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Gestern — 23. August 2025Haupt-Feeds

Fournitures scolaires : La chasse au cahier subventionné !

23. August 2025 um 17:50

La rentrée scolaire approche et la quête des cahiers subventionnés va commencer ! C’est que pour les parents, acheter au prix le moins cher compte beaucoup du moment qu’ils sont appelés à garantir plus d’un cartable. De nos jours, les fournitures scolaires accablent le budget des ménages, et ce, en raison de la multiplication des cahiers.

Ces derniers se répartissent en trois catégories : ceux subventionnés, ceux de la gamme moyenne et ceux de qualité supérieure. Sauf que pour faire l’approvisionnement au moindre prix, moult négociations se tiennent entre les fournisseurs et les détaillants, d’une part, et entre les libraires et leurs clients, d’autre part. 

La Presse — En effet, mettre à la disposition de sa clientèle le cahier subventionné ne représente pas pour les libraires une tâche aisée. Taher Ben Amor, libraire, n’a pas encore assuré l’approvisionnement nécessaire à la rentrée scolaire en matière de fournitures en papier. D’habitude, il le fait dès le mois de juillet.

Cette année, il semble avoir pris du retard. «Depuis quelque temps, je focalise plus l’intérêt sur les services plutôt que la fourniture, notamment l’impression, les traitements de texte, etc. Cela dit, je serais bientôt amené à négocier avec les fournisseurs pour garantir à mes clients les trois catégories de cahiers», indique-t-il. Il faut dire que remplir les étagères de sa librairie de cahiers de gamme moyenne et autres de qualité supérieure ne lui pose aucun souci.

Les deux gammes précitées sont immanquablement disponibles. Elles font même l’objet de paiement par facilités. Le seul bémol réside dans les quotas selon lesquels les libraires décrochent un certain nombre de cahiers fort sollicités, à savoir les cahiers subventionnés. «La quantité de cahiers subventionnés à laquelle les libraires ont droit correspond à 10% de la quantité des cahiers de moyenne gamme et autres de qualité supérieure acquise.

Et si les cahiers non subventionnés peuvent être payés sur plusieurs échéances, ceux subventionnés, eux, doivent impérativement être payés au comptant», ajoute-t-il.

La vente conditionnée fait la règle  !

Imed Chaouachi, un autre libraire, a choisi de ne plus s’approvisionner en cahiers de qualité supérieure. Une décision qui émane de sa conviction en l’impératif de se soutenir les uns les autres, contre la cherté de la vie. Pour ce, comme la plupart des libraires, il tient à avoir une quantité de cahiers subventionnés afin de répondre favorablement aux besoins d’une clientèle bien déterminée.

«Normalement, nous avons le droit à 20% de la totalité de la marchandise en cahiers subventionnés. Figurez-vous que nous n’en décrochons que 3%; une quantité très limitée en comparaison de la demande», note-t-il. Ce qui provoque une véritable gêne pour les détaillants, c’est la vente conditionnée qu’appliquent les fournisseurs à leur égard.

«La loi est claire : la vente conditionnée est interdite dans bien des domaines commerciaux. Mais lorsqu’il s’agit de faire l’approvisionnement en fournitures en papier, elle fait la règle. Aucun libraire n’a le droit, poursuit Taher, d’acheter des cahiers subventionnés sans pour autant acheter, dix fois plus, des cahiers non subventionnés». 

Tout pour payer moins cher !

Après les négociations avec les fournisseurs, c’est au tour des clients de vouloir imposer la règle. Taher reçoit souvent des clients en quête, essentiellement, de cahiers subventionnés. C’est que la différence au niveau des prix est colossale. En effet, pour un cahier de soixante-douze pages, par exemple, le prix varie de 1dt400 (pour le cahier subventionné), à 3dt800 ( pour le cahier de moyenne gamme ) et atteint les cinq dinars  (pour le cahier de qualité supérieure).

«Je peux comprendre, souligne Taher, que les clients préfèrent payer moins cher. Néanmoins, pour être sûr de pouvoir accorder la chance à ceux à faible revenu, je recours à la négociation. Je leur recommande d’alterner les achats entre les cahiers de moyenne gamme et ceux subventionnés». 

Soyons indulgents !

De son côté, Imed fait lui aussi la part des choses. Il n’hésite pas à appliquer une «discrimination positive» dans les ventes au profit des plus démunis. «Je suis sidéré, à chaque fois, de voir des gens aisés venir solliciter des cahiers subventionnés ! Pis encore, certains d’entre eux ne demandent qu’un cahier de douze ou de vingt-quatre pages dont le prix est insignifiant et ils insistent pour qu’il soit subventionné ! A ces gens-là, ma réponse ne peut être que négative», avoue-t-il, intransigeant.

