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Gestern — 24. August 2025Haupt-Feeds

Marché mondial de l’huile d’olive en 2025 : Reprise mondiale et ambitions tunisiennes

24. August 2025 um 18:30

Après deux campagnes éprouvantes pour l’ensemble de la filière oléicole mondiale, le marché de l’huile d’olive connaît en 2025 un regain significatif. Les deux dernières années avaient été dominées par la sécheresse, la chaleur excessive et des rendements historiquement faibles.

Mais la nouvelle campagne ramène un souffle d’optimisme, avec une production mondiale estimée à 3,36 millions de tonnes selon le Conseil Oléicole International (COI), soit une progression de 32 % par rapport à la saison précédente. Ce redressement n’efface pas pour autant les défis structurels qui pèsent encore sur le secteur.

La Presse — En Europe, premier bassin oléicole au monde, la production atteint 1,973 million de tonnes, soit une hausse notable de 29 %. Mais ce volume reste en deçà du niveau record enregistré en 2021-2022, montrant à quel point la filière demeure exposée aux aléas climatiques.

L’Espagne, locomotive mondiale de la production, confirme son leadership avec une récolte de 1,41 million de tonnes, en progression de 51 % par rapport à 2023-2024. Toutefois, cette hausse spectaculaire s’accompagne d’une chute brutale des prix, de plus de 50 % en un an, ce qui fragilise les petits producteurs malgré des volumes de ventes importants.

La Grèce affiche également une solide progression avec une production de 250.000 tonnes, en hausse de 43 %, tout en misant sur la qualité et la richesse en polyphénols pour conforter sa place sur les marchés de niche. Le Portugal connaît aussi une année favorable, avec une récolte estimée à 177.000 tonnes (+21 %).

L’Italie, en revanche, subit de plein fouet les effets du changement climatique, avec une baisse de production de 25 % pour tomber à 248.000 tonnes. La rareté de l’offre italienne se traduit par des prix intérieurs nettement supérieurs à ceux de ses concurrents, poussant les acheteurs internationaux à explorer d’autres sources d’approvisionnement.

La Tunisie, acteur incontournable dans la relance mondiale

Pas loin du continent européen, la Tunisie tire son épingle du jeu en enregistrant une hausse de production de 55 % pour atteindre 340.000 tonnes. 

Ce résultat remarquable confirme son rang de premier exportateur africain et son rôle central dans l’approvisionnement mondial. Dans un marché qui valorise de plus en plus les huiles certifiées biologiques et issues de pratiques durables, l’huile tunisienne bénéficie d’un positionnement privilégié, notamment en Europe et au Moyen-Orient, où la demande pour les produits premium est en forte progression.

Cette performance ne doit pas masquer les défis commerciaux qui se profilent. Les exportations vers les États-Unis, l’un des marchés les plus dynamiques pour l’huile d’olive, risquent d’être freinées par la politique tarifaire américaine. 

Cette contrainte incite les producteurs tunisiens à poursuivre leur stratégie de diversification géographique en explorant davantage les marchés asiatiques, où la consommation connaît une croissance soutenue, et ceux de l’Amérique latine, encore largement inexploités.

Turquie et Maroc : deux trajectoires opposées

La Turquie enregistre la plus forte progression hors Europe avec une production qui grimpe à 450.000 tonnes, doublant presque par rapport à l’année précédente et surpassant ainsi la Tunisie en termes de volume. Ce résultat impressionnant reflète l’importance croissante de la Turquie comme acteur majeur du marché mondial.

À l’opposé, le Maroc connaît une troisième année consécutive de baisse significative. Sa production chute à 90.000 tonnes, bien en dessous de la moyenne quinquennale de 141.600 tonnes. Les raisons sont multiples : sécheresse persistante depuis six ans, déficit hydrique de 70 % par rapport à la moyenne et températures extrêmes au moment crucial de la floraison.

Face à cette crise, les autorités marocaines ont suspendu les droits d’importation et autorisé l’entrée de 30.000 tonnes pour couvrir une consommation nationale estimée à 140.000 tonnes. Malgré ces mesures, les prix ont atteint des niveaux record, avoisinant 140 dirhams le litre, alimentant les craintes de pénuries et de fraude.

