Trump, Mamdani, Musk : La citoyenneté comme arme politique
La polémique enfle aux États-Unis après que le président Donald Trump et certains de ses alliés ont ouvertement évoqué l’idée de retirer la citoyenneté américaine à Elon Musk et à Zohran Mamdani, tous deux naturalisés.
La question, aussi choquante soit-elle, est désormais posée : un président peut-il légalement priver de nationalité deux figures aussi emblématiques que l’entrepreneur sud-africain et le jeune élu new-yorkais d’origine ougandaise ?
Pour les observateurs qui ont suivi l’ascension politique de Mamdani et les relations orageuses entre Trump et Musk, cette nouvelle sortie présidentielle ne surprend guère. Mamdani, militant de gauche et fervent soutien de la cause palestinienne, est accusé par certains élus républicains d’avoir dissimulé des positions « pro-terroristes » au moment de sa naturalisation. Quant à Musk, autrefois proche de Trump, il est désormais critiqué pour ses attaques contre le nouveau budget fédéral qui supprime des avantages fiscaux à Tesla.
Trump a déclaré qu’« Elon pourrait bien devoir retourner en Afrique du Sud » si ses entreprises ne survivent pas sans subventions. Sur Mamdani, il a ironisé : « S’il empêche les agents de l’ICE de faire leur travail, on devra peut-être l’arrêter. »
Le représentant républicain Andy Ogles est allé plus loin en exigeant l’ouverture d’une procédure de dénaturalisation contre Mamdani, citant ses déclarations de soutien aux « Holy Land Five », condamnés pour financement du Hamas.
Pourtant, les experts sont formels : la dénaturalisation est une procédure rarissime, encadrée strictement par la loi. Elle ne peut être envisagée que si la nationalité a été obtenue par fraude manifeste ou dissimulation volontaire d’informations majeures.
Michael Kagan, professeur de droit à l’Université du Nevada, estime que les propos de Trump relèvent davantage d’une tactique politique que d’une base légale sérieuse : « Il s’agit de rhétorique d’intimidation, rien de plus. »
Historiquement, les cas de déchéance ont visé des individus impliqués dans des crimes de guerre, du terrorisme ou de la pédocriminalité, et non des opposants politiques ou des entrepreneurs.
Reste que cette séquence rappelle les heures sombres du maccarthysme, où la nationalité pouvait être utilisée comme arme politique. Pour Mamdani, la menace est claire : « Trump veut m’arrêter, me déchoir de ma citoyenneté et me déporter. Non pas parce que j’ai enfreint la loi, mais parce que je m’oppose à la terreur d’État. »
La question reste posée : la citoyenneté américaine est-elle un droit inaliénable ou un privilège révocable au gré des vents politiques ?
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