Conscient de devoir satisfaire à la demande d’un plus grand nombre de clients à faibles revenus et ce, en prenant en considération la quantité limitée de cahiers subventionnés dont il dispose, Imed leur propose une solution: sur une vingtaine de cahiers achetés, cinq seront subventionnés.

«Je tiens à attirer l’attention des parents sur un point que je trouve important : les clients qui recommandent une fourniture propre aux premières années de l’enseignement de base seraient vivement invités à être compréhensifs et à accorder la priorité, en matière de cahiers subventionnés, aux autres niveaux. Ces derniers nécessitent plus de cahiers et le coût de la fourniture scolaire est bien plus élevé.

Le coût de la fourniture scolaire spécial première et deuxième années primaires se situe aux alentours de cinquante dinars. Elle atteint les 80dt à partir de la troisième année. Du coup, faisons preuve d’indulgence et de compréhension», renchérit-il.  

S’agissant du reste de la fourniture scolaire, notamment les stylos, les marqueurs, les colles, les gommes, les taille-crayons, etc., Taher choisit toujours ceux qui conviennent au pouvoir d’achat de la majorité de ses clients. «Ce genre de fourniture varie selon les zones. Du coup, garantir des marques aux prix gonflés n’intéressera quasiment personne alors que dans d’autres zones, et notamment pour les élèves inscrits dans des écoles privées de renom, les marques sont demandées quels que soient leurs prix», fait-il remarquer. 

Moez Gabsi, agent de contrôle dans une société nationale, vient de payer les frais d’inscription de ses enfants. Il sait pertinemment qu’il ne va pas tarder à recevoir la liste de la fourniture scolaire exigée aussi bien pour son fils, inscrit en sixième année primaire, que pour sa fille, inscrite en neuvième année de l’enseignement de base. 

Pour la rentrée, il a épargné un budget de quatre cents dinars. «J’ai expliqué à mes enfants certains principes susceptibles d’alléger la charge de la rentrée scolaire. Les cartables et les tabliers, par exemple, doivent être utilisés pendant deux ans. Les manuels qui n’ont pas été gribouillés peuvent servir pour le cadet à condition qu’ils soient intacts. Pour les cahiers, je fais de mon mieux pour acheter des cahiers subventionnés, mais ce n’est point évident …Autant de ruses auxquelles je recours pour que la rentrée scolaire n’affecte pas le budget familial», confie-t-il.

Bonne rentrée scolaire à tous les élèves, surtout à ceux vivant dans la précarité et pour qui avoir des fournitures scolaires serait idyllique…

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Préparatifs du Mouled : Pérenniser une tradition ou faire preuve de pragmatisme ?

21. August 2025 um 19:00

Il semble qu’au fil des années, et compte tenu de la cherté de la vie, certains Tunisiens commencent à bouder la célébration du Mouled et ce, non pas par indifférence quant à la sacralité et à la religiosité de la fête, mais pour bien d’autres considérations. Près de deux semaines nous séparent de cette fête, qui aurait lieu le 4 septembre. Les marchands d’épices et de confiseries entament les préparatifs nécessaires à l’évènement, certains qu’ils sont d’une demande satisfaisante, comme à l’accoutumée. Néanmoins, certains consommateurs ne comptent point faire partie de la fête !

La Presse — Dans l’une des grandes épiceries fines, réputées pour la qualité de ses produits au Bardo 2, Hamza, son propriétaire, s’apprête, confiant, à recevoir autant de clients en quête du «zgougou» ou des grains de pin d’Alep. Ce dernier étant l’ingrédient phare de la fameuse «assida», un délice au goût inégalé, préparé de génération en génération pour célébrer la fête du Mouled. Hamza a la ferme conviction que la demande sera importante surtout durant les derniers jours précédant le jour–j. «La plupart des férus de «l’assida» optent pour des courses tardives, soit les deux ou trois jours avant la célébration du Mouled. Pour le moment, le rythme demeure assez lent. Certains continuent à profiter des vacances  et d’autres vaquent à leurs occupations», indique-t-il.

