Festival de Carthage l Sans queue ni tête
Pourquoi le Festival international de Carthage 2025 n’a-t-il pas de directeur, et ce pour la première fois dans l’histoire de ce prestigieux événement culturel ? La tutelle, c’est-à-dire le ministère des Affaires culturelles, n’a pas cru devoir communiquer sur la question. Et cette aberration ne semble pas choquer grand-monde à Tunis où l’on commence à s’habituer à voir des institutions officielles étêtées, c’est-à-dire sans chef reconnu.
Bien entendu, la responsabilité sera diluée puisque la direction est assurée par un comité d’organisation dont la composition, encore une première, n’a pas été officiellement annoncée, mais qui, selon des sources, est la même que celle des trois dernières éditions.
L’Établissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques (ENPFMCA), relevant du ministère des Affaires culturelles, continuera de superviser cette édition du festival qui a commencé avec des controverses : l’annonce du programme a suscité une vague de critiques sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux concernant un concert de Hélène Ségara, annulé après la publication de l’affiche officielle. Selon Hend Mokrani, directeur général de l’ENPFMCA, la décision de retirer Ségara a été motivée par la pression publique liée au soutien présumé de l’artiste à Israël.
Dans un entretien accordé à l’AFP, la chanteuse française a nié avoir jamais signé un contrat ou confirmé sa présence à Carthage, mais les organisateurs affirment disposer de documents officiels prouvant cet accord.
Le festival sera ouvert le 19 juillet et clôturé le 21 août. D’ici là, et étant donné la gabegie organisationnelle dont on a déjà eu un avant-goût, d’autres controverses pourraient survenir pour ternir davantage un événement qui est en train de perdre de son faste et de son prestige d’antan, l’improvisation tenant désormais lieu d’organisation.
«Tant que ces manifestations artistiques restent l’apanage d’une bureaucratie plus soucieuse de répondre aux désidératas des responsables de l’Etat que des attentes des artistes et de leur public, elles resteront sujettes aux improvisations et aux faux pas», commente un producteur culturel qui aurait préféré une organisation basée sur un partenariat public-privé.
I. B.
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