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Vingt-neuvième rapport de l’Instance supérieure de contrôle administratif et financier : « La récurrence des irrégularités constitue une problématique structurelle »

08. Februar 2025 um 17:35

L’instance espère que les recommandations figurant dans ses différents rapports annuels serviront de point de départ et de support pour la réalisation de réformes fondamentales et profondes.

La Presse — Le Chef de l’Etat a reçu mardi 28 janvier au Palais de Carthage le président de l’Instance supérieure de contrôle administratif et financier (Iscaf), Imed Hazgui, qui lui a remis le vingt-neuvième rapport annuel de cette instance. A cette occasion, le Président de la République a souligné « la nécessité de concrétiser les recommandations contenues dans ce rapport dans les plus brefs délais ». Il a aussi souligné « l’importance d’œuvrer à l’élaboration de nouvelles conceptions, afin que les missions de contrôle et d’audit soient plus efficaces dans la préservation des fonds publics ». En effet, à quoi servent de tels rapports s’ils sont jetés aux oubliettes après leur publication et à quoi servent certaines instances si elles échouent dans leurs missions et se contentent, au mieux, d’un rôle de figurant sur la scène nationale.

Le locataire de Carthage est bien conscient que certaines « instances constitutionnelles indépendantes » sont le plus souvent cantonnées à un simple rôle de contrôle et de proposition et souffrent d’un manque de pouvoir exécutif. Par conséquent, leurs recommandations ne sont pas, dans la plupart des cas, suivies de mesures concrètes. Indubitablement, la faute n’incombe pas à ces instances, mais plutôt à certains principes conceptuels qui ne peuvent être appliqués en raison de difficultés pratiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que les directives de Kaïs Saïed ont porté principalement sur deux volets, à savoir la concrétisation des recommandations et  l’élaboration de nouvelles conceptions. En quelques mots, le Président de la République a mis le doigt sur la plaie. Point n’est besoin donc d’élaborer des rapports chaque année, s’ils n’ont aucun effet et ne peuvent changer le cours des choses et mettre un terme aux manquements et violations enregistrés.

Mieux légiférer pour développer le système de contrôle

Consciente des lacunes qui subsistent à certains niveaux , le président de l’Iscaf, le juge Imed  Hazgui,  a de son côté souligné dans le préambule de ce 29e  rapport, que son instance travaille actuellement, sur instruction du Président de la République, sur une nouvelle loi visant à développer le système de contrôle, d’inspection, d’audit et de suivi dans le secteur public en vue de  «  remédier aux lacunes actuelles de ce système » et de « renforcer la coordination et l’intégration entre les différents niveaux de contrôle ». 

En effet, ce n’est que par le biais d’une nouvelle loi que le système de contrôle, d’inspection, d’audit et de suivi dans le secteur public pourrait gagner en matière d’efficacité. Derrière les différents rapports annuels élaborés par l’instance en question ces dernières années, un travail de fourmi qui demande beaucoup de patience, mais qui, le plus souvent,  n’est pas pris en compte ou suivi de mesures concrètes. Il est grand temps donc que de tels rapports aient les effets escomptés en matière de redevabilité. Les responsables doivent affronter les lacunes et sanctionner les violations et les abus sans faux-fuyants.

A ce propos, Imed Hazgui dévoile dans le préambule de ce rapport volumineux (600 pages)  que l’Iscaf a constaté, à travers la réalisation de ses travaux de suivi, que la majorité des structures publiques ne s’engagent pas spontanément dans un processus de réforme dès qu’elles reçoivent les conclusions des rapports de contrôle. Au contraire, elles attendent l’intervention de l’Instance pour commencer à corriger les lacunes relevées dans les rapports, mettre en œuvre les réformes nécessaires, ou initier les procédures administratives et judiciaires concernant les erreurs de gestion ou les infractions à caractère pénal signalées. Cette attitude, soulignons-le de notre côté, est diamétralement opposée aux recommandations du Président de la République qui n’a cessé d’appeler les responsables à assumer pleinement leurs responsabilités à tous les niveaux.    

