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Gestern — 12. August 2025Haupt-Feeds

La scène culturelle tunisienne perd une icône : Fadhel Jaziri tire sa révérence

12. August 2025 um 17:10

Figure emblématique, Fadhel Jaziri est décédé hier, lundi 11 août, à l’âge de 77 ans, quelques heures après la représentation de sa dernière création «Jranti Laâziza» (Au violon) au Festival de Hammamet.

Il a marqué le paysage culturel tunisien et laisse derrière lui plusieurs œuvres majeures aussi bien au théâtre qu’au cinéma.

La Presse — Fadhel Jaziri fut l’un des plus grands artistes tunisiens. Il a fait exploser les codes du spectacle avec «Nouba», «Hadhra», «Noujoum», «Zghonda et Azzouz» et d’autres pièces de théâtre comme «la Révolte de l’homme à l’âne», «Caligula 1 et 2», «Arboun» et la dernière «Jranti Laâziza» qui résume à peu près la carrière de ce monstre sacré qui emporte avec lui un large pan de l’histoire culturelle tunisienne.

Insatisfait, toujours en quête de nouveautés, Si Fadhel, comme tout le monde l’appelait, aimait voir les choses en grand : mégaspectacles et mégaprojets. Tout devait être à la hauteur de ses ambitions et pour ce faire, il investit toute son énergie et les moyens financiers et humains pour mener à terme ses productions.

Avec sa disparition, un chapitre de l’Histoire de la scène et de l’écran se referme avec des créations inoubliables. Artiste infatigable toujours en quête de nouveaux talents, il a contribué à faire émerger un grand nombre d’acteurs et de chanteurs qui lui doivent respect et reconnaissance.

Jaziri et ses compagnons de route: Fadhel Jaibi, Jalila Baccar, Mohamed Driss, Habib Mazrouki entre autres, enfin tous les membres du Nouveau Théâtre, ont révolutionné le 4e art en tournant le dos au théâtre classique comme pratiqué autrefois et se sont positionnés comme les chefs de file d’un théâtre au souffle novateur.

Pour beaucoup de jeunes artistes, Fadhel Jaziri restera, par sa liberté de ton et son affranchissement des carcans classiques, d’une influence majeure.  La particularité de son approche est qu’il ne concevait pas ses spectacles, ses pièces et ses films comme les autres mais entretenait un rapport particulier avec ses équipes artistique et technique qu’il ne ménageait aucunement.  Car, pour lui, la scène demeure sacrée.

L’auteur de «Nouba» et «Hadhra» a changé la conception des spectacles  qui a fait des émules et entraîné pas mal d’artistes dans son sillage. Des spectacles qui ont toujours drainé des foules et des foules et enflammé les gradins des plus grands théâtres. 

Aujourd’hui, la scène artistique pleure la disparition d’une icône dont l’œuvre restera vivante et marquera à jamais les mémoires. Adieu Si Fadhel, adieu l’artiste !

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Festival international du film amateur de kelibia : Il faut sauver le Fifak

10. August 2025 um 18:50

Selon certaines rumeurs, la conférence de presse serait annulée et le festival pourrait subir le même sort. Un scandale pour ce festival cinématographique le plus ancien en Tunisie et même en Afrique et dans le monde arabe qui a participé à l’éclosion de cinéastes engagés ayant marqué par leurs films le catalogue du 7e art.

La Presse — Les dates ont été annoncées depuis plus deux mois ainsi que les appels  à candidatures. Le Fifak organisé depuis plus de 60 ans devrait se tenir  du 16 au 22 août prochain. Une conférence de presse aurait dû avoir lieu pour dévoiler le programme. Or, les organisateurs n’ont donné aucun signe de vie sur la 38e édition qui serait placée sous le thème «Free Palestine».

Malgré l’insistance des journalistes proches du festival, c’est le silence radio. Selon certaines rumeurs, la conférence de presse serait annulée et le festival pourrait subir le même sort. Un scandale pour ce festival cinématographique le plus ancien en Tunisie et même en Afrique et dans le monde arabe qui a participé à l’éclosion de cinéastes engagés ayant marqué par leurs films le catalogue du 7e art et qui continue à  soutenir la jeune génération dont la seule visibilité pour leurs films est le Fifak.

Les raisons qui ont conduit à  cette situation alarmante sont sans aucun doute financières. La Fédération tunisienne du cinéma amateur est une institution à but non lucratif. Son budget provient des subventions accordées par le ministère de la Culture qui restent insuffisantes  pour couvrir les dépenses de cette manifestation annuelle.

Toujours selon des rumeurs, l’hôtel, qui assure l’hébergement des invités : jurys, journalistes et participants, aurait refusé de contribuer une nouvelle fois à abriter le festival réclamant le paiement de l’hébergement de la session précédente, sans compter les dépenses relatives aux transports par avion de certains invités dont les membres du jury international.

