Commerce en ligne et fraudes : Exiger qualité et facture !
Pour les enseignes qui se respectent, le commerce en ligne constitue un vecteur d’accroissement de l’activité professionnelle et de sa rentabilité. Mais pour les intrus, il est synonyme d’arnaques et d’argent facile.
La Presse — Le commerce en ligne prospère, souvent au détriment des consommateurs. Ces derniers scandent, désespérément, leur droit à l’honnêteté et à la transparence commerciale, lésés qu’ils sont par des arnaques invraisemblables. Et faute d’une législation claire pour les protéger contre les commerçants-fantômes, qui disparaissent en un clic, ils n’ont d’autres revanches que de dénoncer les fraudeurs sur les réseaux sociaux afin d’aviser d’autres consommateurs.
Il faut dire que le commerce en ligne acquiert, aux yeux des experts, une dimension nettement moins inoffensive qu’on ne le pensait. Pour M. Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne pour informer le consommateur (Otic), le commerce en ligne représente une autre facette du commerce parallèle, encore plus redoutable, d’ailleurs, que celle conventionnelle. « Il s’agit d’un commerce parallèle particulièrement plus puissant en matière de taux, puisqu’il excède les 50% qu’accapare le commerce parallèle, d’infractions mais aussi en matière de marchandises de contrefaçon. Les fraudeurs usent même, de publicités mensongères pour arnaquer un plus grand nombre de clients», indique M. Riahi à La Presse.
Paramédicaux et cosmétiques suspicieux
Régnant en maîtres dans un espace virtuel difficile à cerner et encore moins à contrôler, les fraudeurs s’adonnent aux arnaques de toutes sortes : des produits non conformes aux photos affichées sur le compte commercial, des produits dont la qualité est médiocre, ou encore des produits de contrefaçon qui risqueraient de nuire gravement à la santé des clients. Selon M. Riahi, les signalements en disent long sur l’impact souvent tragique de certains produits vendus en ligne. « Je parle, évidemment, des produits paramédicaux que proposent certains comme étant des médicaments efficaces contre des maladies chroniques ou encore des compléments alimentaires de lutte contre la prise de poids ou contre la maigreur. «D’ailleurs, poursuit-il, ce genre de produits sont vantés comme tels sur certaines chaînes de télévision…Quant aux produits cosmétiques, ils relèvent quasiment tous de la contrefaçon et ne sont, par conséquent, pas fiables ». Il est à savoir que le ministère de la Santé a publié récemment deux communiqués dans le but de dissuader le public quant à l’achat de tels produits douteux en insistant sur le risque – souvent fatal- qu’ils représentent.
Consommateur et livreur versus fraude !
Face à cette réalité périlleuse, le consommateur est appelé à faire preuve de vigilance et à imposer le respect de ses droits à des achats conformes à la fois à ses exigences et aux normes. « Le consommateur doit se protéger lui-même car, une fois arnaqué, il aurait beaucoup de mal à rétablir ses droits et encore moins à se faire rembourser. Avouons que bon nombre de cybercommerçants de mauvaise foi s’amusent souvent à changer leurs comptes fb et leurs numéros de téléphone pour poursuivre leurs fraudes en toute sécurité. Ainsi, trouver leur trace revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Les procédures risqueraient de prendre des mois », prévient le président de l’Otic.
Aussi recommande-t-il aux consommateurs de vérifier la qualité et les caractéristiques du produits acheté avant même de le payer. « D’où le rôle des livreurs dans la lutte contre ce genre d’arnaques », note-t-il. Le livreur ne doit, également, distribuer que des colis dotés de factures indiquant, noir sur blanc, l’adresse détaillée de l’expéditeur. Le consommateur, pour sa part, est appelé à exercer son droit de refuser tout produit non conforme aux normes et dépourvu de facture. Quant aux produits paramédicaux et cosmétiques, ils ne doivent aucunement être achetés en ligne car ils ne sont pas fiables. « D’ailleurs, il faut instaurer une loi interdisant la vente en ligne des produits paramédicaux et cosmétiques», souligne M. Riahi.
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