Récurrence des erreurs de gestion et dégradation des équilibres financiers

Les résultats des travaux de suivi réalisés par l’instance au cours de l’année 2023 ont conduit à la correction de 1.866 irrégularités relevées sur l’ensemble des irrégularités suivies, soit un taux global de 59%. Le nombre total des défaillances et irrégularités suivies par l’instance durant cette période a atteint 3.173, couvrant divers aspects de la gestion publique. Cela inclut les carences relevées au niveau des outils réglementaires assurant le bon fonctionnement des structures publiques, le manque d’interconnexion entre les systèmes informatiques, jusqu’aux dysfonctionnements constatés en matière de gestion administrative et financière, de gestion des achats, de préparation, de passation et de suivi de l’exécution des marchés publics, ainsi que la gestion du parc automobile administratif, des biens immobiliers et des caisses sociales. Sans oublier les lacunes enregistrées au niveau de la mise en œuvre des programmes et politiques publiques.

Les travaux de suivi ont concerné 72 structures publiques, dont des services administratifs centraux et régionaux, des établissements publics administratifs et des établissements publics n’ayant pas de caractère administratif, des sociétés anonymes publiques, des universités sportives, des groupements professionnels et des coopératives.

Le premier chapitre du rapport présente une synthèse des principales données statistiques concernant l’étude et l’exploitation des résultats des rapports de contrôle, d’évaluation et d’inspection soumis à l’instance. Il examine également le suivi du degré de conformité des structures auditées quant à la correction des insuffisances et des dysfonctionnements relevés dans ces rapports.  A ce propos, les données statistiques montrent que l’instance a assuré, pendant la période concernée par le rapport, 58 opérations de suivi, portant sur l’étude et l’exploitation de 56 rapports de contrôle.

Quant au deuxième chapitre du rapport annuel de l’instance, il présente une description détaillée des différents rapports de contrôle, d’inspection et d’évaluation ayant fait l’objet de suivi par l’instance, que ce soit dans le cadre de suivis initiaux ou de suivis ultérieurs. Il comprend une synthèse des principales lacunes et irrégularités relevées dans ces rapports, ainsi qu’un exposé des efforts de correction entrepris par les structures concernées et des principales recommandations formulées par l’instance.

Imed Hazgui souligne dans le préambule que la publication de ce rapport coïncide avec une phase délicate que traverse notre pays. Une phase marquée par de grands défis et des difficultés majeures en matière de gestion publique. Ces difficultés se manifestent notamment par la récurrence des erreurs de gestion, la dégradation des équilibres financiers de nombreuses institutions et entreprises publiques, l’accumulation de leurs pertes, la réduction de leur rôle économique et social, ainsi que l’incapacité de certaines d’entre elles à entreprendre les réformes nécessaires, faute de moyens financiers et de compétences humaines adéquates.

Les dons étrangers passés au crible pour la première fois

Par ailleurs, il indique  que ce rapport annuel inclut, pour la première fois, une étude portant sur un échantillon de rapports d’audit financier réalisé par le Comité de contrôle général des finances (CGF) concernant certains projets financés par des prêts ou des dons étrangers. Cette étude expose les objectifs de ces projets, leurs composantes, leur mode de financement, ainsi que les principales conclusions des rapports d’audit les concernant.

Le développement des méthodes et du mode de gestion et l’amélioration de la performance des structures publiques nécessitent des réformes urgentes et profondes touchant tous les aspects de la gestion publique. Cela commence par la révision et le développement des outils réglementaires nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du travail, le renforcement des systèmes de contrôle interne des structures publiques et la promotion des valeurs et de la culture. De telles réformes doivent également inclure la généralisation de la digitalisation, le développement des systèmes d’information et leur interconnexion, ainsi que l’établissement de mécanismes de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et une gestion optimale, selon le président de cette instance, Imed Hazgui.

Dans ce même contexte, il explique dans son  rapport  que l’Iscaf a accordé une importance primordiale à la mise en œuvre du projet de numérisation du système de contrôle, d’inspection et d’audit dans le secteur public. Ce projet vise à interconnecter les structures de contrôle, d’inspection, d’audit et de suivi à travers un système d’information national intégré permettant l’échange d’informations à différents niveaux de contrôle, l’établissement de mécanismes de coordination et de complémentarité, ainsi que la création d’une base de données regroupant l’ensemble des rapports de contrôle, des données statistiques et leur traitement. Cela est en mesure de dresser une cartographie des risques au niveau national, de rationaliser les missions de contrôle et de réduire le délai de leur réalisation.

