Aïd el-Fitr : Quand les pétards et les feux d’artifice jouent les trouble-fêtes
L’utilisation des pétards et des feux d’artifice peut entraîner de graves blessures, allant de la brûlure à l’amputation, en passant par des atteintes aux yeux. La manipulation de jouets interdits à l’importation n’est pas sans risques.
La Presse — A chaque approche de l’Aïd el-Filtr, des milliers de pièces de pétard de contrebande sont saisies par les services de la Douane tunisienne. Tous les moyens sont bons pour les trafiquants pour faire écouler cette marchandise prohibée. En septembre 2023, et à titre d’exemple, des agents de la Garde nationale stationnés à la station de péage de Hergla (Sousse) ont pu saisir 18 mille unités de pétard dissimulées dans une ambulance en provenance d’un pays voisin. La valeur des pétards saisis a été estimée à 148 mille dinars.
Douane tunisienne : saisie de milliers d’unités de pétards
Pour cette année, le porte-parole de la Douane tunisienne, Chokri Jabr, a mis l’accent sur l’évolution des activités de la contrebande des pétards, des feux d’artifice et des jouets pour enfants durant le Ramadan. Entre les mois de janvier et de février, les services de la Douane ont pu saisir de grandes quantités de marchandises de contrebande d’une valeur de 34 millions de dinars. Les contrôles douaniers des unités de charge aux ports de Radès, de Sousse et de Sfax ont ainsi permis, durant le mois de mars 2025, la saisie de 12 mille jouets interdits d’importation, citant à ce titre les jouets ressemblant aux armes à feu.
Le porte-parole de la Douane a informé qu’en janvier, plus de 42 mille jouets pour enfants interdits d’importation avaient été saisis au port de Radès dont des pistolets lanceurs de boules et pistolets à laser et 12 mille au port de Sousse, ajoutant que les opérations menées par les services douaniers ont aussi permis la saisie de 360 mille pièces de pétards à Skhira, 144 mille pièces à Gabès et 37 mille à Regueb (Sidi Bouzid). Il a, à ce titre, appelé les familles à plus de vigilance en raison du grand danger que représentent les pétards et ces jouets de contrebande sur la santé des enfants.
Le ministère de la Santé mise sur la sensibilisation des parents
À ce titre, le ministère de la Santé a mis en garde, dans un communiqué, contre l’achat de jouets dangereux vendus sur les marchés parallèles. Il a alerté sur les risques de blessures graves (coupures, brûlures, allergies) et les dommages aux yeux, en particulier avec les armes en plastique et les pointeurs laser, pouvant aller jusqu’à la cécité. Certains jouets peuvent aussi causer des intoxications en raison de substances nocives.
Les parents sont appelés à privilégier des jouets adaptés à l’âge de l’enfant et achetés dans des circuits officiels, tout en surveillant leur utilisation. Le ministère déconseille particulièrement les pétards et les armes en plastique et recommande d’agir rapidement en cas d’accident. Enfin, le ministère de la Santé insiste sur la sensibilisation des familles aux dangers des jouets non conformes et sur l’importance de suivre les instructions d’utilisation.
L’Observatoire pour la protection des droits de l’enfant : éviter les feux d’artifice et les jouets dangereux
L’Observatoire d’information, de formation, de documentation et d’études pour la protection des droits de l’enfant relevant du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées s’est joint à son tour à cette campagne de sensibilisation en soulignant dans un communiqué publié le 28 mars que le jour de l’Aïd devrait être «une occasion de joie et de bonheur et de renforcement des liens familiaux et de solidarité sociale».
L’observateur appelle en ce jour de fête à éviter les feux d’artifice et des jouets dangereux qui représentent une menace sérieuse pour la sécurité des enfants et peuvent entraîner des blessures graves et même des handicaps permanents, et de choisir des jouets conformes aux spécifications sanitaires et légales.
Il importe de rappeler que l’importation, la production et la commercialisation des feux d’artifice et des pétards sont interdits en Tunisie, selon les articles 386/387/388/389 se rapportant aux délits de première, deuxième et troisième classe, du Code des douanes. Les délits peuvent être sanctionnés par des amendes et des peines d’emprisonnement, la confiscation des marchandises de fraude, la confiscation des moyens de transport, la confiscation des objets ayant servi à masquer la fraude.