Si la campagne 2024-2025 marque un retour encourageant de la production, les fondamentaux du marché demeurent fragiles. La baisse rapide des prix, notamment en Espagne, met sous pression les producteurs qui voient leurs marges s’éroder. Les changements climatiques, responsables de récoltes catastrophiques en Italie et au Maroc, continuent de menacer la stabilité de la filière. De plus, l’offre d’huiles extra vierges de haute qualité reste insuffisante pour répondre à une demande internationale en constante croissance, renforçant la concurrence sur ce segment premium.

Opportunité stratégique pour la Tunisie

Pour la Tunisie, cette reprise mondiale est porteuse d’opportunités, à condition de consolider ses atouts. Le pays a déjà renforcé son image grâce à la qualité de ses huiles biologiques et à une logistique d’exportation performante. Mais un effort supplémentaire doit être consenti pour valoriser davantage la production locale.

La majorité des volumes exportés sont encore envoyés en vrac vers l’Europe pour être conditionnés et commercialisés sous des marques étrangères. Le développement d’une filière tunisienne de mise en bouteille et de marketing international permettrait d’accroître considérablement la valeur ajoutée.

L’adoption de pratiques agricoles durables, l’investissement dans l’irrigation moderne et la certification systématique des huiles bio renforceraient encore la compétitivité du produit tunisien sur les marchés les plus exigeants. En parallèle, la diversification des débouchés reste cruciale : l’Europe demeure un partenaire incontournable, mais l’Asie-Pacifique, l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine offrent de nouvelles perspectives de croissance.

La campagne 2025 représente une étape clé pour le secteur mondial de l’huile d’olive.

Elle confirme la capacité de production à rebondir après des crises majeures, mais elle révèle également une vulnérabilité structurelle face aux variations climatiques, aux fluctuations des prix et aux tensions commerciales. Pour la Tunisie, cette période doit être transformée en tremplin stratégique, afin de consolider sa position parmi les grands acteurs mondiaux et de s’imposer comme un fournisseur fiable, innovant et durable pour les années à venir.

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Tourisme et artisanat : Une feuille de route pour des secteurs durables et compétitifs

23. August 2025 um 18:10

Le gouvernement prépare le plan de développement 2026-2030 pour renforcer l’investissement, la formation et la transition numérique

La Presse — La Tunisie s’engage résolument dans la préparation de son plan de développement 2026-2030 pour les secteurs du tourisme et de l’artisanat, deux piliers essentiels de l’économie nationale et de l’identité culturelle du pays. 

Dans ce cadre, une réunion stratégique a été tenue récemment au siège du ministère du Tourisme, sous la présidence de Sofien Takeya, ministre du Tourisme, et en présence de représentants de divers départements ministériels, de structures d’intervention, de cadres administratifs, de chefs d’entreprises et de fédérations professionnelles. L’objectif affiché : discuter du rapport sectoriel et enrichir les orientations du plan à travers une approche participative impliquant toutes les parties prenantes.

Que faire pour diversifier les produits touristiques

Le rapport présenté souligne les efforts entrepris pour diversifier les produits touristiques, renforcer les infrastructures et stimuler l’investissement dans un secteur essentiel pour l’économie tunisienne. Il met également en avant l’importance de la formation professionnelle, afin de mieux répondre aux exigences du marché et aux standards internationaux. 

La numérisation exhaustive des services et l’adoption d’un tourisme durable et responsable sont aussi au cœur des priorités, permettant de conjuguer attractivité, compétitivité et respect de l’environnement. Le rapport insiste sur le fait que ces mesures contribueront non seulement à développer la capacité productive du secteur, mais aussi à renforcer sa compétitivité sur le plan régional et international.

Pour l’artisanat, le rapport sectoriel vise à consolider la durabilité et la compétitivité du secteur, tout en offrant aux artisans une autonomie économique et sociale. Les axes stratégiques incluent le soutien à l’investissement et aux exportations, la transition numérique, ainsi que l’amélioration de la gouvernance et de l’encadrement professionnel.