Il faut souligner que plusieurs institutions et entreprises publiques ont été épinglées  par  l’instance. Le rapport regorge de cas et d’exemples d’infractions enregistrées en tous genres à l’Institut tunisien des études stratégiques, la Société nationale immobilière de Tunisie, la Société des services nationaux et des résidences, la télévision tunisienne, la CTN, la Steg, l’Office tunisien de commerce, La Régie nationale des tabac et des allumettes, la BNA, la BH, Tunisie Autoroutes, le Groupe chimique tunisien, l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle, la Pharmacie centrale, l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières, la Fédération tunisienne d’athlétisme, la Mutuelle des personnels de la police et de la Sûreté nationales et des prisons et de la rééducation, et la liste est encore bien longue.

Une kyrielle de recommandations

Les résultats du suivi des rapports de contrôle et des rapports d’inspection ont mis en évidence que de nombreuses déficiences et irrégularités liées aux différents aspects de la gestion publique persistent au niveau de la plupart des structures publiques. Cela demeure le cas en dépit des avertissements émis par les organes de contrôle,  ainsi que par l’instance à plusieurs reprises, que ce soit lors de la publication et de la présentation des résultats de ses rapports annuels s’instaurant dans le cadre de diverses sessions de formation, ou lors de sa participation à de nombreux ateliers et conférences nationales sur la gestion publique et les moyens de rationaliser la gouvernance, indique l’instance dans son rapport.

L’Iscaf considère que la persistance et la répétition des irrégularités représentent désormais une problématique structurelle nécessitant une intervention approfondie et transversale pour en traiter les causes réelles. Il devient également indispensable de réviser certains textes législatifs et réglementaires qui ne sont plus en phase avec la réalité de la gestion publique.

Compte tenu de l’importance de ces irrégularités et de leurs effets négatifs sur le processus de gouvernance et la bonne gestion des ressources publiques, l’instance a présenté une série de recommandations, dont certaines sont générales et applicables à l’ensemble des domaines de la gestion publique, tandis que d’autres sont spécifiques et concernent les dossiers suivis au cours de la période couverte. L’instance a par ailleurs souligné que les efforts de réforme ne doivent pas se limiter uniquement aux structures ayant fait l’objet d’audit ou de suivi, mais doivent s’étendre à toutes les structures publiques ou semi-publiques, à la lumière des insuffisances et irrégularités qui les concernent, sans attendre les missions de contrôle et d’audit.

L’instance espère également que les recommandations figurant dans ses différents rapports annuels serviront de point de départ et de support pour la réalisation de réformes fondamentales et profondes.

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Production d’électricité à partir de déchets ménagers : Un projet modèle à la décharge contrôlée du gouvernorat de Sousse

05. Februar 2025 um 18:05

Porté par ONU-Habitat, l’Anged, l’ambassade du Japon en Tunisie et le gouvernorat de Sousse, ce projet marque un grand tournant vers une gestion durable des déchets et une transition énergétique innovante.

La Presse — Sous la supervision officielle de Son Excellence Osuga Takeshi, Ambassadeur du Japon en Tunisie, et de Mme Aida Robbana, cheffe du bureau UN-Habitat Tunisie, la première unité de production d’énergie verte a été inaugurée hier, mardi 4 février, à la décharge contrôlée des déchets ménagers dans la zone d’Oued Laya, dans le gouvernorat de Sousse. Cette unité est placée sous la gestion de l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged). Ce projet pilote vise à exploiter et valoriser le gaz biométhane extrait des déchets ménagers, en le transformant en énergie renouvelable. Il représente un modèle efficace, à petite échelle, pour appliquer les principes de l’économie circulaire à la gestion des déchets.

Un point de presse a été organisé dans les locaux de  l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged)  hier,  en présence, en particulier, de M. Osuga Takeshi, ambassadeur du Japon en Tunisie, Mme Aida Robbana, cheffe du bureau UN-Habitat Tunisie, Badreddine Lasmar, directeur général de l’Anged, ainsi que des représentants du ministère de l’Environnèrent et  de la Steg.

