Nabiha Kamoun, présidente de la Chambre des jardins et crèches d’enfants : « les jardins d’enfants traversent une crise »
Nabiha Kamoun Tilili, présidente de la Chambre des jardins et crèches d’enfants, a confirmé aujourd’hui, mercredi 10 septembre 2025, que les jardins d’enfants traversent de grandes difficultés. Elle a souligné que plusieurs d’entre eux n’ont accueilli aucun enfant à ce jour dans un certain nombre de gouvernorats.
Dans son intervention à l’émission « Al-Sharia Al-Tounisi » (La rue tunisienne), Kamoun Tilili a expliqué qu’il existe une forte concurrence d’autres établissements d’enseignement, comme les écoles privées qui accueillent des enfants dès l’âge de moins de trois ans dans ce qu’on appelle « pré-préparatoire », quatre ans pour le préparatoire, et cinq ans pour la classe préparatoire, se demandant : « Que reste-t-il pour les jardins d’enfants ? » Elle a également noté que certaines familles, en raison de leur situation financière, préfèrent confier leurs enfants à la grand-mère ou à une voisine.
Elle a ajouté que tous ces facteurs ont conduit à la fermeture de nombreux jardins d’enfants, précisant que 500 jardins ont fermé au cours de l’année scolaire 2024-2025, et s’attend à une forte baisse de leur nombre pour l’année en cours.
Kamoun Tilili a affirmé que la solution est entre les mains du Président de la République, Kaïs Saïed. Elle a souligné que la loi de 2002 a autorisé le ministère de l’Éducation à intégrer les enfants de cinq ans dans les écoles. Cependant, elle a ajouté que la prolifération des écoles privées qui accueillent des enfants de cinq ans, sans une participation active du ministère de l’Éducation, représente un défi majeur, considérant que le ministère ne réagit pas de manière efficace à ce phénomène.
Elle a expliqué que le cahier des charges ne s’applique qu’aux jardins d’enfants et non aux écoles privées ou aux écoles coraniques, ajoutant que « les écoles coraniques se sont aujourd’hui déguisées en jardins d’enfants ». Elle a appelé à ce que les jardins d’enfants restent le lieu exclusif pour les enfants de cinq ans, en insistant sur le fait que les études scientifiques modernes mettent en garde contre l’introduction précoce des enfants dans les systèmes éducatifs traditionnels.
Elle a conclu en soulignant que le jardin d’enfants est l’environnement le plus approprié pour l’enfant sur les plans intellectuel et physique, notant que ses coûts sont élevés et que les frais de scolarité doivent couvrir ces dépenses de manière adéquate.