Le championnat Elite de handball reprend ce samedi avec la 11ᵉ journée, marquée par plusieurs affiches déterminantes dans la lutte pour le haut du tableau.
Un duel attendu entre Espérance et Étoile
Le choc de cette journée opposera l’Espérance Sportive de Tunis (EST), leader ex aequo avec le Club Africain (CA), à l’Étoile Sportive du Sahel (ESS). Le match se jouera à Hammam-Sousse à partir de 16h00. Les deux équipes visent la victoire pour consolider leurs ambitions de titre avant la phase retour.
Le Club Africain en déplacement à Sfax
De son côté, le Club Africain, qui partage la première place avec 28 points, se déplacera à Chihia pour affronter le CS Sakiet Ezzit, actuellement cinquième avec 22 points. Une rencontre qui s’annonce disputée, les locaux cherchant à se rapprocher du podium.
Des matchs serrés pour le milieu de tableau
Dans le reste du programme, le SC Moknine (6ᵉ, 21 pts) se rendra à Mahdia pour affronter l’EM Mahdia (10ᵉ, 15 pts), tandis que l’EBS Béni Khiar (4ᵉ, 23 pts) recevra le CHB Jammel (7ᵉ, 19 pts). Deux rencontres équilibrées qui pourraient modifier la hiérarchie du milieu de classement.
Lutte pour le maintien
En bas de tableau, l’AS Téboulba (12ᵉ, 12 pts) accueillera l’AS Hammamet (8ᵉ, 16 pts), tandis que le Stade Tunisien (également à 16 points) recevra le CHB Ksour Essef (15 pts). Ces confrontations seront cruciales pour les équipes cherchant à s’éloigner de la zone rouge.
Classement avant la 11e journée
Espérance ST – 28 pts (10 j)
. Club Africain – 28 pts (10 j)
L’Espérance Sportive de Tunis et le Club Africain continuent leur duel en tête du Championnat Élite de handball. Les deux formations ont remporté leurs rencontres respectives mercredi, lors de la 10e journée, et partagent la première place avec 28 points chacune.
L’Espérance domine Sakiet Ezzit
À la salle Zouaoui, l’Espérance ST s’est imposée face au CS Sakiet Ezzit (33-27). Les « Sang et Or » ont pris rapidement l’avantage, maîtrisant la rencontre grâce à leur supériorité physique et leur efficacité offensive. Ce succès leur permet de conserver la première place ex aequo avec le Club Africain.
Le Club Africain en démonstration
De son côté, le Club Africain a livré une prestation convaincante à la salle Gorjani en battant largement l’EM Mahdia (35-22). Les Clubistes, solides des deux côtés du terrain, ont confirmé leur excellent début de saison et restent au contact du rival espérantiste.
L’Étoile du Sahel freinée à Moknine
L’Étoile Sportive du Sahel a concédé une courte défaite sur le parquet du SC Moknine (31-32). Malgré une belle résistance, les Sahéliens laissent filer deux points importants dans la course au podium. Moknine, pour sa part, grimpe à la sixième place avec 21 points.
Les autres résultats de la journée
À Hammamet, l’AS locale a remporté un match offensif contre le Stade Tunisien (36-31).
Le CHB Jammel s’est imposé face à l’AS Teboulba (41-35), tandis que le BS Beni Khiar a surclassé le CHB Ksour Essef à l’extérieur (34-24).
Classement serré derrière le duo de tête
Derrière le tandem Espérance–Club Africain (28 pts), l’ES Sahel occupe la troisième place avec 24 points, suivie du BS Beni Khiar (23 pts) et du CS Sakiet Ezzit (22 pts). Le SC Moknine (21 pts) et le CHB Jammel (19 pts) complètent le haut du tableau.
En bas de classement, l’AS Teboulba ferme la marche avec 12 points.
Dans un jardin, chaque plante a ses besoins en eau. Le jasmin réclame de l’attention, l’olivier résiste à la sécheresse, le cactus vit là où la rose se flétrit. Si le jardinier oublie cela, certaines plantes se fanent et d’autres pourrissent. La société, c’est la même chose : élites et peuple n’ont pas les mêmes attentes, mais leur destin est lié. Quand l’équilibre se perd, c’est tout le jardin qui s’abîme.