En attendant une revalorisation du Fifak, il est urgent de venir en aide à  cette 38e édition et de sauver le festival pour qu’il demeure. Le gouvernorat de Nabeul et la municipalité de Kelibia ont un grand rôle à jouer, cela y va du prestige et du renom de leur région. Le Cnci devrait aussi prendre en compte la mauvaise passe par laquelle passe le Fifak et participer à augmenter son budget. Un appel qu’on espère qu’il sera entendu dans les délais les plus proches.

Cinéma – « Wed » de Habib Mestiri : Une très libre adaptation du « Dernier rêveur »

10. August 2025 um 18:40

Dans le cadre de « Regards cinématographiques » tenus sur deux jours,  organisés  par le Festival international de Hammamet, en partenariat avec le Syndicat indépendant des producteurs et des réalisateurs, le dernier opus de Habib Mestiri, dont la première a eu lieu le mercredi dernier,  sortira en salles le 17 septembre prochain.

La Presse — « Wed », du réalisateur Habib Mestiri (« Vagues brisées » et « Les Semblables ») est un film politique sur le militantisme de gauche et ses conséquences. Projetée précédemment dans la section Horizons du cinéma tunisien aux JCC 2023, cette production low cost — autrement dit avec des bouts de ficelles —  a rencontré le public cinéphile  en première aux Jardins des arts du Centre culturel méditerranéen de Hammamet.  

« Wed » (Affinités/ Liens) est une adaptation très libre du roman « Le dernier rêveur » de Mustapha Ben Ahmed, ex-président du bloc parlementaire de Nida Tounes à l’Assemblée nationale. C’est l’histoire de Khalil (Ahmed Ben Saâd), journaliste de gauche qui a perdu jeune ses parents et est adopté par une voisine Douja  (Najwa Miled) qui le dorlote comme s’il était son fils. Ne voulant pas abandonner ses idéaux, il en paie le prix en subissant l’oppression de l’appareil sécuritaire représenté par Yahia (Jamel Madani) qui le torture et l’humilie pour qu’il se remette au droit chemin. 

Accusé à tort de complot contre l’Etat, il continue à mener un combat acharné contre le système qui cherche à se débarrasser de lui, le poussant au suicide. Vivant dans un trauma permanent, il imagine l’existence d’une femme « Han el Wed » qui lui adresse des missives l’avertissant continuellement des dangers qui mettent sa vie en péril.  Son ami et complice Ould el Aifa (Taoufik Gharbi) tente de lui venir en aide pour le sauver de sa détresse, mais sans grand espoir.

Avec « Wed », Habib Mestiri renouvelle son expérience de l’adaptation littéraire, ce qui est rare dans le cinéma tunisien. Auparavant, il  a adapté « Les Semblables », roman de Mohamed Nacer Nefzaoui, en s’intéressant notamment à l’histoire contemporaine de la Tunisie et particulièrement la Gauche qui a connu de multiples désillusions et défaites.

La fidélité au roman de Mustapha Ben Ahmed reste précaire en raison du budget limité du film. Habib Mestiri a essayé de condenser l’histoire au maximum.

Il a surtout filmé dans des espaces fermés avec, toutefois, quelques prises à l’extérieur afin d’enrichir la narration avec des images d’archives permettant de situer l’époque à laquelle se déroulent les événements, à savoir les années 70 à 90 où la chasse aux sorcières était à son apogée et durant lesquelles les activistes et les intellectuels ont subi répressions et persécutions.

Le décor important dans le film symbolise l’appartenance au mouvement (photos de Che Guevara et Mahmoud Derouiche), ainsi que la peur et l’angoisse (sculptures fantasmagoriques signées par  l’artiste plasticienne prometteuse Leila Rokbani) ou encore les images floutées de « Han el Wed » (d’après une chanson de Mohamed Abdelwaheb), des apparitions qui offrent une dimension onirique à ce drame. « Han el Wed » représente pour Khalil une figure obsessionnelle de l’espoir, un idéal insaisissable qui lui échappe continuellement.  

Dans sa quête idéologique sans lendemain, Khalil se trouve pris en étau entre un pouvoir répressif et un idéal difficile à réaliser. « Wed » est un témoignage fort, mais malheureusement tronqué sur l’histoire d’une époque qui aurait sans doute nécessité plus de moyens pour en faire une œuvre d’une dimension ample et intense. Mais déjà le mérite de Habib Mestiri est de vouloir échapper à des attentes narratives classiques en concoctant un récit qui invite à une plongée dans un monde où la liberté d’expression est condamnée. 

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