Conçue et fabriquée grâce à l’expertise tunisienne 

Cet événement mettra en lumière un projet pionnier en Tunisie, réalisé en partenariat avec l’ambassade du Japon et l’Anged. Ce projet innovant transforme le biométhane extrait des déchets en énergie propre (électricité).

L’initiative cherche à atténuer la dégradation de l’environnement, soutenir le développement durable et la transition écologique, promouvoir les technologies de traitement des déchets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à traiter les risques sanitaires et à contribuer à la réduction du déficit énergétique.

Ce projet pilote, faut-il le souligner, s’inscrit dans le cadre de la coopération entre les gouvernements de la Tunisie et du Japon, mis en œuvre par UN-Habitat Tunisie, et s’inscrit dans le suivi de la Déclaration de Tunis adoptée à la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8), tenue à Tunis les 27 et 28 août 2022, au cours de laquelle les Chefs d’État et de gouvernement ont souligné le besoin urgent de traiter les questions environnementales, notamment le changement climatique et les défis qui y sont liés, y compris la gestion des déchets. 

Dans le même cadre, UN-Habitat, en collaboration avec le gouvernement du Japon, met également en œuvre des projets de gestion des déchets ménagers et plastiques ainsi que de recyclage en Tunisie. Ces efforts se concentrent sur l’adoption de technologies innovantes et facilitent les échanges de connaissances entre les pays africains. De plus, des campagnes de nettoyage à grande échelle ont été organisées dans le Jardin Japonais de Tunis, ainsi que dans les gouvernorats de Nabeul et de Sousse, dans le cadre de l’initiative «Villes propres Tunisie» de l’ambassade du Japon en Tunisie. Ces campagnes, soutenues par l’Agence de coopération internationale du Japon (Jica), l’Anged et le Centre international tunisien des technologies de l’environnement (Citet), contribuent à la mise en œuvre des recommandations de la plateforme des villes propres africaines (Accp).

Cette unité de production d’énergie a été conçue et fabriquée avec l’expertise tunisienne et constitue la première unité pilote en Tunisie produisant de l’électricité à partir des déchets par la valorisation du biométhane. En réduisant les émissions, elle établit un modèle de résilience et de durabilité, servant d’initiative exemplaire pour encourager les acteurs en Tunisie et au-delà à répliquer de tels projets. Elle s’inscrit dans les stratégies mondiales et nationales visant à rechercher des solutions innovantes et alternatives pour préserver les ressources environnementales, protéger les écosystèmes et relever efficacement les défis liés au changement climatique.

«Transformer les déchets en énergie renouvelable permet non seulement de réduire les émissions, mais aussi d’établir un modèle de résilience et de durabilité qui peut inspirer des efforts similaires à travers la Tunisie et au-delà. Cette initiative reflète l’engagement d’UN-Habitat Tunisie pour des solutions innovantes qui répondent aux défis environnementaux tout en faisant progresser le développement urbain durable. Nous sommes honorés de collaborer avec le ministère de l’Environnement, la Steg, le gouvernorat de Sousse, l’Anged et l’ambassade du Japon, dont l’engagement a permis de concrétiser ce projet», a déclaré Aida Robbana, directrice du bureau de l’Un-Habitat Tunisie.

«Ce projet marque la première initiative en Tunisie visant à convertir les déchets en énergie renouvelable. Je suis très content et fier de voir la recommandation de la Déclaration de Tunis de la Ticad 8 se concrétiser en Tunisie en collaboration avec nos partenaires fiables, notamment UN-Habitat, le ministère de l’Environnement, la Steg, le gouvernorat de Sousse et l’Anged. Je en suis d’autant plus heureux que cette année, les pays africains se réuniront de nouveau en août pour la Ticad 9 à Yokohama pour discuter des réalisations depuis la Ticad précédente. J’ai hâte de voir cette initiative pionnière être partagée non seulement en Tunisie, mais aussi avec les autres pays du continent africain»,  a déclaré à son tour M. Takeshi Osuga, ambassadeur du Japon en Tunisie.