Manel Albouchi *
Aujourd’hui, cet équilibre est menacé. Les élites parlent un langage compliqué, réservé à elles-mêmes. Le peuple, lui, se réfugie dans des slogans courts et rassurants. Entre les deux, le fossé s’élargit et la démocratie se fragilise.
Bourguiba avait compris cette tension. Formé dans les grandes écoles en France, il aurait pu rester enfermé dans un langage d’élite. Mais il avait le talent rare de traduire les grandes idées en images simples. Il parlait du pain, de l’école, de la femme, de la santé. Il expliquait longuement, comme un instituteur patient.
Il ne cherchait pas à séduire par des promesses faciles, mais à instruire pour que chacun comprenne. C’est ce qui a marqué son époque : il fut à la fois un père qui explique et un maître qui enseigne. Bien sûr, cette pédagogie avait aussi ses limites : le peuple restait souvent en position d’élève, sans vraie possibilité de répondre.
Le raccourci des slogans
Aujourd’hui, la logique est inversée. Le populisme ne cherche plus à élever, mais à séduire. Il ne donne pas des explications, il lance des slogans. Il flatte la colère, la peur, l’indignation.
Comme le montre le politologue Christophe Jaffrelot, le populisme oppose toujours un «peuple pur» à des «élites corrompues», en utilisant un langage simple, émotionnel, direct. Mais il va plus loin : il mobilise la peur et la colère, moralise l’adversaire et personnalise à l’extrême le pouvoir via l’héroïsation du leader et sa relation «directe» au peuple.
Là où Bourguiba essayait de rendre le peuple adulte par la pédagogie, le populisme tend à le maintenir dans l’illusion.
Du démon au complot
Il y a pourtant une continuité psychologique. Autrefois, quand une personne faisait une crise d’angoisse ou entendait des voix, on disait qu’elle était possédée par des djinns ou des démons. C’était une manière d’expliquer ce que l’on ne comprenait pas.
Freud, dans ‘‘Totem et Tabou’’ (1913), expliquait déjà que les sociétés anciennes donnaient un visage invisible à ce qui leur faisait peur. Elles projetaient leurs angoisses sur des forces surnaturelles, pour transformer l’incompréhensible en récit.
Aujourd’hui, la même structure existe encore. Quand une décision politique paraît injuste ou une crise difficile à comprendre, beaucoup se tournent vers la théorie du complot. Ce ne sont plus les djinns qui manipulent, mais des «puissances cachées».
Les chercheurs en psychologie (Karen M. Douglas, Alexandra Cichocka et Robbie M. Sutton2017) montrent que ces croyances ne sont pas anodines : elles répondent à trois besoins fondamentaux
comprendre ce qui échappe;
reprendre un sentiment de contrôle, et;
se sentir appartenir à un groupe qui «sait».
Mais cette explication ne résout rien : elle rassure un instant, tout en alimentant la méfiance et la division.
La Tunisie miroir vivant de ces mécanismes
Ces recherches ne sont pas seulement théoriques. Elles se vérifient chaque jour sur le terrain tunisien.
Quand la population, face à la crise économique ou politique, cherche des explications simples et rassurantes, elle illustre exactement ce que décrivent Douglas et ses collègues : le besoin de sens, de contrôle et d’appartenance. Les rumeurs de complot circulent dans les cafés, sur les réseaux sociaux, comme autrefois les récits de djinns et de malédictions.
De la même manière, les émotions politiques analysées par Jaffrelot (peur, colère, héroïsation du leader, relation «directe» et accolades avec le peuple) se lisent à ciel ouvert dans les discours quotidiens.
La Tunisie est ainsi un laboratoire à vif de la psychologie politique contemporaine : un pays où se dévoilent sans fard les mécanismes universels de la peur collective, du besoin de figures protectrices et du risque de manipulation.
Comment retrouver l’équilibre ?
La liberté se perd quand les élites méprisent et que le peuple s’enflamme. C’est entre le mépris d’en haut et la colère d’en bas que naît le despotisme.
La Tunisie a besoin aujourd’hui d’une nouvelle médiation vivante :
des élites qui expliquent clairement sans jargon ni mépris;
un peuple qui refuse les illusions faciles et accepte l’effort de compréhension.
Sans cette médiation, le jardin se dérègle. Certaines plantes meurent de soif, d’autres se noient. Et dans ce déséquilibre, ce sont toujours les mauvaises herbes qui prospèrent.