Appui du Chef de l’état au rôle syndicaliste : Mais loin de l’immixtion dans les affaires politiques
Les tensions au sein de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) continuent de susciter des réactions diverses au sein de la classe politique et sociale en Tunisie avec des incertitudes quant à leur issue sur le vécu quotidien du pays, surtout si l’on sait le poids qu’elle a toujours eu sur l’évolution de la dynamique nationale.
La Presse — Certes, des analyses et des projections sur l’avenir ont été effectuées par de nombreux observateurs avertis qui ont passé, en long et en large, les perspectives des relations entre le pouvoir et la Centrale syndicale qui se présentent, malheureusement, sous de mauvais auspices en ces circonstances bien précises que traverse la Tunisie qui a besoin de stabilité et des efforts de toutes les forces vives de la patrie.
En effet, l’on s’accorde à dire que les temps des revendications à outrance menées par l’Ugtt sont révolues dans la mesure où elles servaient de simple support à des objectifs louches et détournés ayant, plutôt, des connotations politiques et, surtout, partisanes.
D’ailleurs, le Président de la République l’a clairement indiqué d’une manière franche et sans détour : certaines actions ont été enregistrées simultanément avec l’escalade provoquée par la Centrale syndicale dont notamment la dégradation d’une station d’eau afin de faire monter les tensions parmi les populations, plus particulièrement dans les zones défavorisées.
Il va de soi que cette simultanéité ne peut être ni gratuite, ni innocente, sachant que les incidents dus aux protestations syndicales ont été, souvent, marqués par un timing et par des conditions douteuses conduisant, la plupart du temps, à des perturbations socioéconomiques.
D’ailleurs, le Chef de l’Etat a tenu à mettre en relief que les temps ne sont plus à la comparaison avec le début de la décennie noire, tristement célèbre par la domination des ligues de protection de la révolution qui servaient de bras répressif à Ennahdha contre le peuple.
Or, les temps ont changé puisqu’en 2025, il y avait les forces de sécurité qui veillaient au grain et se trouvaient toutes prêtes à défendre les citoyens, les travailleurs et les locaux de l’Ugtt, contrairement aux allégations intentionnelles, voire mensongères de certains responsables syndicaux qui évoquent, sans la moindre preuve, une prétendue tentative d’intrusion forcée dans les locaux du syndicat.
Le Président Kaïs Saïed a tenu à faire des précisions judicieuses et démentir toute analogie avec les tristes incidents de 2012, en assurant que les forces de l’ordre étaient, précisément, mobilisées pour garantir la défense des locaux de l’Ugtt et empêcher tout éventuel affrontement.
Par la même occasion, le Chef de l’État a rendu hommage à l’histoire de la Centrale syndicale et à ses anciens dirigeants dont, principalement, Mohamed Ali Hammi, grande figure du syndicalisme qui tenait ses réunions dans la rue plutôt que dans des hôtels luxueux.
Il est utile de rappeler que le malaise au sein de l’Ugtt provient de l’intérieur même de la Centrale, surtout après la tenue de son 20e congrès qui a été annulé et remplacé irrégulièrement par un autre afin de pouvoir introduire de nouvelles règles destinées à maintenir certains responsables à la tête de l’Union, et ce, en dépit des décisions de justices suite à des recours introduits par d’autres dirigeants.
Le Président de la République est ainsi resté fidèle à ses principes et ses approches en cette Tunisie nouvelle en réitérant que personne n’est au-dessus de la loi, tout en réaffirmant le rôle réel du syndicalisme qui doit s’astreindre à défendre les droits des travailleurs loin de toute immixtion dans les affaires politiques.