Ce projet révolutionnaire met en lumière la puissance de la collaboration internationale et l’importance des solutions durables pour relever les défis environnementaux. L’utilisation des technologies avancées et la création de partenariats préparent le terrain pour un avenir plus lumineux et plus durable pour la Tunisie et la communauté mondiale. Nous sommes convaincus que cette initiative inspirera davantage d’efforts pour promouvoir la gestion durable de l’environnement en Tunisie et contribuera à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies.

Mise en place d’une économie circulaire respectueuse de l’environnement et créatrice d’emploi 

Dans son allocution, le directeur général de l’Anged, Badreddine Lasmar, a mis en exergue la gestion des déchets en Tunisie, considérée parmi les axes prioritaires du gouvernement. Il a souligné à cet effet qu’une attention particulière a été accordée, notamment à travers le dernier Conseil ministériel du 6 janvier 2025, au développement du secteur, et ce, par la promotion de l’économie circulaire, la valorisation énergétique, et le développement des filières de recyclage des différents types de déchets et l’encouragement d’une meilleure participation du secteur privé via une responsabilité plus élargie des producteurs,  vu le gisement important à valoriser et les opportunités d’investissement considérables à saisir.

Il a souligné que les cadres stratégiques développés, tels que la Stratégie nationale de transition écologique, les Objectifs du développement durable 2030, la stratégie bas carbone et résiliente aux changements climatiques 2050, la stratégie pour une économie verte, ainsi que les programmes et plans nationaux y afférents offrent une opportunité à saisir pour accéder à l’appui nécessaire pour l’atteinte de nos objectifs.

Il a indiqué que plusieurs mesures ont été prises à différents niveaux pour lever les obstacles et accélérer la mise en œuvre des projets, dont notamment la mise à disposition des réserves foncières, l’amélioration du cadre réglementaire et la proposition des mesures incitatives pour l’appui à l’investissement privé. À cet effet, plusieurs textes juridiques sont en cours de promulgation au niveau du ministère de l’Environnement et les autres ministère concernés, dont particulièrement celui relatif au tri sélectif des déchets, le cadre tarifaire pour la valorisation énergétique à partir de la biomasse, la production de combustibles alternatifs, etc.

Une ligne budgétaire a été inscrite au niveau de la loi des finances 2025, comme mesure incitative pour appuyer le développement des projets de valorisation par le secteur privé. Toutefois, il est important de souligner que la gestion des déchets aspire à évoluer vers une situation cible qui consacre les principes constitutionnels respectant nos engagements envers les générations futures, révèle-t-il. «Il faut prendre pleinement conscience que l’évolution vers cette situation est un processus long nécessitant des réformes institutionnelles, financières, et opérationnelles, mais aussi de l’assistance technique, le renforcement des capacités et un accompagnement intense».

Mais avant tout, un changement des comportements et une sensibilisation aux notions d’écocitoyenneté, de lutte contre le gaspillage, d’écoconception, d’économie circulaire et de lutte contre les changements climatiques, doit être ancré à travers l’éducation dès le jeune âge, dans le cursus scolaire depuis l’école primaire jusqu’au niveau de la recherche scientifique, a-t-il recommandé.

Le directeur général de l’Anged s’est montré convaincu que nos partenaires au niveau de la coopération internationale contribueront à nous apporter l’appui nécessaire pour nous aider à atteindre les objectifs de nos stratégies et nos engagements nationaux envers les enjeux du changement climatique et la mise en place d’une économie circulaire respectueuse de l’environnement et créatrice d’emplois. 

Badreddine Lasmar a tenu, à cette occasion, à remercier le gouvernement japonais via l’ambassade du Japon en Tunisie et la Jica pour tout le support apporté au secteur de la gestion des déchets et à saluer vivement tous les efforts accomplis, dans le cadre d’une coopération agissante, dont le dynamisme et la pertinence sont largement reconnus. Il a remercié tous les organismes des Nations unies, en particulier l’UN-Habitat, le Pnud et l’Onudi, pour leur soutien infaillible au secteur depuis des décennies, ainsi que le ministère de l’Industrie de l’Énergie et des Mines, l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie, la Société tunisienne de l’électricité et du gaz et tous les acteurs publics et privés, les représentants de la société civile et surtout les médias pour leur engagement et leur contribution effective dans la promotion et le développement du secteur de gestion des déchets en Tunisie. 

