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Madagascar : un décret Facebook pour dissoudre l’Assemblée et une destitution pour réponse

Von: hechmi
14. Oktober 2025 um 21:03
Madagascar
Image IA

Antananarivo, 14 octobre 2025 — Le président malgache Andry Rajoelina a publié ce mardi 14 octobre un décret dissolvant l’Assemblée nationale, alors même que les députés lançaient une procédure de destitution contre lui pour « abandon de poste ». Mais cette manœuvre a été aussitôt rejetée par l’Assemblée, qui a poursuivi le vote de la motion de déchéance. Le face-à-face institutionnel marque un nouveau tournant dans la crise politique malgache.

Coup de théâtre et crise constitutionnelle

À Antananarivo, le 14 octobre, les parlementaires avaient déjà annoncé avoir recueilli les signatures nécessaires pour une session extraordinaire destinée à adopter une motion de destitution. Quelques minutes avant le vote, le président a publié un décret dissolvant l’Assemblée, arguant du « rétablissement de l’ordre national » et invoquant l’article 60 de la Constitution.

Le président justifie l’acte par sa prérogative constitutionnelle, affirmant avoir consulté les présidents des deux chambres. Mais l’authenticité et la légalité du décret sont vivement contestées : absence de cachet officiel, signature indéterminée, non-consultation du président de l’Assemblée, sont dénoncées par l’opposition.

Selon la Constitution, le Président peut décider, en conseil des ministres et après consultation — notamment du président de l’Assemblée — de dissoudre la chambre basse.

Or ici, les opposants affirment que ces conditions n’ont pas été respectées, remettant en cause la validité du décret.

Les députés défient le décret : vote de la motion de déchéance

Malgré le décret, les députés — dont certains issus de la majorité — ont maintenu le vote de la motion. Vers la fin de l’après-midi, l’Assemblée nationale a voté la destitution du président : 130 voix pour, 1 bulletin blanc.

Selon l’Assemblée, le quorum (environ 120 députés présents sur 161) était atteint.
Le vote est symbolique, mais il ouvre la voie à un coup de force face à l’exécutif.

Le rôle de l’armée et l’issue institutionnelle

Par ailleurs, les militaires sont intervenu dans la crise. L’unité d’élite CAPSAT (rattachée à l’armée) s’est désolidarisée du pouvoir, annonçant la « prise du pouvoir » et la dissolution du Sénat et de la Haute Cour constitutionnelle, tout en laissant l’Assemblée nationale fonctionner.

Dans le même temps, la Haute Cour constitutionnelle de Madagascar aurait validé la motion de destitution ce mardi soir, avalisant le vote des députés.

Andry Rajoelina, de son côté, aurait quitté le pays à bord d’un avion militaire français, affirmant avoir fui par crainte pour sa vie. Il nie avoir démissionné et dénonce un « coup » constitutionnel.

Vers un vide institutionnel ou une transition militaire ?

La crise atteint désormais un point critique : l’autorité de l’État est fragmentée entre un exécutif en fuite, un Parlement dissident et une armée qui se pose en arbitre. Le décret présidentiel contesté, le vote de destitution, et la validation de la Cour constitutionnelle constituent un front institutionnel multiple.

La suite dépendra de la capacité de l’opposition parlementaire à s’imposer face à l’exécutif, mais aussi de la volonté de l’armée et des acteurs externes (Union africaine, nations voisines) de soutenir ou non l’ordre constitutionnel. Le retour à une gouvernance civile ou le glissement vers un régime de transition militaire restent désormais possibles.

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