Le plan prévoit, d’autre part, des initiatives permettant de mieux valoriser les produits artisanaux tunisiens, en mettant l’accent sur la qualité, l’innovation et l’accès aux marchés internationaux. Comme l’a souligné un représentant des fédérations professionnelles, « l’artisanat tunisien ne se limite pas à la tradition, il est un vecteur d’innovation et d’exportation si nous l’accompagnons avec des politiques cohérentes et ciblées ».

La réunion a été ponctuée de discussions approfondies sur un ensemble de propositions concrètes, formulées par les différents acteurs présents. Ces propositions portent sur des projets et initiatives locales, régionales et interrégionales, destinés à enrichir le rapport sectoriel et à préparer la phase de mise en œuvre du plan. Cette démarche traduit la volonté du gouvernement tunisien de consolider le parcours participatif et de garantir que les politiques publiques répondent aux besoins réels des acteurs du secteur. 

S’insérer dans des chaînes de valeur régionales…

Sofien Takeya a insisté sur l’importance de l’inclusion de toutes les parties prenantes : « Notre ambition est de construire un plan qui ne soit pas seulement un document stratégique, mais un véritable guide opérationnel pour la mise en œuvre d’actions concrètes sur le terrain ».

Les enjeux de ce plan sont multiples. Dans le tourisme, il s’agit de renforcer la durabilité du secteur, de moderniser les infrastructures, de développer la formation professionnelle et de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement. Dans l’artisanat, il s’agit de donner aux artisans les moyens de consolider leur activité, de renforcer leur compétitivité, d’accéder à de nouveaux marchés et de s’insérer dans des chaînes de valeur régionales et internationales.

Comme le rappelle une représentante du secteur, « l’artisanat tunisien possède un potentiel immense. Notre rôle est de l’accompagner avec les bonnes ressources et la bonne vision pour qu’il devienne un moteur économique et social durable ».Au-delà des aspects techniques et stratégiques, cette réunion a également permis de réfléchir à des solutions pratiques pour surmonter les difficultés rencontrées sur le terrain, notamment en matière de financement, de commercialisation et de transition numérique.

Les conseils locaux, régionaux et interrégionaux joueront un rôle central dans la mise en œuvre des projets, assurant une approche décentralisée et participative, capable de répondre aux spécificités de chaque territoire.

Innovation, durabilité et compétitivité

Le gouvernement tunisien démontre ainsi son engagement à créer un environnement propice à l’investissement, à la formation et à la modernisation des deux secteurs. Le plan de développement 2026-2030 se veut une feuille de route ambitieuse, alliant innovation, durabilité et compétitivité, tout en renforçant l’attractivité de la Tunisie sur le marché touristique et artisanal mondial.

Selon un expert du secteur, « ce plan, s’il est correctement mis en œuvre, pourrait transformer le paysage économique tunisien, en faisant du tourisme et de l’artisanat des leviers majeurs pour la croissance, l’emploi et le rayonnement international du pays».

Ainsi, la réunion du 19 août 2025 constitue une étape clé dans l’élaboration d’une stratégie nationale ambitieuse pour le tourisme et l’artisanat. La Tunisie, en consolidant ses acquis et en misant sur l’innovation, la formation et la transition numérique, se positionne pour renforcer durablement la compétitivité de ses secteurs clés et pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par le contexte économique et social régional et mondial.

L’explosion du cash : Vers quels risques allons-nous ?

21. August 2025 um 18:30

La Tunisie devient de plus en plus dépendante du cash, un phénomène qui soulève des questions sur ses conséquences pour l’économie, notamment l’inflation, l’expansion de l’informel et l’affaiblissement de la politique monétaire, et pose la question d’une transition numérique indispensable pour réintégrer les flux monétaires dans le circuit formel.

La Presse — Le 14 août 2025, la masse monétaire fiduciaire en Tunisie a atteint un niveau inédit : 25,9 milliards de dinars en circulation sous forme de billets et de pièces.

Cette envolée sans précédent reflète un changement structurel dans les comportements économiques et suscite l’inquiétude des experts quant aux risques d’inflation, d’essor du secteur informel et d’érosion de l’efficacité de la politique monétaire. Que signifie cette montée en puissance du cash dans une économie en quête de stabilité et quelles en sont les causes et les conséquences ?