Ce projet, qui vient d’être inauguré, constitue une avancée majeure en Tunisie avec la mise en service d’une unité pionnière de valorisation du biométhane. Ce projet pilote transforme plus de 60 KWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation annuelle de  500 foyers. 

Un accord a été signé entre l’Anged et UN-Habitat et une visite sur le terrain a été organisée dans l’après-midi à la  décharge contrôlée des déchets ménagers dans la zone d’Oued Laya, dans le gouvernorat de Sousse. L’ambassadeur du Japon et le directeur général de l’Anged ont procédé à cette occasion à l’inauguration de la nouvelle unité de production d’énergie. Cette unité est placée sous la gestion de l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged).

Samir DRIDI

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Ramadan : Solidarité et lutte contre la spéculation et la hausse des prix

04. Februar 2025 um 18:05

Les préparatifs vont bon train pour le mois sacré. Equipe gouvernementale et organisations (ODC et Otic) s’attellent aux mêmes tâches consistant à contrôler la hausse des prix et contrer la spéculation  tout en sensibilisant le citoyen à la rationalisation de la consommation.

La Presse — Ramadan, mois de solidarité, de grâce et de piété. C’est aussi la période des grandes dépenses, d’autant que la rupture du jeûne se passe généralement en famille ou avec des amis et est suivie de longues veillées. La spéculation, le monopole et la hausse des prix à l’approche de ce mois sacré sont au rendez-vous et pèsent lourdement sur les budgets des ménages, au point que l’endettement devient inéluctable pour les familles. Cette année, on l’espère du moins, différentes institutions de l’Etat et organisations sont d’ores et déjà à pied d’œuvre pour protéger et prévenir le consommateur durant ce mois sacré qui, paradoxalement, attise la convoitise  des spéculateurs de tous bords.

Le gouvernement veille au grain

Du côté du gouvernement, rien n’a été laissé au hasard avec la tenue, depuis le début du mois de  janvier dernier, d’un Conseil ministériel restreint dédié à l’examen des préparatifs en prévision du mois sacré, sous la présidence du Chef du gouvernement, Kamel Maddouri. A cette occasion, et parmi les questions sur lesquelles ont planché les membres de l’équipe gouvernementale, la constitution d’un stock régulateur des produits de base (viandes, œufs, pommes de terre) et la garantie de leur disponibilité sur le marché en période de pic, en vue de répondre, comme il se doit, aux besoins des consommateurs et surtout préserver leur pouvoir d’achat.

Une panoplie de mesures a été prise à ce propos, dont l’allocation d’une enveloppe de 68,8 MD dans le cadre des préparatifs visant à venir en aide aux catégories démunies bénéficiant du programme «Amen social» pour subvenir à leurs besoins supplémentaires. Il a été aussi décidé de mettre en place un programme spécifique pour l’approvisionnement en produits de première nécessité. Le contrôle sera accentué au niveau  des entrepôts et des unités industrielles et artisanales et les commerçants de détail des produits alimentaires en vue de lutter contre toute forme de spéculation et de faire face aux opérations d’approvisionnement en dehors des circuits légaux.

Des campagnes intensives visant les entrepôts et les magasins spécialisés dans la production laitière et le stockage d’autres produits alimentaires de consommation ainsi que dans les magasins ouverts au public et les marchés ont été programmées en coordination avec les services du ministère de la Santé. L’objectif est de lutter contre la vente de produits alimentaires impropres à la consommation. A cela s’ajoutent le contrôle des abattoirs municipaux et la lutte contre le phénomène de l’abattage anarchique.

A ce propos, et lors de ce CMR, les ministères de l’Agriculture, du Commerce, en coordination avec l’Office des terres domaniales et la Société tunisienne des viandes, veilleront à la multiplication des points de vente « Du producteur au consommateur » durant ce mois sacré. Les ministères de l’Education, de l’Enseignement supérieur, de l’Emploi devront accorder toute l’importance requise aux services de restauration universitaire et scolaire durant le mois sacré.

Il a été aussi décidé de multiplier les campagnes de contrôle conjointes avec le ministère du Commerce sur les routes, les circuits de distribution, au niveau des points de vente en gros et au détail ainsi que des entrepôts et des espaces anarchiques, tout en veillant à accorder l’importance requise à la coordination et au suivi.

