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Le poème du dimanche | ‘‘Commémoration de Chebbi’’ de Moufdi Zakaria

27. Juli 2025 um 07:43

Moufdi Zakariya est patriote, nationaliste, anticolonialiste, il est considéré comme le poète de la Révolution algérienne. (Ph. Moufdi Zakaria / Mémorial Aboulkacem Chebbi à Tozeur).

Né en 1908 aux environs de Ghardaïa, dans la région mozabite, en

Algérie, a fait ses études à la Zitouna en Tunisie. Il se lie d’amitié avec Aboulkacem Chebbi et Rachid Hammoud. Il compose de nombreux chants et hymnes au souffle épique, dont celui, de l’hymne national algérien, Le serment, ‘‘Qaçamen’’.

La Tunisie, où il a vécu, compte beaucoup dans son œuvre. Il lui rend hommage dans un recueil, ‘‘Tahta dhilal az-zaytoun’’ (A l’ombre des oliviers), paru en 1965. Il décède en Tunisie, en 1977.

Tahar Bekri

Vivant tu resteras même si le linceul te couvre *

Eternel malgré ce qu’ils firent pour te rabaisser et te diminuer

Ton monde ô poète est douleurs remplies

de ton être. Nous ne fûmes ni eux ne furent

Tu n’as pas dit ta poésie pour satisfaire un sentiment

Ni tu as faibli. Comme dans leur faiblesse ils trahirent !

Tu n’as point courtisé suppliant une aide d’un frère

Combien de frères par leurs poèmes courtisèrent !

Hélas ! Comme la poésie chez certains est devenue

Une marchandise sans fierté ni gloire !

Celui-ci commerce avec les poèmes en professionnel

Celui-là par la poésie ambitionne des médailles

Cette débauche dans les Lettres est répandue

Ses filles sont de nos jours poésies et musiques

Réunies dans la mollesse et le déclin

Dans l’âme vile mesures et rythmes

La poésie est devenue efféminée comme son auteur

Ni le poème n’est poème ni l’artiste artiste

Chaque peuple par la poésie cherche un gain

Sa chance de la vie fière est perte

O poète de l’éternité laisse-les dans leurs errements

Le poème éternel leur résiste où qu’ils soient

L’éternité te le remplace mieux que leur amitié

Te suffit l’éternité comme amis et camarades.**

Tahta dhilal az-zaytoun (A l’ombre des oliviers)

Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

* Le poète a une anecdote amusante à propos de ce poème : il était en visite à Paris. Cela coïncida avec un programme de commémoration de Chebbi, préparé par le regretté Mohamed Laribi (Ibn Toumert) qui travaillait à Radio France. Il téléphona à son ami Moufdi Zakariya et le fit venir à la Maison de la radio pour un fait de grande importance. Ce qu’il fit rapidement et fut, à son arrivée, étonné que Laribi l’attendît sur les escaliers vers le studio. Il le fit entrer et ferma la porte, en disant : «Tu ne sortiras de cette prison que si tu composes un poème pour la commémoration de Chebbi qu’on enregistrera». Le poète n’avait de salut pour acheter sa liberté que d’écrire ce poème. (Note de l’auteur).

** Malheureusement ce poème n’est pas daté. (Note du traducteur)

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