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Heute — 25. Juni 2025Haupt-Feeds

Culture : à Tunis, un spectacle des derviches tourneurs entre art et mysticisme

L’ambassade de Türkiye en Tunisie a clôturé sa saison culturelle avec un spectacle toujours impressionnant associant spiritualité et art. Il s’agit des derviches tourneurs et leur rituel de méditation en rotation.

Il régnait un silence presque sacré hier soir dans la grande salle du Rio à Tunis, où l’ambassade de Türkiye, avec le ministère de la Culture et du Tourisme de ce pays, avait convié le public à un voyage hors du temps. Sur scène, une vingtaine d’artistes issus de la prestigieuse troupe des derviches tourneurs ont offert un spectacle d’une rare intensité spirituelle pour marquer la clôture officielle de la saison culturelle turque en Tunisie.

Présent lors de la soirée, l’ambassadeur turc en Tunisie, Ahmet Misbah Demircan, a expliqué que les derviches tourneurs sont des adeptes de l’ordre soufi Mevlevi, rappelant l’héritage universel de Djalâl ad-Dîn Rûmî, poète et mystique du XIIIe siècle, dont les enseignements sont à l’origine de l’ordre Mevlevi. Ceux-ci pratiquent un voyage spirituel à travers une danse sacrée appelée Sema.

Cette cérémonie, profondément ancrée dans le soufisme, est bien plus qu’un spectacle, c’est une quête mystique vers l’union avec Dieu. Les derviches, en tournant sur eux-mêmes, symbolisent le mouvement de l’âme dans sa quête spirituelle, un parcours ascendant vers la connaissance du soi.

L’ambassadeur Ahmet Misbah Demircan.

Onze musiciens, instruments traditionnels en main — ney (flûte soufie), tambours, cithares — ont d’abord tissé une trame sonore envoûtante. En face, sept silhouettes drapées de blanc, coiffées du haut chapeau en feutre brun caractéristique des derviches tourneurs, attendaient dans une immobilité solennelle. Deux maîtres, figures de proue du rituel, veillaient à chaque geste, à chaque respiration, comme les gardiens silencieux d’un art séculaire.

Puis, dans une lente montée, les corps ont commencé à tourner. Non pas une danse au sens classique, mais une prière en mouvement, un dialogue muet entre terre et ciel. Le bras droit tendu vers les sphères célestes, le gauche vers le sol, les derviches ont exécuté leur sema — la célèbre cérémonie tournoyante — dans une parfaite synchronisation. Le public, subjugué, a retenu son souffle, suspendu à la rotation hypnotique de ces figures qui semblaient flotter, hors du monde, hors du temps.

Il ne s’agissait pas d’un simple spectacle, mais d’un moment de communion mystique, où le spectateur devenait témoin d’une quête intérieure. Car le sema n’est pas une performance : c’est une offrande, une élévation, une manière de dissoudre l’ego dans le mouvement répétitif, jusqu’à ne faire qu’un avec le divin.

En clôturant la saison culturelle sur cette note spirituelle, l’événement a rappelé que l’art peut être contemplation, silence, et intensité. La troupe Mevlevi, venue spécialement de Konya, a laissé derrière elle une empreinte lumineuse et apaisée, dans le cœur de ceux qui ont eu le privilège d’assister à cette célébration de l’âme.

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