En matière d’approvisionnement, le représentant de la Direction générale de la production agricole au ministère de l’Agriculture, Mohamed Ali Ben Romdhan, a annoncé, lors d’une conférence de presse tenue le 30 janvier consacrée aux préparatifs en cours pour le mois de Ramadan, que cinq nouveaux points de vente «Du producteur au consommateur» s’ajouteront à ceux déjà existant dans divers gouvernorats du pays, plus précisément à Soliman (Nabeul), Bizerte, Siliana, Le Kef et Gafsa. De grandes quantités de poulet, d’œufs, ainsi que de la viande rouge seront disponibles en prévision du  Ramadan, a-t-il encore informé.

L’Organisation de défense du consommateur, un programme ambitieux

Du côté de l’Organisation de défense du consommateur (ODC), Ahmed Boubakri, président du bureau régional de Tunis 1, précise à La Presse que des tentes d’information et de sensibilisation à la rationalisation de la consommation seront installées durant le mois de Ramadan. L’empressement conduit systématiquement à l’augmentation des prix des produits de base, a-t-il mis en garde, appelant les citoyens à éviter « la frénésie de consommation ».

Dans cette même optique, il a indiqué que l’ODC espère contribuer à la multiplication des points de vente. «Du producteur au consommateur» durant le mois de Ramadan en coordination avec les chefs des délégations. Pourquoi pas un point de vente pour chaque délégation, s’est-il demandé ? Boubakri explique, d’une autre part que les membres de l’ODC prendront part aux opérations de contrôle menées conjointement avec d’autres parties (ministère du Commerce, ministère de la Santé, services municipaux), appelant à cette occasion à renforcer le contrôle au niveau des canaux de distribution.

Plusieurs membres du bureau régional de Tunis 1 assureront à cet effet des rondes de contrôle dans les marchés et les grandes surfaces pour contrôler de plus près et quotidiennement les prix de vente des produits de consommation durant le mois de Ramadan, et ce, en coordination avec d’autres services. Toutefois, Boubakri déplore à ce propos le manque d’effectif et de moyens mis à la disposition de l’ODC de façon générale pour mener convenablement leurs missions et atteindre leurs objectifs. « On manque terriblement de moyens et de soutien financier », a-t-il regretté. A cet effet, il ajoute que les bureaux régionaux ne disposent pas de locaux en dépit des demandes déposées auprès des conseils municipaux. Cela n’empêche que ces bureaux continuent à assurer le suivi des plaintes transmises par les citoyens, assure-t-il. 

Une campagne sous le slogan «Je n’achèterai pas si  tu augmentes les prix»

Du côté de l’Organisation tunisienne pour informer le consommateur (Otic), son président, Lotfi Riahi, a évoqué la problématique engendrée par la mesure prise par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances pour l’année 2025. Il s’agit, rappelle-t-il, de l’exonération des droits de douane de l’entreprise Ellouhoum sur les viandes rouges importées, ce qui est susceptible d’avoir un impact considérable sur le marché de la viande rouge locale, vendue à un prix plus élevé. Le président de l’Otic a appelé le ministère du Commerce à plafonner de nouveau le prix de la viande rouge en vue d’assurer une régulation bien appropriée sur le marché.

Lotfi Riahi s’est félicité de la stabilité des prix de la viande blanche actuellement et  a appelé à multiplier les contrôles pour assurer un stock régulateur sur le marché  avant le mois de Ramadan. Concernant les fruits et légumes, il a préconisé la mise en place d’un dispositif capable de mieux assurer et gérer en toute transparence le transport des produits agricoles des lieux de production aux marchés de gros. Cette mesure pourrait bien mettre terme aux activités de spéculation, aux intermédiaires interférant dans la chaîne de la vente et à la flambée des prix de consommation de première nécessité, explique-t-il.

Certes, le rôle de contrôle incombe à l’Etat, mais il est de notre devoir d’informer les institutions de l’Etat des infractions et dépassements et de sensibiliser le consommateur de manière continue via les réseaux sociaux et les médias, d’autant qu’il manque cruellement d’informations relatives aux fluctuations des prix des produits de consommation, et surtout à ses droits, nous déclare le président de l’Otic.