Les pâtes de «zgougou» prendront le dessus sur le vrac

Dans sa boutique, les variétés de fruits secs et de confiseries séduisent les clients et donnent un avant-goût de la fête ; une fête religieuse qui rime — tradition oblige— avec gourmandise. Des boîtes en plastique alimentaire contenant la pâte du «zgougou», prête à l’emploi seraient, prochainement, la requête de la majorité des clients et ce, indépendamment de leurs prix qui restent assez chers pour une contenance de seulement cinq cents grammes. «Les boîtes de pâte de «zgougou» varient de 27dt à 30dt, cette année ; des prix nettement moins salés que ceux de l’an dernier.  Quant aux grains de pin d’Alep en vrac, elles coûtent cinquante dinars le kilo. Pour le moment, nous n’avons pas encore assuré notre approvisionnement en «zgougou» en vrac et ce, pour deux raisons : la première, poursuit-il, est relative à la qualité requise. Nous tenons à proposer la meilleure qualité sur le marché. Du coup, les recommandations du ministère du Commerce comptent pour nous. La deuxième, c’est que nous assurons les quantités adéquates à la demande. Or, cette dernière tire plus la balance vers les pâtes prêtes à l’emploi».

Cerise sur le gâteau !

Côté fruits secs, qui ont l’effet de la cerise sur le gâteau, les prix restent assez élevés par comparaison avec le pouvoir d’achat et ce, en dépit d’une  bien bonne récolte. Selon Hamza, plus l’offre est abondante, — ce qui est le cas—, plus les prix sont raisonnables…Néanmoins, ils seront hissés d’un cran dans le cas d’une demande importante et tardive. Et pour avoir une idée sur les prix des fruits secs et des dragées, il serait intéressant de savoir que les pistaches sont proposées à une fourchette de prix variant entre 85dt et 110dt le kilo ; les pignons entre 150dt et 170dt le kilo ; les amandes entre 38dt et 48dt le kilo ; les noisettes entre 38dt et 46dt le kilo et les noix entre 38dt et 58dt le kilo. Pour ce qui est des dragées utilisées aussi dans la décoration des coupes d’«assida», leurs prix oscillent entre 15dt et 45dt le kilo.

Une tradition coûteuse mais chère au cœur !

Malgré des prix qui risquent de peser lourd sur le budget des Tunisiens, certains tiennent bon à célébrer la fête du Mouled en bonne et due forme. C’est le cas de Hajer Dellaï, pâtissière. « Je n’ai pas encore entamé les préparatifs du Mouled mais cela ne va pas tarder. Comme chaque année, je prépare «l’assida» pour ma famille. Je préfère opter pour le «zgougou» en vrac et préparer une quantité généreuse à partir d’un kilo et demi de grains de pin d’Alep. Certes, «l’assida» devient de plus en plus coûteuse ; l’année dernière, j’ai dû dépenser pas moins de deux cents dinars pour ce délice. Toutefois, elle demeure une tradition chère à mon cœur», confie-t-elle.

Les voix de la raison !

Et entre céder à la tentation et y résister, il semble bien que bon nombre de consommateurs font preuve de réticence. Hamadi Saiden est père de famille. Il travaille à son compte en assurant le transport de marchandises. Pour lui, préparer «l’assida» est un dossier indiscutablement clos ! «Il est hors de question de gaspiller de l’argent dans une recette aussi coûteuse ! D’abord, la vie devient trop chère pour le commun des Tunisiens.

D’autant plus qu’il y a des priorités qui ont droit de mes économies. Et franchement, ajoute-t-il, j’ai l’impression qu’on profite impitoyablement du consommateur.

Les commerçants et les responsables sont-ils réellement conscients des prix qu’ils imposent aux citoyens ? Il me semble qu’il n’y a aucune adéquation entre le pouvoir d’achat et les prix pratiqués».

Pour Intissar Farhat, mère de famille et directrice dans une société internationale, la préparation de «l’assida» en guise de célébration de la fête du Mouled relève d’une époque révolue. «Je trouve que cette tradition ne convient pas à la nature de la fête. Cette dernière est religieuse par excellence. Autant la célébrer en faisant la prière, en récitant le Coran et en faisant preuve de bienfaisance ! Il y a des personnes qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté et qui sont dans le besoin.

Il serait plus judicieux, à mon humble avis, poursuit-elle, de leur donner cinq, cinquante ou deux cents dinars que de les dépenser dans une crème dessert ! D’autant plus que les prix des ingrédients nécessaires à «l’assida» sont inaccessibles.

Pis encore : le délice en lui-même est hypercalorique et n’a pas de grandes vertus nutritives. Mieux vaut grignoter une poignée de fruits secs que de s’adonner à autant de gaspillage».

Entre le pour et le contre, la préservation d’une tradition et le changement des traditions conformément aux exigences actuelles, aux conditions de vie et aux convictions personnelles pourtant rationnelles, les avis sont mitigés. Mais ce qui est certain, c’est qu’indépendamment des «voix de la raison», les épiceries et les magasins spécialisés dans la vente de «zgougou» et des fruits secs enregistreront, sûrement, des recettes exceptionnelles grâce à la fête du Mouled.

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