Hand – équipe nationale juniors : Nos internationaux en danger !
Après le Mondial de Pologne, maints éléments sont ciblés par certains pays du Golfe qui leur proposent un changement de nationalité sportive. ,
La Presse — Nous l’avions bien dit dans une précédente édition, juste après le championnat arabe et avons demandé à la Fthb de « protéger » nos juniors qui y avaient pris part.
Nous avions précisé qu’il y avait de fortes chances qu’un certain nombre d’entre eux seraient approchés pour leur offrir la naturalisation.
Et c’est la raison pour laquelle il n’a pas été surprenant de lire ce qu’a dénoncé Mohamed Ben Othman, entraîneur des cadets et des juniors de l’équipe de Jammel. Des chasseurs de têtes, à la solde de pays cherchant à se renforcer essentiellement ceux du Golfe, ont effectivement présenté l’éventualité d’un changement de nationalité sportive et des promesses ont été faites.
Que cela soit porté sur la place publique, cela ne peut qu’éveiller les soupçons.
La fédération et même le ministère de la Jeunesse et des Sports se doivent de prendre la question au sérieux, enquêter et s’assurer de la véracité des choses. A cet âge, le joueur est en pleine évolution au niveau de sa personnalité et de ses ambitions. Les choix sont difficiles et les tentations pourraient leur jouer de mauvais tours.
Pour ceux qui poursuivent leurs études, c’est une catastrophe pour leurs parents. Pour leurs clubs, c’est une perte sèche et ce n’est point les quelques millions ramassés en contrepartie de leur formation, qui va remplacer des années de travail, de dépenses et d’efforts. Pour la fédération qui vise à faire de cette équipe junior un socle à partir duquel elle voudrait relancer l’équipe nationale, cela coupe court à bien des ambitions.
Pas la fin du monde, mais…
Que veut- on de plus pour agir, expliquer et surtout convaincre ? Une carrière est vite finie. Il y a des pays qui, une fois le joueur devenu non rentable, le jettent comme un kleenex. Il redevient arabe, noir, étranger. Cela suppose une fin de carrière et une rentrée dans les rangs qui marquent une vie.De toutes les façons, pour le sport tunisien, ce ne sera pas la fin du monde, mais les formateurs de ces éléments ont le droit de s’inquiéter et de se mobiliser.
Le monde ne s’arrêtera pas s’ils partent, mais nous aurions prouvé que nous ne savons pas conserver notre élite. Ces pays sont demandeurs dans toutes les disciplines sportives. Ils ne sont pas les seuls. De grandes nations européennes possèdent des éléments en athlétisme, en boxe, lutte et autres sports ramenés d’un peu partout. Ce sont des jeunes qui ont faussé compagnie à leurs délégations et qui ont été vite enrôlés. Nous les découvrons quelques années après sous d’autres couleurs.
Le sport tunisien a eu recours parfois à la naturalisation. Mais il n’a jamais été question de débauchage au niveau des sélections, et ceux qui ont été approchés ont passé de longues années parmi nous. Certains se sont mariés et ont des enfants tunisiens.
La Fthb serait bien inspirée de mettre les choses au point.