«Je n’achèterai pas, si tu augmentes les prix» (Intii tghalli Anaa manechrich), c’est le slogan choisi pour la campagne qui sera lancée avant et durant le prochain mois de Ramadan», nous fait savoir Lotfi Riahi. Il faut que le consommateur s’investisse davantage dans cette campagne pour mettre fin à la hausse des prix, car en fin de compte c’est nous qui contribuons à la détérioration de notre pouvoir d’achat si on subit le diktat des vendeurs.

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Suite aux dernières précipitations : Les services de la Protection civile appellent à la vigilance   

03. Februar 2025 um 18:20

Les unités de la Protection civile ont multiplié les interventions au cours de ces dernières 24 heures suite aux crues observées, en particulier à Nabeul et à Zaghouan. Fort heureusement, aucune perte humaine n’est à déplorer.

La Presse —Les services de la météo ont annoncé des pluies abondantes et une baisse notable des températures au Nord et au Centre du pays et bien d’autres zones, appelant les citoyens, par la même occasion, à la vigilance. Le pire a été évité récemment grâce à l’intervention des équipes de la Protection civile dans certaines zones touchées par des pluies torrentielles, en particulier au Nord du pays, à savoir les gouvernorats de Nabeul et de Bizerte.

Béni Khalled détient le record des précipitations

Selon le site officiel de l’Institut national de la météorologie, des quantités très élevées de pluies ont été enregistrées ces dernières 24 heures (la nuit du 1er au 2 février). À Nabeul, la délégation de Béni Khalled vient en tête avec 148mm. Les autres quantités élevées ont été enregistrées à  Menzel Bouzelfa 98mm, Grombalia 88mm, Korbous 66mm, Takelsa 65mm. À Bizerte les plus fortes quantités de pluie ont été enregistrées à El-Aliaâ 56mm, Metline 48mm, Rafraf 45. La montée des eaux a causé des dégâts considérables avec des routes coupées, des maisons submergées.  

En collaboration avec les commissions locales de gestion des catastrophes et la Garde nationale, les équipes de la Protection civile se sont mobilisées à cette occasion et ont pu intervenir à temps à Takelsa et Korbous et dans d’autres régions où des habitants ont été piégés par les crues. Plusieurs personnes ont été ainsi secourues par les équipes de la Protection civile qui ont réussi à les faire évacuer après s’être retrouvées bloquées dans leurs voitures. À Korba et dans d’autres régions où il a plu à verse, plusieurs véhicules garés sur les bords de la route ont été emportés par les eaux.

La Protection civile à l’œuvre

Les équipes de la Protection Civile sont à pied d’œuvre et multiplient les interventions avec l’appui des services municipaux et des unités sécuritaires. Leurs interventions se sont déroulées dans les règles puisqu’aucune perte humaine n’est à déplorer pour le moment. Leurs efforts se sont concentrés sur le pompage des eaux stagnantes dans les zones d’habitation les plus touchées par les pluies, et plus précisément à Grombalia, Bouargoub, Korbous et plusieurs délégations relevant du gouvernorat de Nabeul.

En dépit des recommandations de la Protection civile émises aux citoyens, appelant à la vigilance depuis le 16 janvier dernier, plusieurs conducteurs, en particulier au gouvernorat de Nabeul, n’ont pas suivi ces recommandations et ont été pris au piège des grandes quantités de pluie qui se sont abattues en quelques heures. Il a fallu l’intervention des équipes de la Protection civile avec le concours des autorités municipales et sécuritaires pour les secourir et dégager leurs véhicules.

Les équipes de la Protection civile ont dû aussi intervenir dans d’autres régions du pays qui ont enregistré de grandes quantités de pluie, à l’exemple des gouvernorats de Zaghouan, Gafsa, et Bizerte, selon le porte-parole de la Protection civile, Moez Triaâ, qui a appelé, encore une fois, la population à la vigilance.

Soulignons que ces pluies ont réjoui nos agriculteurs, puisque le taux de remplissage des barrages a déjà atteint les 32% au 30 janvier dernier. Toutefois, la vigilance doit être de mise pour les citoyens. La météo annonce d’autres fortes précipitations.

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