Pourquoi le cash reprend-il le dessus ?

Cette croissance est d’autant plus préoccupante qu’elle ne semble pas directement liée à une augmentation équivalente du produit intérieur brut ni à une relance significative de l’investissement.

Elle traduit avant tout un changement dans les habitudes de paiement et de conservation de valeur, au détriment des instruments bancaires classiques. Mais pourquoi ce recours toujours plus massif au cash ?

Selon les spécialistes, plusieurs facteurs expliquent cette poussée spectaculaire du cash dans l’économie tunisienne.

D’abord, les changements réglementaires avec l’adoption en août 2024 d’une législation durcissant les règles liées aux chèques, notamment avec des peines de prison en cas de rejet, ont eu un effet dissuasif aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers, qui se tournent alors massivement vers les paiements en espèces.

Ensuite, la suppression des obligations de justification en octobre 2024, consistant à ne plus exiger la déclaration de l’origine des fonds en cash, a facilité leur circulation dans l’économie et réduit les contraintes administratives. Si cette mesure a allégé le quotidien des opérateurs économiques, elle peut également encourager un recours accru au cash et freiner la transition numérique des paiements en l’absence de mesures d’accompagnement telles que des incitations fiscales pour les paiements électroniques, le plafonnement de certains paiements en cash ou des campagnes de sensibilisation.

Autre facteur conjoncturel, les dépenses estivales ont contribué à accentuer la demande en espèces. Entre les mariages, les vacances et les préparatifs de la rentrée scolaire, les retraits de cash ont atteint des niveaux particulièrement élevés durant les mois de juillet et août 2025. Enfin, et selon les spécialistes, la crise de confiance dans le système bancaire peut également être à l’origine de la prolifération du cash. Une part croissante de la population et des opérateurs économiques choisissent de conserver leur épargne en liquide, par crainte d’un accès restreint à leurs dépôts ou de nouvelles taxes bancaires.

Des effets délétères pour l’économie

L’augmentation de la masse fiduciaire n’est pas sans risques et engendre plusieurs effets macroéconomiques.

Elle alimente l’inflation en accroissant la monnaie en circulation sans contrepartie productive, favorisant ainsi la montée des prix.

La relation classique de la théorie quantitative de la monnaie s’applique pleinement : plus de cash signifie plus de pression sur la demande, ce qui entraîne une hausse des prix.

Elle nourrit aussi la menace de l’expansion de l’économie informelle, car les transactions en liquide échappent plus facilement aux radars fiscaux.

En Tunisie, où le secteur informel est déjà estimé à près de 40 % du PIB, cette tendance compromet davantage les recettes fiscales de l’État.

Le risque d’affaiblissement de la politique monétaire n’est pas non plus exclu : plus la masse de cash circule en dehors du système bancaire, plus les outils de régulation, tels que les taux d’intérêt, les réserves obligatoires ou les injections de liquidités, perdent en efficacité, limitant la capacité de la Banque centrale à influencer l’économie.

L’autre danger majeur concerne l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent, car l’accumulation de cash facilite les activités non déclarées, notamment dans les secteurs du commerce, de l’immobilier et de la sous-traitance, avec un risque accru de blanchiment.

Vers une transition numérique nécessaire

Face à cette montée du cash, les économistes et les acteurs financiers appellent à une accélération de la digitalisation des paiements et à une modernisation de l’inclusion financière. Le développement de solutions de paiement mobile, de portefeuilles électroniques et de systèmes bancaires plus accessibles est crucial pour réintégrer les flux monétaires dans le circuit formel. Il devient également urgent de restaurer la confiance dans les institutions financières en garantissant la transparence, la sécurité des dépôts et la stabilité réglementaire, car sans ces conditions, l’économie tunisienne risque de rester piégée dans une logique de «cash first», avec tous les effets pervers que cela implique. La barre symbolique des 25,9 milliards de dinars en circulation illustre une mutation profonde des comportements économiques tunisiens, mais elle peut aussi devenir un levier pour accélérer la digitalisation des paiements, renforcer l’inclusion financière et améliorer la traçabilité fiscale tout en consolidant l’efficacité de la politique monétaire.

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