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‘‘Aimer, n’a pas suffi…’’ | Quand l’amour se dérobe et se fait ombre

10. August 2025 um 08:17

Dans ‘‘Aimer n’a pas suffi…’’, Sam  Bröcheler, pseudonyme de Semia Setti, professeur au lycée pilote de Nabeul, offre une fresque romanesque où l’amour ne se pose jamais en sanctuaire, mais bien en champ de bataille intérieur. Sur trois générations, l’autrice dénoue le fil ténu et fragile qui sépare passion et emprise, désir et perte de soi.

Djamal Guettala

L’histoire s’ouvre à Roubaix, dans le nord de la France, avec Aline, femme au cœur ardent, convaincue que l’amour peut tout guérir. Mais son sacrifice, ultime et irrévocable, devient le poids silencieux qui façonne le destin des siens. À travers elle, se dessine un héritage douloureux, une blessure transmise.

Sa fille Mia, entre Paris et Istanbul, cherche, elle aussi, l’amour vrai, mais se heurte à une réalité plus sombre. Le charme trompeur de Rafet, médecin à l’apparence bienveillante, cache une emprise subtile, un venin lent qui s’insinue dans l’ombre de son existence. Malgré les fuites, les ruptures, cette présence devient une ombre persistante, presque insaisissable, qui hante sa vie.

Répétition tragique d’une histoire familiale

Line, la fille de Mia, incarne la répétition tragique de cette histoire familiale. Son addiction, sa descente aux enfers frôlant la mort, témoignent de ce cycle implacable où l’amour se mêle à la douleur et où les blessures de la mémoire semblent se transmettre comme un fardeau inévitable.

L’extrait en quatrième de couverture illustre cette atmosphère troublante avec une écriture sensorielle et presque hallucinée : «Je suis ivre d’un alcool inconnu…». Ce moment suspendu entre lumière et ombre, entre rêve et réalité, est le cœur battant du roman, qui fait ressentir au lecteur la profondeur de l’emprise.

De Roubaix à Alger, d’Istanbul à New York, chaque lieu devient une scène où se rejoue cette tragédie intime. Fuir les espaces géographiques ne suffit jamais à échapper à soi-même ni aux ombres que l’on porte. C’est aussi un voyage dans l’identité, marqué par le déracinement et les blessures invisibles.

La quête d’une liberté à reconquérir

‘‘Aimer, n’a pas suffi…’’ est à la fois une saga familiale, un drame psychologique et une méditation sur les excès de l’amour. Sam Brochler déploie une plume à la fois fluide et intense, une écriture qui ne cherche ni facilité ni concession, mais qui invite à un long combat intérieur, à la quête d’une liberté à reconquérir.

Ce roman bouleversant rappelle que les passions, aussi profondes soient-elles, peuvent devenir des pièges, et que l’amour, parfois, n’a jamais suffi à protéger ceux qui s’y abandonnent. Paru début août chez Arcadia, à Tunis, jeune maison d’édition dirigée par le journaliste et écrivain Ahmed Walid Ferchichi, ce livre est une invitation à scruter l’ombre qui danse au bord de la lumière.

Il reste cependant à se demander pourquoi ce pseudonyme bizarre pour une auteure tunisienne qui n’a pas besoin de se cacher, puisque tout le monde, sur les réseaux sociaux, en parlant du roman, appelle l’auteure par son véritable nom : Semia Setti.

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