mulet » de Bizerte, « mesfouf sucré/ Hajouja » de Sousse, voilà un large éventail de choix fait maison. Sous nos cieux, il y a mille et une recettes qui font, aujourd’hui, la promotion du couscous tunisien. Ce plat n’est guère un simple mets à manger goulûment, mais un patrimoine culinaire et culturel emblématique. C’est aussi une identité et une mémoire bien chargées d’émotions et des moments de convivialité et de retrouvailles. Un couscous si succulent qui a tant marqué nos festivités et qui suscite un plaisir de table inédit. 

Un plat sur la liste de l’Unesco

L’association « Saveurs de mon pays », l’initiatrice de ce festival maghrébin autour du couscous, lancée il y a 13 ans, a voulu faire de cet évènement, un tremplin d’un tourisme alternatif focalisé sur nos spécificités culinaires à travers les régions. Elle voudrait également le hisser à l’international. Et c’est tant mieux ! Surtout que notre couscous est déjà inscrit, depuis 2020, sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. Il aurait pu, si volonté il y a, être encore promu et soutenu. « Toutefois, on ne voit jusque-là rien venir. Et l’on s’attend à ce que cette spécialité culinaire trouve un intérêt particulier de la part de l’Etat », révèle Latifa Khayri, fondatrice du festival et directrice de « Couscous academy », aidant ainsi à faire migrer ce plat au-delà des frontières. A preuve, la manifestation « Couscous party » a fait, selon elle, le tour de l’Europe, exposant à Lyon, à Rimini, à Rome, à Dubaï. Et bientôt, rendez-vous à Trapani, en Italie, du 7 au 11 du mois prochain.

Déterminée, Mme Khayri veut aller encore loin. Car, «notre couscous et tous les aspects culinaires et culturels qui l’entourent devraient être valorisés à une large échelle au même titre qu’un produit touristique. C’est un pan de notre histoire», souhaite-t-elle, appelant l’Etat à mettre la main à la pâte. Cela s’inscrit dans l’intention de la Tunisie qui mise sur la valorisation intégrale des produits de terroir et cherche à impulser un nouveau type de tourisme alternatif, fondé sur le patrimoine agroalimentaire et miroir reflétant son image.

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