Taekwondo – Gattoussi battu au grand prix de Corée : Une défaite et des questions
Pour bien des personnes, la défaite bien qu’inattendue de Firas Gatoussi, en quarts de finale du Grand Prix de Corée, est dans l’ordre des choses. Cela arrive aux plus grands champions.
La Presse —Oui, si nous prenons en considération qu’il suffit d’un rien dans un sport de combat pour céder l’avantage à son adversaire.
Non, si nous considérons que nous avons affaire à un champion du monde et un champion olympique.
En effet, le parcours de notre champion olympique, Firas Gattoussi, s’est arrêté net en quarts de finale du tournoi du Grand Prix de Muju face à un joueur de l’équipe nationale américaine.
On a voulu expliquer cette défaite par de simples détails, des erreurs mineures qui ont suffi pour faire basculer la rencontre en faveur de son adversaire.
Malheureusement, c’est trop superficiel comme explication. En effet, ayant eu quelques appréhensions à la suite de la décision de Gattoussi de partir pour le Golfe, nous espérons que ce n’est pas à la suite de la rupture de ses habitudes et milieu que notre champion a baissé pavillon. En fait, c’est pour lui la deuxième défaite.
L’observation
Gattoussi, pour notre part, a oublié que les sports de combat se basent sur l’observation. Le judo a été inventé lorsque Jigoro Kano, un pédagogue japonais, a vu une longue branche couverte de neige qui ploie sous le poids et se dégage de sa charge. C’était la naissance de «la voie de la souplesse», qui en se basant sur des techniques ancestrales greffées sur le «jiu Jitsu» a donné le judo.
Un champion pour le battre, il faut l’observer.
L’observation dans les sports de combat permet d’analyser le comportement de l’adversaire, ses réactions, ses entames d’assauts, sa défense, pour en tirer des informations cruciales. Des informations qui permettent de mettre en place la stratégie en temps réel.
Tout en adaptant sa propre tactique qui, elle aussi, doit évoluer pour pouvoir surpasser un adversaire donné. Donc, c’est là la question à se poser. Gattoussi a-t-il évolué ? A-t-il préparé de nouvelles actions pour varier sa tactique en améliorant à l’entraînement l’analyse de ses gestes ?
De la réponse provient l’explication.
La défaite fait partie du sport, a-t-on dit. Oui, mais c’est aussi l’occasion de corriger ses insuffisances. Cela suppose la mise en place d’une meilleure préparation pour affronter un Mondial qui ne sera pas de tout repos.
Ce qui nous inquiète, c’est que lors de ce Grand Prix de Corée, ce n’est pas le seul couac qui se produit.
Après la publication du tirage au sort de la compétition dans la catégorie des-68 kg sur le site de la Fédération internationale de taekwondo, nous avons été surpris de constater l’absence de notre champion olympique Mohamed Khalil Jendoubi de la liste des participants.
Aucune explication officielle concernant cette absence n’a filtré. Nous espérons que cette absence sera justifiée et qu’elle ne sera pas liée à une blessure susceptible de perturber sa préparation pour le prochain Championnat du monde.
Wafaa Masghouni (-67 kg) et Fares Boujemai (-68 kg), on n’en a pas entendu parler. Où en sont-ils ?
Espérons que le taekwondo ne sera pas en train de payer les conséquences des flottements qui secouent sa fédération. Un sport qui a atteint ce niveau ne mérite pas ces problèmes superflus qui l’éloignent de ses objectifs.